L'OEIL DU TEMOIN DE CE MARDI
KEEMTAAN Gi – HUMANISME
À entendre le conseiller référendaire à la Cour Suprême El Hadj Birame Faye lors de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux, hier, on pourrait penser que c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Le distingué magistrat a énoncé que l'essence d'un bon système de santé, c'est l'humanisme. Autrement dit, nos hôpitaux manqueraient d’humanisme. Nous qui pensions que le secteur le plus dépourvu d’humanisme, c’est la Justice ! Une administration si malmenée qu’il a fallu que celui qui ordonne et décide vole à son secours en se transformant en avocat plaidant sa cause ! Si en 2023, nous en sommes encore là à parler de l’indépendance de la Justice, c’est parce que des ressorts se sont cassés mettant à nu une administration judiciaire très chahutée et qui semble obéir au doigt et à l’œil au pouvoir politique en place dont il est le bras armé contre les opposants, les journalistes et les activistes! De manière plus accentuée depuis 2012, la Justice est sous la botte de l’Exécutif. Servile, elle broie des vies et piétine des carrières. Pendant que de petits voleurs ou des vendeurs de cornets de yamba dorment en prison avec de lourdes peines, des caïds financiers sont épargnés à cause de leur proximité avec le pouvoir. Un criminel économique, pris la main dans le sac avec des milliards en faux billets de banque, est en savates chez lui. Alors que de petits délinquants sont en prison pour un faux billet de dix mille francs. Aucun des dizaines de dossiers transmis par la présidente sortante de l’OFNAC n’a fait l’objet de l’ouverture d’une information judiciaire et notre glorieuse justice freine des quatre fers — ou en tout cas traîne les pieds — pour poursuivre les voleurs des six milliards du Covid ! Et après tout cela, on voudrait que le citoyen ait confiance en sa justice ! Ce sont là des hiatus flagrants comme quand des gens tiennent leur pouvoir de l’entrejambes d’une gamine devenue le jouet d’hommes politiques. Le même jouet qu’ils comptent utiliser avec une Justice qui a déjà avalisé des mensonges pour en finir avec un adversaire et faire plaisir au Chef. Ce qui pourrait plonger le pays dans une situation insurrectionnelle pire qu’en mars 2021. On fait dire à Wade qu’un procès ne se gagne pas dans les tribunaux, mais dans la rue. Pour éviter cette défiance, la Justice gagnerait à retrouver cet humanisme que le haut magistrat auteur du discours d’hier réclame pour nos hôpitaux. C’est l’hôpital qui se moque de la charité, vous dit-on !
KACCOOR BI - LE TEMOIN
MAGISTRATURE : LE DERNIER DISCOURS DU PREMIER PRESIDENT DE LA COUR SUPREME CHEIKH TIDIANE COULIBALY
La rentrée des Cours et Tribunaux 2023 sera la dernière pour le Premier président de la Cour Suprême Cheikh Tidiane Coulibaly. Le haut magistrat part à la retraite. Il a profité de cette occasion pour remercier le chef de l’Etat pour la confiance qu’il a placée en lui en le nommant à la tête de la hiérarchie judiciaire en mai 2020 en remplacement de Mamadou Badio Camara. Il a tenu aussi à remercier ses pairs magistrats dans l’accompagnement d’une brillante carrière professionnelle. L’homme dit partir avec le sentiment du devoir accompli. Il ne s’est pas privé de se prononcer sur le thème de la rentrée des Cours et Tribunaux à savoir « la protection des usagers dans le système de santé publique ». Selon lui, l’Etat à l’obligation de garantir la qualité des soins dans toute la pyramide sanitaire. Aux côtés du chef de l’État, Macky Sall, par ailleurs président du Conseil supérieur de la magistrature, le haut magistrat a soutenu que les droits des usagers et des malades ont été reconnus de façon indirecte par les codes de déontologie médicale et paramédicale. « Au Sénégal, le Code de Déontologie médicale qui date de 1967 a été le premier à reconnaitre des droits aux malades et aux usagers. Les autres codes de déontologie comme celui des pharmaciens (1987) et celui des chirurgiens-dentistes, ont également retenu de tels droits. Mais, c’est surtout avec la loi portant réforme hospitalière de 1998 que les principes fondamentaux de la protection des droits des malades et des usagers ont été posés dans le système de santé publique », a-t-il rappelé. Pour garantir de tels droits, a expliqué Cheikh Tidiane Coulibaly, le législateur a d’abord compris qu’un système de santé publique soucieux de la protection des droits des usagers n’est possible qu’avec un service public hospitalier soumis à des lois.
