LES PRODUCTEURS D’ANACARDE CRAIGNENT POUR LEUR SECTEUR
La commercialisation de l’anacarde qui a démarré timidement dans certaines localités de la région de Ziguinchor, et un peu partout à travers la Casamance, risque d’être frappée de plein fouet par la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus

La commercialisation de l’anacarde a démarré timidement dans certaines localités de la région de Ziguinchor, et un peu partout à travers la Casamance. Mais pour cette présente campagne, les producteurs craignent de voir leur secteur frappé de plein fouet par la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus.
L’anacarde, communément appelé l’or noir de la Casamance, fait vivre plusieurs centaines de familles dans la partie sud du Sénégal. Le secteur de la noix de cajou génère beaucoup de ressources pendant la commercialisation. Surtout avec les nouvelles mesures prises par l’Etat du Sénégal de faire transiter toute la production par le port de Ziguinchor.
Dans le contexte actuel marqué par l’interdiction des rassemblements des personnes et du transport interurbain, les producteurs auront du mal à convoyer leurs productions vers les points de vente de la région. «Nous craignons beaucoup pour notre production. L’Etat a interdit le transport interurbain. Et depuis quelque temps, on a démarré avec de petites quantités qu’on a d’ailleurs du mal à vendre pour acheter de la nourriture. Pour le moment, les Indiens qui constituent nos principaux clients sont absents sur le terrain», expliquent Mamadou Sonko et son frère, producteurs à Djabir.
Avec les mesures de restrictions imposées par les autorités dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, le secteur de l’anacarde, renseigne Souleymane Coly de Bourofaye, risque de battre de l’aile cette année. «Sa commercialisation va connaître une crise, si les autorités n’assouplissent pas ces mesures restrictives. Actuellement, on est en confinement partiel, rien ne marche, tout est au point mort dans la région. Même pour rallier un village, il faut obligatoirement une autorisation de circuler. C’est difficile», se plaint Alfred Coly qui habite Bourofaye. «Beaucoup d’activités autour de la commercialisation de l’anacarde tournent au ralenti. Il s’agit entre autres de la restauration et du transport», poursuit notre interlocuteur qui s’inquiète de la perte d’emplois que la crise va engendrer dans le cadre de la commercialisation de l’anacarde. «Des centaines de femmes deviennent des journalières pendant la traite de la noix de cajou.
Et la plupart d’entre elles sont des responsables de famille. Non seulement, elles assistent leurs maris, mais elles investissent leur argent dans le petit commerce et créent des activités génératrices de revenus dans leurs quartiers», indique Souleymane Sy. Compte tenu de tous ces facteurs, il invite l’Etat du Sénégal à revoir sa copie pour permettre aux producteurs de vendre leur production. «Sinon, la faim va s’installer dans beaucoup de familles», prévient-il.