LE SENEGAL, UN EXEMPLE DE LIBERTE D’EXPRESSION
Chaque année, la journée du 12 mars marque particulièrement la vie des internautes. En fait, cette date permet essentiellement de dénoncer la cyber-censure dans le monde
Chaque année, la journée du 12 mars marque particulièrement la vie des internautes. En fait, cette date permet essentiellement de dénoncer la cyber-censure dans le monde. L’édition 2019 renouvelle une fois encore la liberté d’expression sur Internet. Cependant au Sénégal, malgré les mesures prises par les autorités étatiques, la censure n’est pas encore de mise.
La journée du 12 mars porte la dénomination « Journée mondiale contre la censure sur internet ». Toutefois, d’aucuns l’appelle également « Journée internationale pour la liberté d’expression sur Internet ». A priori, la célébration de cette journée se fait chaque année à la même date depuis 2008. Et cela reste une initiative phare de l’organisation RSF (Reporters sans frontières). En fait, l’origine de cette journée se rapporte essentiellement à la Chine et ses lois concernant le contrôle d’internet. Et aujourd’hui, elle se présente avant tout comme une occasion de dénoncer la cyber-censure dans le monde entier. Aussi, précisons que la censure sur internet reste étroitement liée aux Etats de régimes autoritaires. Et cela va à l’encontre des droits de l’homme. En effet, les techniques les plus souvent utilisées se résument à des coupures d’Internet ou à des ralentissements massifs. Bref, chaque 12 mars demeure une occasion de dénoncer ceux qui empêchent des citoyens d’accéder à Internet ou qui musellent la parole en ligne. Ce mardi, 12 mars, est une occasion pour Ndiaga Gueye, président de l’Association sénégalaise des utilisateurs des technologies de l’information et de la communication pour faire le point sur la situation au Sénégal. Ce dernier estime que sur le plan de la censure, le Sénégal est, jusqu’à présent, dans une situation de totale de liberté. « Nous n’avons pas encore constaté des restrictions sur la liberté d’information et d’expression », a-t-il déclaré. A l’en croire, le Sénégal est loin de certains pays africains où il y une censure d’informations. « Nous disons que le Sénégal constitue une référence, un exemple de pays de liberté sur internet », soutient l’Asutic. Qui avait des préoccupations à la veille de l’élection présidentielle eu égard au nouveau code qui avait été voté et aux discours des autorités sur le contrôle de l’information pour faire face aux Fake news. Mais, se réjouit Ndiaga Gueye : « À l’arrivée nos inquiétudes ne se sont pas réalisées. Donc, c’est avec beaucoup de satisfaction que le Sénégal est loin des pays africains où les libertés d’internet sont contrôlées ».
Toutefois, il rappelle qu’il y a un cadre légal pour la censure d’internet au Sénégal qui est encore source de préoccupation. Ce, tant que les lois ne sont pas amendées. Il s’agit, à son avis, de l’article 27 du code des communications électroniques qui a été voté le 30 novembre 2018 et promulgué en décembre 2018 par le président de la République. Il y ajoute le Code de la presse qui contient deux dispositions : l’article 180 et l’article 181 qui créent une censure de la liberté de la presse en ligne au Sénégal. « Ces dispositions constituent une source de préoccupation. Mais, nous constatons avec beaucoup de satisfaction qu’elles ne sont pas encore mises en œuvre au Sénégal. Nous souhaitons que le gouvernement continue dans cette voie de laisser les sénégalais s’exprimer librement tant qu’on respecte les droits et libertés des individus », indique Ndiaga Gueye. Par ailleurs, il a fait savoir qu’ils avaient exprimé leurs inquiétudes quant à une éventuelle censure d’internet par le Sénégal le jour du scrutin ou au moment de la proclamation des résultats. Il se réjouit qu’il n’y a pas eu de coupures d’internet encore moins de censure des réseaux sociaux lors de la présidentielle. Ce qui, à son avis, est à l’avantage de la démocratie sénégalaise.
Bilan et évolution des actions engagées dans le monde
Il faut rappeler que durant ces dernières années, les censures sur internet ont connu une ascendance notoire. Ainsi, à travers le monde, bien de bloggeurs auraient essuyé des sanctions et de nombreux sites web ont été fermés. En outre, aujourd’hui, plusieurs internautes demeurent derrière les barreaux pour avoir usé du droit à la liberté d’expression sur internet. Cependant, parmi les victimes de censure, il y a également des journalistes et surtout ceux du web. Ce fut encore le cas à Alger durant le mois de février 2019. Par ailleurs, il faut préciser que malgré les efforts consentis de part et d’autres, la situation peine à s’améliorer. En fait, bon nombre de pays continuent de détenir un record important de censure sur internet. C’est le cas de la Turquie, du Cameroun et de l’Inde. En plus, bien de pays tentent également d’ériger de véritables murailles numériques en vue d’avoir un contrôle absolu sur les diffusions. Et dans ce cas, la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite ou la Corée du Nord restent des exemples très illustratifs. Enfin, pour tenter d’endiguer la censure sur internet, Reporters sans frontières veille à remettre en ligne quelques sites censurés. L’organisation RSF y parvient via l’opération #CollateralFreedom en utilisant la technique de “mirroring” (miroir). Espérons que ses efforts finiront par porter des fruits. Pour l’instant, la lutte semble difficile.