L'OEIL DU TEMOIN DE CE VENDREDI

KEEMTAAN GI : ETAT, OU ES-TU ?
Disons-le sans œillères. Nous sommes en train de creuser notre propre tombe où pourraient être ensevelis de milliers de Sénégalais. (A Dieu ne plaise. On se voit comme un pays à part, avec un peuple béni des dieux, différent des autres. Les plus beaux, les plus civilisés, les plus intelligents, les plus roublards, vaniteux…c’est nous. On pourrait même pousser l’hérésie jusqu’à dire que Dieu est Sénégalais. Certains n’ont pas hésité à le proclamer sans avoir été conduits à l’asile. Pendant que le monde se barricade, interdisant des rassemblements, chez nous, au Sénégal, l’Etat laisse faire sans montrer son autorité. En France, les écoles et universités sont fermées pour circonscrire la propagation de l’épidémie. Emasculé qu’il est par le pouvoir religieux, l’Etat du Sénégal n’ose pas broncher pour s’opposer à une oligarchie religieuse. La santé publique est menacée. Il y a quelques semaines, l’Italie en était à trois cas, aujourd’hui tout est à l’arrêt dans ce pays avec une population mise en quarantaine. Le cap des 1000 morts vient d’y être franchi. Dans ce charmant pays qu’est le nôtre où vivent les meilleurs hommes de l’humanité, rien de grave ne pourrait arriver nous arriver à nous qui sommes protégés par ces vénérés hommes de Dieu. Même si nous avons déjà 10 cas confirmés dont 2 déjà soignés. Et malgré ces chiffres pour le moins alarmants, quatre communautés religieuses s’apprêtent à tenir des rassemblements dits religieux. Et personne ne sait ce que cela donnera. L’Etat, garant de notre sécurité, ne doit pas faillir. C’est le Chef, lui-même, qui doit se faire entendre. Chausser ses babouches pour aller faire entendre raison à ces chefs religieux qui se préoccupent peu de la santé de leurs ouailles. L’heure est grave. L’Etat ne doit pas assister impuissant à l’extermination de sa population où croiser les bras pour assister au vacillement de l’économie du pays. Déjà que tout est morose avec des entreprises qui ferment, des jeunes en chômage. L’argent va également se raréfier. L’Europe qui nous sert de perfusion ayant d’autres chats à fouetter. C’est dire…
Kàccoor bi
SAR
La démission de Khadim Ba de ses fonctions d’administrateur à la Société africaine de raffinage (SAR) s’est faite sur fond de conflit familial. Plus exactement, elle est la prolongation de la bataille à mort qui l’oppose à son propre père pour le contrôle de la holding familiale « Locafrique ». D’ailleurs tiens ! Puisque dans l’œil qui suit nous parlons du PRODAC, il est intéressant de rappeler que « Locafrique » était justement l’un des principaux bailleurs de fonds du PRODAC. Khadim Bâ, donc, est à couteaux tirés avec son propre père pour le contrôle de Locafrique, et chacun d’eux a porté plainte contre l’autre pour une foultitude de crimes financiers. Si nous évoquons le conflit à la SAR, c’est pour révéler que le père de Khadim a servi… par voie d’huissier une lettre par laquelle il révoque son fils Khadim de ses fonctions d’administrateur, de même d’ailleurs que l’ancien ministre de l’Energie, Samuel Sarr, qui est administrateur pour le compte de Locafrique. Et parmi ceux qu’il a « nommés » pour les relancer il y a devinez qui ? Eh bien, Me Mamadou Diop, l’ancien directeur général du Groupe Futurs médias (GFM) et ancien proche collaborateur de Serigne Mboup CCBM ! Le monde est petit…
BAMBOULA FAMILIALE
En l’espace de quelques semaines, Pape Malick Ndour, coordonnateur national du PRODAC, a supprimé plus d’une cinquantaine d’emplois au motif de dégraisser l’effectif et a aussi servi des pelles de notifications de ponctions sur salaires à des agents. Au même moment, renseignent nos interlocuteurs, il recruterait à tort et à travers ses propres parents de Nguinguinéo. Il aurait, selon les mauvaises langues, promu deux retraités avec des salaires mensuels faramineux qui pourraient permettre de recruter une vingtaine de jeunes. Il aurait ainsi nommé son ancien instituteur comme conseiller spécial, un poste qui n’existe nulle part dans l’organigramme du programme. Ce même conseiller se permet de notifier des ponctions allant jusqu’à 18 jours sur les salaires des agents comme mesure disciplinaire, des mises à pied et d’autres sanctions qui ne figurent dans aucune convention dans ce pays. Sur les lettres envoyées à tous les agents qui ont vu leurs salaires ponctionnés ou bloqués, est apposée la signature du conseiller spécial qui signe à la place du coordonnateur national. Au niveau de SEFA, l’activité