LES PRIX DU POIVRON ET DE L’OIGNON VERT EN HAUSSE
MARCHE DES PRODUITS ALIMENTAIRES

Les prix de certains produits alimentaires très prisés par les ménagères grimpent sur le marché sénégalais depuis un certain temps. Ainsi, après le citron qui a connu une hausse depuis le mois janvier dernier, c’est au tour du poivron et de l’oignon vert de flamber avec des prix qui passent du simple au double.
Très prisés par les ménagères, les légumes coûtent cher sur le marché. Et depuis le début de l’année, les prix de certains produits alimentaires ne cessent de grimper. Après le citron devenu rare et cher, pour ne pas dire un produit de luxe, c’est au tour du poivron et de l’oignon vert de connaître une hausse vertigineuse, due certainement à l’arrivée de la saison sèche. Il faut dire que ces deux fluctuent en fonction de la saison. Ainsi, tantôt ils sont onéreux, tantôt ils connaissent une forte baisse. Selon les vendeurs, leurs prix dépendent essentiellement du climat et donc de leur disponibilité.
Aussi, le poivron et l’oignon vert qui permettent aux femmes de cuisiner en évitant les bouillons, genre Jumbo, Adja, Mami et autres, depuis plusieurs jours, voient leurs prix connaître une hausse continue sur le marché. Le poivron est ainsi vendu à 350 francs Cfa le kilogramme et l’oignon vert à 500 francs Cfa le kilogramme. Pourtant, il y a à peine un peu plus d’une semaine, ces deux produits étaient mis sur le marché à des prix oscillant, respectivement, entre 200 francs Cfa et 250 francs Cfa.
Les prix du kg qui oscillaient entre 200 et 250 F, passent à 400, voire 500 F
Et pour cette vendeuse de légumes du nom de Khady Ndiaye, trouvée devant son étal au marché Gueule-Tapée des Parcelles assainies, cette hausse des prix de différents produits découle des changements climatiques. «Je ne comprends plus, car les légumes ne peuvent plus avoir un prix fixe. Il y a trois à quatre jours que les prix ont connu un changement. Mais le fait est qu’ils varient presque chaque semaine. C’est actuellement le cas du poivron et de l’oignon vert. Ces condiments venaient sur le marché avec un prix concevable. Ainsi, on pouvait avoir le 1 kilo de l’oignon vert à 200 ou 250 francs Cfa et le revendre à 400 francs Cfa. Le poivron, il nous revenait à 200 francs Cfa au plus le kilo. Mais tous ces deux produits connaissent une hausse légère certes, mais hausse quand même depuis le début la fin de la semaine dernière. Maintenant, le kilo de l’oignon vert est fixé à 500 francs Cfa, alors que le kilo du poivron est à 400 francs Cfa», renseigne-t-elle.
Lui emboîtant le pas, cette vieille vendeuse de légumes qui exerce ce métier depuis des années maintenant, étale les difficultés auxquelles elles sont confrontées et qui rendent le marché instable. D’après elle, tout est la faute des intermédiaires. «Les revendeurs nous tuent. A chaque fois, au moment de la livraison, ces intermédiaires augmentent le montant global de nos achats. Ce qui fait qu’on est obligé de répercuter les hausses des coûts, ce qui occasionne une augmentation du prix pour nos clients», se désole la dame.
«Les revendeurs nous tuent»
Cependant, la dame atténue quelque peu son propos en relevant que ces revendeurs sont aussi victimes de leurs fournisseurs. «Eux aussi subissent les mêmes procédures, c’est-à-dire que les cultivateurs qui leur vendent les produits haussent actuellement les prix du sac du poivron ou de l’oignon vert. Alors, ils se renseignent d’abord sur les prix sur le marché pour pouvoir fixer un prix qui leur permette de faire leur bénéficie en nous répercutant la hausse. Et comme nous sommes obligés aussi d’en faire de même, forcément, le client qui achète au kilo ou au détail le ressent fortement», explique Mame Guèye.
«Le prix de l’oignon dépend de la qualité du produit. Si l’oignon vert est neuf, c’est-à-dire comme ce que j’ai là sur mon étal (elle pointe du doigt ses oignons verts frais), ça peut se vendre entre 500 et même 600 francs Cfa. Par contre, s’il n’est pas frais et qu’il est un peu pourri, les clients peuvent l’avoir moins cher, peut-être à 400 ou 450 francs Cfa. Pour ce qui est du poivron, ces derniers jours, il a connu une hausse vertigineuse, il faut l’avouer. J’ai constaté que lundi dernier, son prix a commencé à augmenter et depuis lors ça ne s’arrête plus. Le kilo était à 300 francs Cfa la semaine d’avant, le lundi il était à 400 francs Cfa et depuis ce matin (ce jeudi), il est à 500 francs Cfa», renseigne, pour sa part, Aboubakr, un autre vendeur de légumes à Gueule-Tapée.
Poivron et oignon vert, des alternatives aux bouillons
Ayant l’habitude de préparer ses plats avec du poivron et de l’oignon vert, cette jeune dame mariée, Mme Aïda Diop, nous confie son stratagème de cuisine : «Je peux vous dire que je ne sais même pas depuis combien de temps j’ai cessé de préparer mes repas avec des bouillons. Moi, mon truc, c’est le poivron et l’oignon vert. Car avec ça, je prépare un bon ‘Cebou jën’. Sauf qu’en ce moment, il est très difficile d’acheter le poivron et l’oignon vert, car ces condiments sont devenus très onéreux depuis quelques jours».
N’empêche, Mme Diop est formelle. «Même si tu débourses 500 francs Cfa pour t’offrir un kilo de poivron et que tu te trouves avec 4 gros poivrons, c’est difficile de pouvoir t’en sortir à bon compte. Vraiment, le produit est cher. Mais pour moi, peu importe le prix. L’essentiel, c’est de cuisiner avec des condiments et produits sûrs et hygiéniques, en tout cas plus conformes à la qualité alimentaire que je recherche pour ma famille que ces bouillons culinaires qui envahissent le marché et qui ne sont pas très recommandés».
Pour cette restauratrice du nom de Seynabou Ba, exerçant aux Parcelles assainies, la situation devient intenable. «Je vais chaque jour au marché, mais je vous dis que tout est cher, même le poivron et l’oignon vert qui enregistrent une augmentation presque quotidienne. Leurs prix sont démesurés et je peux même dire que je ferme les yeux pour en acheter. Parce qu’ils donnent au riz un goût spécial et c’est mieux que les bouillons que beaucoup de mes clients n’aiment pas. Comme je gère un restaurant, il est impératif que je planifie l’achat de ses produits quand je fais mes achats. Mais ces produits sont vraiment chers en ce moment. Leur prix a quasiment doublé et c’est trop», dit-il.