«LA TRANSITION DE L’ANALOGIQUE AU NUMERIQUE RESTE INACHEVEE POUR BEAUCOUP D’ENTRE NOUS»
ABDOU KARIM SALL, DG DE L’ARTP
Renforcer la capacité des participants et mieux maîtriser la gestion du spectre, tels sont les objectifs de l’atelier régional sur des radiocommunications qui a été conjointement organisé par l’Union africaine télécommunication (Uat), l’Union internationale des télécommunications (Uit), l’autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) et le ministère des télécommunications . Cependant, le directeur général de l’Artp reconnait qu’il reste beaucoup à faire pour ce qui est du passage de l’analogie au numérique.
Durant 5 jours, Dakar sera la capitale des Télécommunications et des Tic avec l’atelier régional sur les radiocommunications. Cette rencontre portera sur les problématiques de gestion des fréquences au moment où les technologies sont en train de bousculer la vie des populations. Parmi les défis qui doivent être relevés, indique le Dg de l’Artp Abdou Karim Sall, il y a le futur de la bande Uhf au dessus de 1GHz dans notre région Afrique. «Il y a d’autres sujets tels que la transition vers le numérique qui reste, à ce jour, inachevée pour beaucoup d’entre nous, du dividende numérique et de ce qui va en résulter pour nous Africains, enfin des espaces blancs de télévision, Tv white space du potentiel que ces questions offrent à notre économie », dit-il.
Cependant, plus de 20 pays africains ont réussi le passage vers le numérique. «Il va falloir aussi discuter du passage de l’analogie au numérique. En Afrique, il y a déjà plus de 20 pays qui ont déjà réussi le passage. Il faudrait échanger avec les uns et les autres de l’expérience qu’ils ont eue à travers ce passage et aider les autres à pouvoir franchir ce cap», affirme le DG de l’Artp.
Selon Abdou Karim Sall, «le deuxième dividende numérique sera réutilisé dans les télécoms afin que nous puissions disposer davantage de spectre pour réaliser le très haut débit. Les défis à relever, c’est le défi d’anticipation, de planification. Au moment où nous sommes en train de mettre en place la 4G, dans certains pays africains la discussion sur la 5G a été entamée». Abdou Karim Sall pense qu’il faut anticiper sur la gestion du spectre qui, si il n’est pas bien géré, peut nous empêcher d’être à l’aise dans les évolutions technologiques.
«Le Sénégal a respecté la date qui a été retenue par l’Union internationale des télécommunications. Au Sénégal, nous émettons aussi bien en analogie qu’en numérique. Le maillage est en train d’être fait. Les décodeurs sont en train d’être vendus dans certains foyers, il faudrait que nous maintenions le rythme du déploiement, pour que très prochainement, nous puissions quitter l’analogie et utiliser la bande 700 dans le cadre de la technologie de la 4e génération », soutient-il. Au Sénégal, indique le Dg de l’Artp, «nous l’avons réussi tant bien que mal, même s’il y a des choses à parfaire. Ceux qui sont en charge de la gestion de ce dossier sont en train de mettre tout en œuvre pour que désormais, tous les foyers sénégalais puissent recevoir la Tnt. Les fréquences sont une ressource rare qui appartient à l’Etat du Sénégal, donc son utilisation implique le paiement des redevances », souligne-t-il.
Dans son intervention, le représentant régional de Uit Afrique, Andrew Rugege, indique que «la radiocommunication est en réelle mutation caractérisée par une augmentation des besoins des spectres pour développer des services et des nouvelles technologies. Les défis sont énormes et il y a une incompatibilité entre les nouvelles technologies et les services existants».