LES PRODUCTEURS DE RIZ DANS LA TOURMENTE
Dans le département de Fatick, la production rizicole a connu une baisse à cause de la salinité des terres.

Dans le département de Fatick, la production rizicole a connu une baisse à cause de la salinité des terres. Les rizières ont presque tari dans l’arrondissement de Fimela où plus d’un tiers des surfaces cultivables sont affectés par le sel. Une situation préoccupante pour les producteurs de riz qui ne savent plus à quel saint se vouer.
L’agriculture fatickoise est fortement menacée aujourd’hui dans le département où la salinité gagne du terrain de jour en jour. La production rizicole a en effet connu une baisse considérable dans tout le département, notamment dans l’arrondissement de Fimela et dans la commune de Diouroup. Plus d’un tiers des terres cultivables sont aujourd’hui affectés par le sel. Une situation particulièrement préoccupante pour les partenaires, autorités administratives, mais aussi et surtout pour les producteurs qui ne savent plus à quel saint se vouer. «Nos rizières ont presque toutes tari», relève Babou Gning qui ajoute que les populations de cette partie de la région de Fatick peinent depuis trois ans à faire une assez bonne production rizicole
. « Si le riz arrive à maturation, il y a toujours l’effet du sel qui fait que cela sèche rapidement.» Conséquence : la production est quasi inexistante. «Par exemple, dans la commune de Djoffior, à Djilas, Fimela, la vallée de Kobongoy jusqu’à Palmarin, la production de riz y est impossible depuis des années», ajoute le représentant du Programme de Résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle du Sahel (P2RS) à Djoffior. Et pourtant, des ouvrages hydro-agricoles sont construits un peu partout dans ces localités. Une situation qui interpelle plus d’un, si l’on se fie aux déclarations des techniciens de l’agriculture dans la zone. «Nous croyons que ce sont les aménagements intérieurs et la gestion des ouvrages qui posent problème», a soutenu Babou Gning qui préconise un apport organique pour récupérer ces terres salées.
La divagation des animaux constitue également un frein à l’atteinte des objectifs pour l’autosuffisance en riz dans le département de Fatick. Selon Ousmane Diédhiou, sous-préfet de l’arrondissement de Fimela, des plaintes sont chaque jour déposées à son niveau pour cause de divagations d’animaux dans les champs d’autrui. Septième région productrice de riz au Sénégal l’année dernière, Fatick est en passe de faire partie des dernières régions à produire du riz dans le pays. Ce, malgré le courage et la détermination des producteurs.