Euro-2016: Italie: affreux, sales et méchamment bons
On disait l'Italie vieillissante pour cet Euro-2016, sans star, avec la plus faible équipe depuis bien longtemps. Mais c'est le défenseur de la Juve et de la Nazionale Andrea Barzagli qui avait raison: "Nous sommes peut-être sales et moches à voir, mais nous donnerons tout".
L'Espagne, double tenante du titre, l'a appris à ses dépens, battue 2 à 0 lundi soir sur la pelouse du Stade de France qu'elle espérait fouler le 10 juillet au soir de la finale.
Comme un symbole, l'Italie a ouvert la marque par un de ses vieux grognards, Giorgio Chiellini (31 ans), défenseur au nez cabossé et tête de boxeur qui en a vu d'autres.
D'habitude, il tient volontiers le rôle du guerrier, dur au marquage. Mais cette fois l'arrière de la Juve a marqué façon renard des surfaces, un but que n'aurait pas renié "Pippo" Inzaghi, en reprenant idéalement un des rares ballons relâchés par un David De Gea des grands soirs.
Et c'est le méconnu Graziano Pellè (Southampton) qui s'est chargé d'achever le travail en contre-attaque (90e+1). Un but anecdotique, car l'essentiel était fait.
Et Chiellini de décortiquer ce 8e de finale, juste après le coup de sifflet final, comme aurait pu le faire son coach, le tacticien Antonio Conte. "On savait à quel point ce match allait être difficile. L'Espagne est très difficile à jouer, mais on a réussi à s'appuyer sur nos qualités, on a pressé très haut, on a attaqué, a souligné le Juventino. Ils ont dû concéder la possession de balle, qui permet d'habitude à Iniesta ou Fabregas de trouver des espaces. On a réussi à voler le ballon, on a couru énormément. On voulait marquer en premier".
- La Mannschaft grimace -
"Au final, on a eu un peu de chance d'avoir ce grand homme derrière qui a fait des arrêts fantastiques", a-t-il ajouté au micro de beIN Sports. Bien sûr, Chiellini a ainsi salué Gianluigi Buffon, son gardien en club et en sélection. Ces deux joueurs ont livré une performance énorme et la Roja ne s'en est pas remise.
"Avoir une certitude comme la défense de la Juventus permet d'espérer", avait lancé au début du tournoi le sélectionneur Antonio Conte. Il avait vu juste.
Car outre Buffon et Chiellini, il faut aussi évidemment citer Andrea Barzagli (35 ans), toujours bien propre et placé, et Leonardo Bonucci (29 ans) pivot idéal, dans l'arrière garde de la Nazionale.
"Maintenant on va à Bordeaux en quart de finale, savoure Chiellini. C'est un match contre les champions du monde qui nous attend, on a battu les champions d'Europe. C'est très différent de l'Espagne. La France, l'Espagne et l'Allemagne étaient les favoris de cet Euro. L'Italie est encore en dessous, on connaît nos qualités, si on arrive à réaliser ce qu'on sait faire, on peut avoir des résultats".
Et la Mannschaft fait la grimace. Le sélectionneur allemand Joachim Löw a d'ailleurs déclaré: "C'est vraiment impressionnant la façon dont jouent les Italiens".
Jamais, dans leur histoire, les Allemands n'ont pris le dessus sur les Azzurri dans un grand tournoi. La victoire (4-1) en match amical il y a quelques mois n'y change rien, l'Allemagne reste traumatisée par la finale du Mondial-1982 (1-3), la demi-finale de son Mondial en 2006 (0-2 a.p.) ou plus récemment, il y a quatre ans, la demi-finale de l'Euro (1-2).
Un pronostic pour Barzagli? "Avec le gardien devant, les tifosi derrière..."