AVEC CAMPUS FRANCO-SENEGALAIS, OBTENIR UN DIPLOME FRANÇAIS A DAKAR
Le Campus franco-sénégalais (CFS) redynamise la coopération de l’enseignement supérieur entre Dakar et Paris.
La coopération bilatérale entre Paris et Dakar, dans le cadre de l’enseignement supérieur, est renforcée par l’opérationnalisation du campus franco-sénégalais qui offre des formations diplômantes. Ce campus constitue également une opportunité de formation sans quitter le Sénégal, ce qui permet d’éviter la fuite des cerveaux et le manque d’emploi lié à l’inadéquation entre formation et offre d’emploi.
Le Campus franco-sénégalais (CFS) redynamise la coopération de l’enseignement supérieur entre Dakar et Paris. En effet, après la nomination du directeur général en la personne du Pr Serigne Maguèye Guèye, c’était au tour du Président du Conseil d’Administration (Pca) du CFS, Pr Jean Peeters et son équipe d’être installés par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation.
Selon Cheikh Oumar Hanne, ce campus offre des formations innovantes aux étudiants pour qu’ils trouvent un emploi ou créent leur entreprise au Sénégal afin de lutter contre la «fuite des cerveaux». Il permet dans la foulée l’accès à un diplôme français, en étudiant au Sénégal, avec des formations conçues pour répondre aux besoins en compétences au Sénégal. Une manière d’harmoniser l’offre d’emploi et la demande. Cette approche, souligne le ministre, est basée sur des délocalisations de formations supérieures françaises au Sénégal, «des doubles diplomations, des co-diplomations, ainsi que des parcours de formation innovants co-construits, ou assemblant des modules dans une approche pluridisciplinaire, voire transdisciplinaire, ou encore des projets de recherche, en particulier dans les domaines de la formation de formateurs et de l’innovation pédagogique».
En effet, le CFS ouvre la voie à des étudiants sénégalais, qui n’auraient pas les moyens financiers de suivre leurs études à l’étranger, d’accéder à certaines formations. «Pour ce faire, un dispositif de bourses d’excellence ou d’exonération (ou modération) des droits de scolarité sera mis en place, afin de permettre aux étudiants disposant de moyens modestes d’accéder à ces formations», renseigne Cheikh Oumar Hanne.
L’AMBASSADEUR PHILLIPE LALLIOT : «IL Y A TROIS CHOSES IMPORTANTES A RETENIR… »
Lors de la rencontre, l’ambassadeur de France au Sénégal, Philippe Lalliot, a indiqué qu’il existe trois choses importantes à retenir. C’est notamment le fait que le projet soit porté par les Présidents Emmanuel Macron et Macky Sall, qu’il soit égalitaire de par le partage des responsabilités et autres formations proposées. Enfin, il y a la vision tournée vers l’avenir des jeunes qui auront ainsi des compétences leur permettant de décrocher un emploi. Le diplomate français recommande par ailleurs à l’administration du campus une stratégie de positionnement mettant l’accent sur la communication. «Il faut qu’on communique de manière plus agressive sur le campus franco-sénégalais. Il faut aussi travailler à multiplier le partenariat avec les entreprises et le secteur privé. Car le CFS n’est plus un projet ni une ambition, mais une réalité.»
Depuis la mise en place du CFS (2019-2020), 12 formations ont démarré, avec des établissements d’enseignement supérieur français et sénégalais. Et plus de 300 étudiants ont débuté leurs cursus dans 10 formations, notamment dans les domaines de l’agronomie, du numérique et de l’ingénierie. A terme, une trentaine de formations, portées conjointement par des établissements et acteurs sénégalais et français, sont prévues pour la prochaine rentrée.