SUR INTERVENTION DE PHILIPPE BOHN : MME MARINE LE PEN FINALEMENT REÇUE PAR MACKY
Dans l’édition du jeudi du jeudi 19 janvier 2023 de votre quotidien « Le Témoin », notre dirpub M.O.N expliquait et argumentait pour dire pourquoi le président Macky Sall devait recevoir Mme Marine Le Pen en visite à Dakar. Vingt quatre après la parution de l’édition en question, l’histoire semble donner à notre éditorialiste puisque le président Macky Sall a discrètement reçu Mme Marine Le Pen, la turbulente cheffe de file du Rassemblement national (RN). D’ailleurs, il a fallu que l’hôte, Mme Le Pen, elle-même, fasse fuiter l’audience dans sa page Facebook pour que la nouvelle se répande en ligne comme une traînée de poudre. Juste là, rien de grave puisque « Le Témoin » se félicite de cette audience de Marine Le Pen qu’il a réclamée pour la candidate malheureuse à la dernière présidentielle française. Cela dit, l’information de taille vient du journal français « Le Point » qui révèle que Mme Marine Le Pen a été reçue en audience grâce à l’intermédiation de Monsieur Philippe Bohn, ancien Dg de la compagnie Air Sénégal et très influent homme d’affaires français. Une sorte de Robert Bourgi des temps modernes ou des régimes vacillants. Selon toujours « Le Point », Philippe Bohn est le conseiller d’affaires de Mme Marine Le Pen depuis 2017. « Il est l’organisateur de sa rencontre avec Macky Sall » persiste notre confrère français. En poussant sa curiosité, « Le Témoin » quotidien est mesure de vous révéler que, durant son séjour à Dakar, Mme Marine Le Pen a déjeuné avec de hauts responsables et cadres français et sénégalais de la compagnie aérienne. C’était dans un grand hôtel de la place situé sur la corniche. Sans doute un déjeuner d’affaires puisque Philippe Bohn, un courtier d’Airbus serait au cœur de l’achat des deux avions neufs Airbus 330-900 acquis par la compagnie Air Sénégal. Lorsqu’il était aux commandes de cette compagnie, l’ancienne barbouze Philippe Bohn ne cessait de rappeler aux cadres sénégalais qui contestaient son autorité que, lui, avait ses entrées au Palais où il n’avait pas besoin d’audience pour voir son « ami » Macky Sall. Il vient de confirmer cela en faisant recevoir Mme Le Pen par ledit ami !
23 JANVIER 1955 :LES PARTISANS DE SENGHOR ET DE LAMINE GUEYE S’AFFRONTENT A ZIGUINCHOR : 3 MORTS ET DES BLESSES
Faisons un peu d’histoire. Pour dire tout simplement que la violence politique a toujours accompagné les trajectoires de nos hommes politiques. Pour l’histoire, le 23 janvier 1955, pour une question de positionnement au sein de l’électorat national, la SFIO et le BDS s’étaient violemment affrontés Des affrontements avaient opposé les partisans de Lamine Guèye à ceux de Senghor. Le 23 janvier 1955, en tournée de propagande en Casamance, Lamine Guèye et ses partisans sont attaqués par les éléments du BDS et leur cortège subit de graves dommages. On dénombrera 3 morts et une quarantaine de blessés. Cette tournée détériorera fortement les relations déjà très tendues entre Senghor et Lamine Guèye. La course effrénée vers l’électorat allait engager les différentes parties dans une crise sans fin. Malgré les craintes du gouverneur, Lamine Guèye décide de maintenir sa tournée en Casamance en janvier 1955. Cela ne sera pas sans conséquences à cause de Léopold Sédar Senghor qui y compte une base solide. Le Bloc démocratique sénégalais était jusqu’à ce jour majoritaire face à la SFIO.
