UN EXCEDENT DE146,5 MILLIARDS
Le solde des transactions courantes est ressorti déficitaire à 8,0% du Produit intérieur brut (Pib) en 2019 contre 9,5% un an plutôt (2018).
Le solde des transactions courantes est ressorti déficitaire à 8,0% du Produit intérieur brut (Pib) en 2019 contre 9,5% un an plutôt (2018). Ce profil reflète les soldes déficitaires de la balance commerciale et des services (14,1% du Pib) et du compte de revenu primaire (2,8% du Pib). L'incidence des transactions extérieures sur les actifs extérieurs nets du système monétaire a été positive en 2019, le solde global de la balance des paiements enregistrant un excédent de 146,5 milliards contre 527,2 milliards en 2018.
La Bceao a organisé jeudi dernier une journée de diffusion de la balance des paiements et de la position extérieure globale du Sénégal au titre de l’année 2019. Une rencontre par visioconférence à laquelle le secrétaire général du ministère des Finances et du Budget examinant les soldes caractéristiques des comptes extérieurs au titre de l'année 2019, soutient qu’«en dépit d’un déficit courant persistant à 8,0% du Produit intérieur brut (Pib), la capacité du Sénégal à continuer d’attirer l’épargne internationale qui s’est traduite, in fine, par un excédent de 146,5 Mds du solde global de la balance des paiements».
Pour assurer un équilibre à long terme du solde de la balance des paiements courants, «le défi majeur du Sénégal réside dans l’atténuation du déficit de la balance commerciale, évalué à 12,2% du PIB en 2019 contre 14,6% en 2018», a-t-il dit. Ce déficit est principalement tiré par le poids des importations de produits pétroliers, alimentaires ainsi que de biens d’équipements et de produits pharmaceutiques, malgré les progrès enregistrés en matière d'exportation. La dynamique des exportations de biens reste imprimée par la bonne tenue des expéditions minières (or non monétaire principalement mais également le zircon et le titane) ainsi que des ventes à l’extérieur des produits halieutiques, pétroliers et horticoles, d'acide phosphorique.
UN DEFICIT A 10,9% DE LA BALANCE DES PAIEMENTS ATTENDU EN 2020
Dans un contexte marqué par la crise à covid-19, les estimations de la balance des paiements, au titre de l’année 2020, font ressortir « une aggravation du déficit courant de 2,9 points à 10,9% du Pib, tirée principalement par les prestations de services réglées sur l’extérieur en lien avec le développement des projets d’hydrocarbures et miniers», soutient le ministère. Se félicitant de cette treizième journée du genre, le directeur national de la Bceao Ahmadou Al Amine Lo, a affirmé que « le déficit commercial se dégraderait de 0,1 point de pourcentage pour se situer à 12,3% du PIB, reflétant une baisse plus prononcée des exportations par rapport aux importations ». La Journée de diffusion des comptes extérieurs du Sénégal est l’occasion de diagnostiquer la dynamique de la balance des paiements dont la bonne tenue est un signe de compétitivité extérieure et un gage de contribution à la crédibilité de notre monnaie commune.
95,5 MILLIARDS DE DEFICIT ATTENDU EN 2020
En 2019, souligne-t-il : «le solde global de la balance des paiements s’est établi à 146,5 milliards contre 527,2 milliards en 2018 et 125,6 milliards en 2017 ». Sous ce rapport dirat-il : «il est attendu en déficit de 95,6 milliards en 2020».
L'analyse du profil de la balance des paiements en 2019, des estimations pour 2020 et de leur dynamique au cours des cinq dernières années fait ressortir, en particulier, les constats suivant; une persistance du déficit structurel du compte des transactions courantes, en lien avec un déficit commercial soutenu ; une concentration des importations, en 2019, autour d’un nombre limité de avec dans l’ordre décroissant, les produits pétroliers, les produits alimentaires, les machines, les engins de transport et les produits pharmaceutiques ; une concentration également des exportations autour de quelques produits, à savoir l’or non monétaire, les produits de la pêche, le pétrole, les acides phosphoriques et les arachides ; la forte dynamique des transferts des migrants, qui ont augmenté de 44% en cinq ans ; un solde positif du compte de capital, en rapport avec un flux régulier de subventions de projets publics ; des flux entrants notables au titre du compte financier, principalement des Investissements directs étrangers (Ide), des investissements de portefeuille (notamment les produits des émissions d’eurobonds) et des autres investissements ; une orientation géographique des exportations avec une prédominance de l'Afrique, suivie de l’Asie et de l’Europe ; pour les importations, les parts de marchés les plus importantes sont détenues par l’Europe, suivie de l’Asie et de l’Afrique.
Tous ces constats mettent en exergue les défis à relever pour le Sénégal en vue de rééquilibrer ses échanges extérieurs, qui ont été notablement pris en compte dans le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (Pap 2a) du Plan Sénégal Emergent (Pse).