LE FMI RELEVE UN DEFICIT QUANTITATIF ET QUALITATIF D’INFRASTRUCTURES DANS LA SOUS-REGION
EFFICIENCE DE L’INVESTISSEMENT PUBLIC DANS L’UEMOA

En plus d'être déficitaires, les infrastructures en général au sein de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) sont de très mauvaise qualité. C'est ce qui ressort d'une enquête réalisée par une équipe des services du Fonds monétaire international (Fmi) à titre de document de référence aux fins des consultations périodiques avec le pays membre.
Insuffisantes en nombre, les infrastructures de la région de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) sont jugées de mauvaise qualité, selon une étude réalisée par une équipe des services du Fonds monétaire international (Fmi) et publiée le 6 avril 2016. D'après le document, l’efficience des investissements semble être faible.
«Dans le dernier classement du Forum économique mondial (Wef) sur la compétitivité dans le monde, les pays de l’Uemoa arrivent en 110e position sur 148 pays, en dessous de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne et des pays de référence subsahariens», a rappelé de document qui souligne que la qualité de l’approvisionnement en électricité, ainsi que des réseaux ferroviaires et routiers est également moins bien notée que dans les pays de référence d’Afrique subsaharienne. La qualité globale des infrastructures de l’Uemoa est aussi perçue comme étant inférieure à celle des pays de la région, à un niveau pourtant comparable de stock de capital public réel.
Il ressort de l’analyse que, l’efficience de l’investissement public dans l’Uemoa est inférieure à celle des groupes de référence. «Les résultats de l’analyse Dea (Analyse par enveloppement de données) montrent que l’efficience de l’investissement dans l’Uemoa est à peu près comparable à la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne, mais qu’elle est cependant inférieure aux moyennes des pays de référence. Sachant que l’écart entre l’efficience de l’Uemoa et les pays de référence d’Afrique subsaharienne est de 10%, nous en concluons qu’il existe une marge non négligeable d’amélioration de l’efficience de l’investissement public», ont noté les services du Fmi.
Le Fmi demande aux pays de l'Uemoa d'évaluer la solidité de leur pratique de Gestion des investissements publics (Gip)
En effet, les résultats obtenus indiquent que la qualité des institutions a un impact sur l’efficience de l’investissement public. «Nos estimations font apparaître globalement une corrélation positive entre l’efficience de l’investissement public et la qualité des institutions mesurée par l’indicateur Wgi de la qualité de la réglementation et une association négative entre la dépendance aux ressources naturelles et l’efficience de l’investissement public. Nos estimations montrent en revanche un impact négligeable quant aux autres variables. Une amélioration de la qualité réglementaire de l’ordre d’un point entraînerait notamment une augmentation du score d’efficience de 4%», a relevé le document.
Et face à cette situation, le Fmi d'établir un certain nombre de recommandations aux pays membres de l'Uemao. «Il existe une importante marge d’amélioration de l’efficience de l’investissement public au sein de l’Uemao et plus particulièrement en matière de renforcement de la qualité des institutions. À l’aide des frontières efficientes, l’analyse montre que l’efficience de l’investissement public dans l’Uemoa est relativement faible par rapport aux pays d’Afrique subsaharienne les plus performants».
Toutefois, le Fmi souligne : «D’après l’analyse de régression, un renforcement des institutions pourrait contribuer à pallier le manque d’efficience de l’investissement public dans l’Uemao. Chaque pays de l’Uemoa doit évaluer la solidité de ses pratiques de Gestion des investissements publics (Gip) et définir ses priorités en matière de réforme des institutions responsables de la Gip. L’amélioration de l’efficience de l’investissement public peut à son tour stimuler la croissance et accélérer les progrès en matière de développement».