UN OBJECTIF DE 500 BIO-DIGESTEURS A L’HORIZON 2019 DANS LA REGION DE KAOLACK

Les activités du Programme national de biogaz domestique du Sénégal (Pnb) ont été lancées hier à la gouvernance de Kaolack. Présidée par le gouverneur adjoint chargé du développement, la rencontre a vu la participation des services déconcentrés de l’Etat et des acteurs du projet. Le coordonnateur du programme s’est appesanti sur le bio digesteur qui, selon lui, est un outil pour l’émergence. Mor Ndiaye, chargé de communication, annonce qu’il vise un objectif de 500 bio digesteurs dans la région de Kaolack d’ici 2015.
Le Comité régional de développement (Crd) tenu hier à la gouvernance de Kaolack était destiné à informer les populations sur le redémarrage des activités du Programme national de biogaz du Sénégal (Pnb) dans la région de Kaolack. A cet effet, les autorités administratives, les maires, les éleveurs, la direction de l’élevage et les acteurs du projet ont échangé sur les nombreuses opportunités du projet consistant à disséminer dans les ménages ruraux, des bio digesteurs. «L’activité agricole et l’élevage sont extrêmement développés à Kaolack.
Si on se réfère aux statistiques au niveau de l’Ansd, on se rendra compte que nous avons une densité d’agro-pasteurs très développée dans cette région. Ce qui fait un peu la particularité, c’est que l’élevage intensif est une réalité dans la zone. Et pour ces bio digesteurs, on a besoin de la stabulation. La région de Kaolack est une des régions où le taux de stabulation est très élevé. C’est ce qui justifie l’objectif de 500 bio digesteurs que nous nous sommes fixés à réaliser dans cette région à l’horizon 2015-2019», indique Mor Ndiaye, coordonnateur national du programme, qui rappelle que Kaolack a eu le privilège d’abriter la phase pilote.
A l’en croire, 200 à 250 jardins seront développés pour appuyer les femmes dans la diversification des activités agricoles, dans l’intensification de « la sécurité ou souveraineté alimentaire» et surtout dans le renforcement du pouvoir économique et décisionnel des femmes. « Nous cherchons à travers ce programme à créer des opportunités surtout d’employabilité des jeunes en les intéressant à des activités comme l’agriculture, le maraîchage, l’arboriculture, la pisciculture, l’aviculture, donc autant d’activités à forte valeur ajoutée qui devraient permettre aux femmes, jeunes mais aux producteurs d’engranger des revenus assez substantiels pour pouvoir non seulement subvenir correctement à leur besoin, mais pouvoir aussi investir sur d’autres créneaux de développement pour booster l’émergence économique », soutient-il. Il considère que le Programme national de biogaz domestique, à travers le bio digesteur est un outil pour la promotion du développement local.
Selon le coordonnateur, le bio digesteur peut créer les conditions pour autonomiser la personne sur le plan alimentaire à avoir des ressources additionnelles, à permettre aux enfants qui veulent étudier d’avoir un éclairage pour qu’ils soient dans les mêmes conditions que les enfants qui sont au niveau des centres urbains, à créer les conditions pour que les ménages vivent de meilleures conditions en disposant d’appareils électroménagers, même s’il n’y a pas d’électricité. «C’est un ensemble d’opportunités, un package que nous voulons apporter aux ménages pour leur permettre de vivre mieux, d’aspirer à plus de confort mais surtout d’aspirer à vivre mieux. Une manière de lutter contre la pauvreté et la déforestation. L’Etat du Sénégal tient à faire de ce programme, un outil pour l’émergence. L’émergence c’est d’abord régler les besoins primaires des Sénégalais. Mais pas seulement les Sénégalais des villes, mais le Sénégalais réel. Le Sénégalais du monde rural. C’est plus de 75 % des Sénégalais. C’est à ces citoyens là que nous cherchons à trouver des solutions à leurs problèmes quotidiens », ajoute-t-il avant d’expliquer : «Le bio digesteur n’est rien d’autre qu’une petite centrale à gaz, une technologie très simple, très facile à l’utilisation. Dans son format, c’est un ouvrage enterré comme une fosse septique, mais c’est une technologie hydraulique qui grâce à la matière composée de bouse mélangée à l’eau, permet de générer du gaz pour la cuisson, du gaz pour l’éclairage, mais le plus intéressant c’est le substrat qui sort après le recueil du gaz, c’est ce qu’on appelle l’effluent ou l’engrais mécanique».
De l’avis de Mor Ndiaye, cet engrais restructure le sol, permet d’arriver à des rendements importants. Il est aussi commercialisé. « La proximité de la région de Kaolack avec les frontières gambiennes fait que les producteurs gambiens viennent ici même se ravitailler en engrais bio. Les sacs sont vendus sur place à 6.000 Fcfa, parfois à 10.000 Fcfa», affirme-t-il. Le prototype de 10 m3 de bio digesteur permet à un ménage qui le remplit correctement selon Mor Ndiaye de «générer 52 tonnes d’engrais organiques qui constituent une richesse, un trésor pour le ménage ».
Le gouverneur adjoint chargé du développement a souligné l’importance du programme qui repose, selon lui, «sur le développement des ressources endogènes, sans quoi aucun pays n’est développé». Le projet d’un coût global de 10 milliards s’inscrit dans un partenariat multilatéral Sénégal-Union européenne. Il s’étend entre la période 2015-2019.