RIEN N’ARRÊTE LES TRICHEURS
Une fille compose le Bfem à la place de sa tante au centre Jean XXIII de Tamba

Après Diourbel, un cas de fraude incroyable a été découvert hier à Tambacounda. Fraîchement bachelière, une fille a décidé de composer à la place de sa tante lors de l’examen du Bfem. Elle a été démasquée en pleine épreuve de la dictée au centre du collège Jean XXIII. Elle est actuellement en garde à vue à la police qui a ouvert une enquête. Cette affaire met en colère l’inspecteur d’académie de Tambacounda, qui appelle à des mesures énergiques pour enrayer le mal qui commence à prendre de l’ampleur
L’histoire se répète encore. A chaque fois, les «tricheurs» inventent de nouvelles méthodes pour frauder à l’examen. Après Diourbel où un jeune homme s’est déguisé en femme pour passer l’examen à la place de sa copine, un fait aussi grave qu’incroyable s’est également produit à Tambacounda, lors du déroulement du Bfem : Une fille est entrée dans une salle de classe pour composer à la place de sa tante. Les faits se sont produits au centre du collège Jean XXIII dans la matinée d’hier. Mais elle a été rattrapée par la patrouille, car elle a été démasquée lors de l’épreuve de la dictée. Bien assisse à la table indiquée pour sa tante, elle cogitait déjà bien. C’est en ce moment qu’elle a été arrêtée. «Je voulais aider ma tante à avoir le diplôme», aurait-elle servi aux surveillants. Sans ambages. Informé, le président du jury a saisi la police. Les limiers rallient le centre pour cueillir les présumées complices. En attendant l’aboutissement de l’enquête, les deux femmes sont en garde à vue au commissariat de police de Tambacounda. Pourtant, cette fille vient fraîchement de décrocher son Baccalauréat au second tour. «C’est depuis lundi que des soupçons ont commencé à peser sur elle», a expliqué, l‘inspecteur d’académie. Selon Babacar Diack, qui a loué la vigilance des surveillants, «ces derniers, qui ont eu des doutes sur la fille, lui ont demandé de venir avec sa pièce le lendemain (ce mardi)». Quelle était sa réponse ? «Elle aurait perdu sa pièce. Sa carte scolaire lui est exigée. Elle en présente une sans photo», révèle l’Ia. Cuisinée par le chef de centre, elle craque et passe aux aveux.
L’Ia ferme sur les sanctions
L’Ia est embarrassé par cette affaire qui montre que le mal est assez profond. Il dit : «C’est inadmissible. Il faut prendre le taureau par les cornes et travailler à juguler le mal. Toutes les sanctions administratives qui siéent sur cette affaire seront prises. Et cela, sans faiblesse aucune.» Pour l’instant, c’est le seul cas de triche découvert. «Heureusement, se félicite-t-il, après avoir effectué une large tournée dans la région qui m‘a mené jusque dans le département de Koumpentoum, aucun incident n’a été signalé. Partout où je suis passé, les surveillants comme les correcteurs sont sur place. Le taux d’absence noté dans les centres visités est faible. Les épreuves se déroulent normalement», enchaîne Babacar Diack, Ia de Tambacounda. Il faut noter que cette année il y a 190 mille candidats au Bfem dont 55,33% de filles sur toute l’étendue du territoire national, en Gambie et à Djeddah. Ils sont repartis dans 1 231 jurys.