UNE ALTERNATIVE A L’EMIGRATION CLANDESTINE
Dans le cadre du Projet de Renforcement organisationnel du Bio au Sénégal (PROBIO), tous les acteurs qui se meuvent dans l’agriculture biologique se sont retrouvés à Thiès, pour les besoins d’une conférence nationale.
Dans le cadre du Projet de Renforcement organisationnel du Bio au Sénégal (PROBIO), tous les acteurs qui se meuvent dans l’agriculture biologique se sont retrouvés à Thiès, pour les besoins d’une conférence nationale. Une telle initiative entre dans le cadre globale de la stratégie de promotion de l’agriculture biologique qui, selon Ibrahima Seck Coordonnateur de la Fédération nationale pour l’Agriculture Biologique (FENAB), peut-être une bonne alternative à l’émigration clandestine.
Dans son programme d’émergence, le Président Macky Sall vise à «faire de l’agriculture le fer de lance de notre économie». Mais selon les différents acteurs qui se meuvent dans ce domaine, l’agriculture biologique devrait être au centre des réflexions pour atteindre cet objectif parce qu’elle s’inscrit dans la durabilité, la résilience ainsi que la sécurité et la souveraineté alimentaire. En outre, elle contribue à préserver la santé des populations et l’équilibre des écosystèmes. Il s’y ajoute que toutes les conditions sont réunies pour la promotion de cette forme d’agriculture, d’autant plus qu’au Sénégal, seul 0.1% des terres agricoles soit 7989 hectares, sont certifiées biologiques. Et son potentiel est immense, notamment en ce qui concerne l’exportation, mais aussi le marché domestique. Cependant, pour exploiter tous les atouts propres à assurer son adoption dans le système de production, il faut mettre en place des politiques publiques, renforcer la recherche dans le domaine et mieux accompagner les jeunes dans ce sens. C’est dans ce cadre que s’est tenu à Thiès un atelier national de la plateforme nationale Agriculture Ecologique Biologique, suivi de la conférence nationale sur l’agriculture biologique, sous le thème «L’agriculture biologique – gage d’une réelle émergence verte».
Pour Ibrahima Seck, coordonnateur de la Fédération Nationale pour l’Agriculture Biologique (FENAB), avec cette forme d’agriculture, les jeunes peuvent gagner leur vie, créer des emplois, des richesses et mettre un terme l’émigration clandestine. L’objectif de la conférence nationale est d’échanger sur les politiques publiques pouvant promouvoir le développement de l’Agriculture Biologique au Sénégal, avec le ministère de l’Agriculture et de l’Équipement Rural. Il s’y ajoute des échanges avec toutes les parties prenantes, sur les bienfaits de l’agriculture biologique sur la santé de l’homme, de l’animal et· des écosystèmes sont partagés et échangés avec le grand public, mais aussi sur les possibilités énormes que pourrait offrir l’agriculture biologique, en termes· d’emplois verts pour la Jeunesse.
La rencontre de Thiès répond aussi à la nécessité de renforcer le dialogue multi-acteurs autour des politiques publiques nationales en· agriculture écologique et biologique. Trois panels ont été tenus à cette occasion. Le premier porte sur les politiques publiques en faveur de l’agriculture biologique. Le deuxième est axé sur la recherche-développement en agriculture biologique. Enfin, le troisième et dernier porte sur l’emploi des jeunes, l’agriculture biologique. Cela permettra au grand public de savoir que l’agriculture biologique a les moyens d’employer des millions de jeunes, si elle est dotée d’investissements structurants comme la maîtrise de l’eau, l’accès aux intrants biologiques, la mise en place de marchés nationaux, sous-régionaux et internationaux.
«L’ETAT VA DESORMAIS ACCORDER A L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE, 1% DE LA SUBVENTION AGRICOLE»
Selon Ibrahima Seck, toutes les parties prenantes, l’Etat, les collectivités territoriales, les Organisations Non Gouvernementales (ONG), le secteur privé, les consommateurs, ont réfléchi ensemble sur les moyens et les stratégies à mettre en place pour le développement de l’agriculture biologique au niveau du Sénégal. Il s’y ajoute la nécessité de faire en sorte que l’Etat puisse avoir une volonté politique d’accompagner cette forme d’agriculture au même titre que l’agriculture conventionnelle. Sur ce registre, il a affirmé que le ministre de l’Agriculture a annoncé récemment la décision du gouvernement d’accorder désormais 1% de la subvention agricole, à l’agriculture écologique, biologique. Il souligne par ailleurs qu’il y a beaucoup de terres à mettre en œuvre en milieu rural. Et au-delà de la production agricole, sur toute la chaîne des valeurs, il est possible de créer des emplois décents pour les jeunes.