«L’EQUATION DU BON MENAGE POUR EVITER LA RELANCE BUDGETAIRE»
La scission du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, en deux départements dont l’un en charge de l’économie, du plan et de la coopération et l’autre des finances et du budget, voulue et actée Macky Sall, est bien apprécié par Thierno Thioune
La scission du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, en deux départements ministériels dont l’un en charge de l’économie, du plan et de la coopération et l’autre des finances et du budget, voulue et actée par le président de la République Macky Sall, est bien apprécié sur la forme et sur le fond par Thierno Thioune, Maître de conférence titulaire à l’Univerté Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Selon lui, un bon ménage entre les deux départements permettrait de recourir à la relance budgétaire, comme c’est le cas souvent.
Jetant son premier regard sur la forme, il indique qu’ «en tenant une bonne gestion des rapports hiérarchiques avec à la clé l’opérationnalité d’une seule chaine de décision permettrait d’avoir une clairvoyance sur les recettes et les dépenses qui nous éviterait d’éventuelles tensions de trésoreries qu’on a connu auparavant et sur lesquelles nous avions alerté à l’époque». Et, partant de cela, poursuit-il, «si on arrive à contenir les tensions et les querelles de personnes entre les deux ministères, nous gagnerions en plus de visibilité dans les actions également à rendre plus huilées les chaines de décisions en réponse à l’annonce du «Fast-Tract» des politiques du président».
Sur le fond, le Maître de conférence titulaire, et non moins Directeur des études du Crefdes Ucad-Faseg-Crea-Lared dira: «au regard de la cadence qu’il faudra imprimer aux 27 projets du Plan Sénégal Emergent (Pse), il est fort appréciable que cette séparation soit une belle initiative et elle est pertinente. Seulement, les feuilles de routes et les lettres de missions respectives doivent être véritablement claires pour ne laisser nul doute à aucun conflit de compétence et de délimitation de compétence».
Cogitant encore, l’enseignant chercheur relèvera: «j’ai abouti, en réfléchissant sur cette séparation, qu’il est maintenant clair que la politique économique véritablement pensée à partir d’une simulation ou d’une planification bénéficiant du soutien de l’instrument de la coopération sera réelle, contrairement à ce qu’on a vécu jusqu’ici où l’on a pu noter dans le passé cette hégémonie de la finance (réduite à collecter les recettes et à les dépenser) sur l’économie (dont les grands agrégats sont resté orphelins)».
Dès lors, «l’on peut espérer, dans cet optique, que le département des Finances et du Budget sera à même d’influencer les comportements d’épargne des Sénégalais, leurs décisions d’investissement et donc finalement la dynamique de la croissance économique du pays», souhaite-t-il.
STABILISER L’ACTIVITE ECONOMIQUE POUR EVITER LA RELANCE BUDGETAIRE
Certes, le fait de penser d’abord à l’économie dans le sens de la croissance, à la participation du secteur privé, à la planification, au développement et puis aux finances (budget), participe plus à renforcer l’équilibre. Avec «l’arrivé du gaz et du pétrole, sources de revenus supplémentaires ou extra budgétaires, le cumul ministre de l’Economie-ministre des Finances n’est pas souhaitable dans l’actuelle marche du pays et compte tenu des enjeux internationaux», souligne-t-il.
Avant de faire remarquer toute la complexité, dans cette réorganisation, à faire de telle sorte que l’Economie et les Finances fassent bon ménage dans cette nouvelle organisation pour la stabilité de l’activité économique qui épargnerait l’État à recourir à la relance budgétaire…
D’où les interrogations pertinentes à savoir: qui se rendra aux négociations sur les questions relatives au financement du Pse ? Comment le tandem fonctionnera-t-il ? Comment se fera la séparation stricte des pouvoir et des services ? Qui défendra les positions du pays à l’étranger ?