MANSOUR SY EXCLUT «TOUTE POSSIBILITE POUR LES SYNDICATS DE SE COALISER»
ELECTIONS DE REPRESENTATIVITE SYNDICALE

Face aux députés, hier, en marge du vote d’une loi modifiant le Code du travail, le ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions, s’est appesanti sur les élections de représentativités syndicales prévues avant la fin de l’année. Selon Mansour Sy, «tout syndicat qui ne participe pas s’exclut d’office du processus». Aussi, il a averti que «toute possibilité pour les syndicats de se coaliser» est exclu.
Les députés ont voté, hier, en session ordinaire unique, la loi N°08/2016 qui abroge l’article L85 bis de la loi N°97-17 du 1er décembre 1997, portant Code du travail, qui vise à organiser et à pacifier le champ syndical. Lors de la plénière, les députés ont insisté sur l’urgente nécessité de rationaliser les syndicats en vue d’apaiser le climat social.
«Cette loi vient à point nommé. Car, il y a trop de syndicats dans les secteurs de l’enseignement et de la santé», a estimé la députée Aïda Sow Diawara, tandis que son collègue Zator Mbaye a invité le ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions, Mansour Sy, à faire en sorte que «le mot sauver l’année scolaire disparaisse dans le jargon syndical».
Justifiant la portée de cette modification du Code du travail, Mansour Sy a tenu a rassuré les élus du peuple sur ce texte qui fixe les modalités des élections de représentativité syndicales, prévues au début de la rentrée scolaire. Mais d'ores et déjà, le ministre a renseigné que l’arrêté, les modalités d’organisations, le fichier, le bulletin qui sera utilisé et le seuil de représentativité, sont validés de concert avec les partenaires sociaux.
Ainsi, pour ces élections de représentativité visant à mesurer le poids de chaque syndicat, M. Sy a d’emblé exclu toute possibilité pour les syndicats de se liguer en coalition pour conquérir le suffrage des travailleurs.
«Tout syndicat qui ne participe pas s’exclut d’office du processus»
«Nous voulons mesurer la représentativité des syndicats. Donc, les syndicats ne peuvent pas participer à ces élections en coalition. Chaque syndicat qui est intéressé participe au nom de son syndicat. Et aussi, chaque centrale qui est intéressée, participe au nom de sa centrale », a annoncé Mansour Sy sur les conditions de l'élection de représentativité, avant de préciser: «Tout syndicat qui ne participe pas s’exclut d’office du processus. C’est dans l’arrêté qu’on dit que pour être représentatif, il faut avoir tant de voix. Tous ceux qui n’auront atteint ce seuil, seront considérés comme des syndicats non représentatifs».
D'après le ministre, tous les acteurs ont donné leurs accords sur le format des élections. «L’organisation des élections de représentativité est un point d’accord entre le gouvernement et les syndicats. Toutes les parties prenantes ont accepté qu’on aille vers ces élections de représentativité. Parce que chacune des parties comprend nécessairement qu’il faut aller vers la rationalisation des syndicats», a livré Mansour Sy en notant que, «les partenaires sociaux sont associés à toutes les étapes du processus. Aucune mesure n’est prise à leur insu».
Les grèves répétitives ont été évoquées aussi par les députés, lors de cette session unique. Sur ce point, Mansour Sy a indiqué: «Le droit de grève existe, mais il est encadré et règlementé. Et ces mêmes textes exposent les récalcitrants à des sanctions qui sont soit disciplinaires, pénales et financières, selon la gravité des actes».
Le ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations, avec les institutions a aussi donné des assurances sur la qualité du mécanisme mis en place par son département pour assurer un dialogue social apaisé. «Nous avons des mécanismes qui assurent un dialogue social permanent entre les acteurs pour arriver à une solution acceptée par toutes les parties prenantes. C’est ça qui nous permettra, après cette mise en oeuvre, en relation avec le Bureau international du travail, de prendre des mesures qui ne pourront pas être attaquées après par les syndicats d’enseignants au niveau du Bit», a-t-il annoncé