SOUVERAINETE ALIMENTAIRE :UNE VINGTAINE DE CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT ATTENDUS AU FORUM DE DAKAR
Du 25 au 27 janvier, une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement prendront part à Dakar au Forum sur la souveraineté alimentaire et à la résilience. L’événement initié par la Banque africaine de développement à Diamnadio permettra aux différentes délégations « de défendre leurs pactes nationaux de souveraineté alimentaire afin de convaincre les bailleurs de la pertinence des projets élaborés dans le domaine de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage » selon le ministre de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire Aly Ngouille Ndiaye. Au cours d’une rencontre avec la presse hier à Diamnadio, le ministre a annoncé la participation du président de la BAD, du directeur général de la FAO, du président de la Banque islamique de développement et d’autres experts dans divers domaines. Aly Ngouille Ndiaye n’a pas précisé l’identité des chefs d’Etat et de gouvernement attendus à cette rencontre de trois jours. Il faut rappeler qu’en 2016, la BAD et d’autres partenaires de l’Afrique avaient tenu un sommet à Dakar pour s’engager à « améliorer la qualité de vie des populations, à industrialiser, éclairer et intégrer et nourrir l’Afrique ».
THIES : LE MAIRE BABACAR DIOP EN GUERRE CONTRE LES OCCUPATIONS IRREGULIERES
Le temps d’une vaste opération de désengorgement menée presque toute la soirée du vendredi 20 au samedi 21 janvier 2023, le maire de Thiès n’a pas lésiné sur les moyens pour remettre de l’ordre dans les grandes artères de la cité du rail. « Faire des Thiès la première ville touristique, industrielle, économique et sociale, politique du pays ». C’est l’ambition du maire de la ville Dr Babacar Diop, qui se dit convaincu que « la ville aux-deux-gares peut bien devenir la capitale économique du pays, avec l’aéroport international Blaise Diagne, l’université Iba Der Thiam, entre autres ». Toutes les équipes techniques et les forces de l’ordre ont été mobilisées à l’occasion de cette opération qui s’est poursuivi durant tout le week-end. Dr Babacar Diop fait savoir qu’« après mon élection j’ai considéré que le cadre de vie était une priorité chez moi. Et dans mon projet de ville, j’ai trouvé à Thiès un cadre de vie agressé. Aussitôt j’ai pensé, en tant que maire, que je devais agir pour protéger ce cadre de vie ». C’est pourquoi, dit-il, « au lendemain de notre élection nous avions lancé une grande opération de nettoiement, ensuite deux autres intitulées ‘’Ville Lumière’’ et ‘’Ville Intelligente’’ avec l’installation de wifi à la Promenade des Thiessois. Tout ceci, c’est bon, il nous faut avoir une ville propre, mais nous devons aussi avoir une ville organisée ». D’où la nécessité d’engager cette grande opération de désengorgement pour, selon le maire, « enlever les épaves, les véhicules qui sont en panne, des objets encombrants mais aussi les supports publicitaires qui ne sont pas en règle ». Babacar Diop estime qu’« on ne saurait tolérer le désordre total à l’intérieur d’une ville » car, selon lui, « une cité, c’est des normes, elle doit être organisée ». Il dit « avoir décidé de lancer cette opération de désengorgement qui se déroulera pendant 3 jours, vendredi, samedi et dimanche, pour donner un visage nouveau à cette ville, avoir une ville organisée, dans laquelle le cadre de vie est protégé et agréable ». Il assure, pour cette opération, « n’avoir rencontré aucune réticence », parce que, souligne-t-il, « on est gouverné, tous, par des lois et cette opération, on la prépare depuis plusieurs mois, il y a eu beaucoup de sommations face à la densité des occupations irrégulières dans cette ville où on a laissé les gens faire ce qu’ils voulaient ». Dr Babacar Diop s’engage, sur fonds propres, à « lancer les travaux de réhabilitation du jardin de Myké-Land, de l’Agora, du jardin et de l’avenue du Caen, pour donner plus de possibilités aux Thiessois ». Il rappelle qu’« aujourd’hui on a fait un pavage à la dimension de notre ville » et indique : « Quand on travaille pour Thiès, il faut avoir du respect pour la Cité et ses habitants. En tout cas, moi, j’ai un grand respect pour ma ville, donc une belle opinion, une grande idée de cette cité, ce qui fait que nous allons continuer de nous battre pour changer le visage de cette capitale du rail et construire une belle et nouvelle Cité de Thiès ».