piscicole dirigée par des jeunes est tombée à l’eau et les sociétaires des GEA (Groupements d’Entrepreneurs Agricoles) sont au chômage. Le coordonnateur serait le seul détenteur du rapport d’audit du B.O.M, dont il refuse de partager les conclusions. D’après une information fuitée de ce rapport, les auditeurs lui suggèreraient de supprimer le poste de conseiller spécial qu’il a créé dès son arrivée au PRODAC mais il s’entête à maintenir ce poste de complaisance. Il a nommé l’ancien DAF Boucar Diouf à ce poste récemment. Toujours dans le rapport d’audit du B.O.M, on lui aurait notifié de supprimer aussi le poste de SPM 2 (Spécialiste de passation des marchés). Parmi les agents dont les contrats ont été bloqués, figure un jeune de Kolda qui travaille au DAC de Fafacoura (Kolda). Il percevait un salaire mensuel de 200.000 F CFA, mais dès que Mame Boye DIAO (DG des Domaines) a été mis au parfum, le coordonnateur a non seulement renouvelé le contrat de l’agent, mais encore a augmenté son salaire à hauteur de 750.000 FCFA et l’a nommé comme Responsable Suivi-évaluation affecté à Matam, puis en un temps record muté à Kolda. Depuis qu’il est arrivé au PRODAC, Pape Malick Ndour a recruté 13 personnes dont ses propres frères et cousins à travers les DAC (domaines agricoles communautaires).
LA GAMBIE IMPLIQUEE DANS LE TRAFIC ILLICITE DE BOIS MACKY SALL OUBLIE DE RAILLER ADAMA BARROW
Le conseil présidentiel mixte entre le Sénégal et la Gambie s’est tenu hier dans le contexte d’un reportage de la BBC (encore elle !) sur une spoliation de 300.000 tonnes de bois rose provenant de la forêt casamançaise vers la Chine. Ce depuis seulement l’arrivée au pouvoir d’Adama Barrow en 2017. L’on ne sait pas si, en privé, Macky Sall a remonté les bretelles à Adama Barrow, mais on sait qu’en public, le chef de l’Etat a esquivé le dossier. Il n’a pas mis son homologue gambien devant ses responsabilités à propos de ce fléau qui menace l’écosystème de la Casamance. Il a estimé qu’une collaboration s’imposait aux deux pays pour mettre un terme au trafic illicite de bois. Devant Adama Barrow, Macky Sall a seulement agité l’éventualité d’un alourdissement des peines encourues par trafiquants de bois et leurs complices (il va encore criminaliser ?) afin de mieux combattre le trafic illicite de bois, à l’origine de la dégradation des forêts et de la mise en péril des conditions de vie des populations. ‘’Nous continuerons de mobiliser tous les moyens nécessaires pour mettre fin à cette pratique néfaste, y compris par un alourdissement des peines prévues à cet effet’’, a-t-il indiqué. Selon le président de la République, le trafic illicite de bois est en train de décimer les forêts, d’appauvrir la biodiversité et de mettre en péril les conditions de vie des populations des deux pays. ‘’Je veux dire fermement aux coupeurs de bois, aux trafiquants et à leurs complices que nous ne leur laisserons aucun répit’’, a averti le chef de l’Etat sénégalais. Les trafiquants doivent trembler et faire dans leurs « thiayas » !
MACKY SALL INVITE A REPORTER LES EVENEMENTS RELIGIEUX
De plus en plus de voix se lèvent un peu partout dans le pays pour demander au président de la République de reporter les événements religieux à venir. D’autant que l’explosion de 5 cas nouveaux à laquelle on assiste actuellement est venue d’un talibé revenant du magal de Porokhane tenu la semaine dernière. Le Dr Mamadou Mansour Diouf, anesthésiste-réanimateur basé en France, est persuadé que le laxisme est le meilleur allié du virus. Dans une lettre adressée au président de la République du Sénégal, il lui demande solennellement « de prendre la décision régalienne et souveraine d’interdire la tenue du Daaka de Medina Gounass, de la Ziarra générale de Tivaouane, du Kazou Rajab à Touba, de l’Appel des Layènes à Yoff, des multiples gamous et magals et de toutes les manifestations sportives, culturelles, politiques qui n’ont aucun caractère vital, sur toute l’étendue du territoire jusqu’à nouvel ordre pour des raisons sanitaires et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation ». Le médecin-réanimateur rappelle que « les pays occidentaux, qui sont passés en phase épidémique et qui ont largement plus de moyens que nous en termes d’infrastructures sanitaires, ont du mal à faire face à l’épidémie. Dans ce contexte, le Sénégal n’a pas le droit d’offrir au virus sur un plateau d’argent les conditions de sa propagation exponentielle. En votre qualité de Père de la Nation, la préservation de l’intérêt supérieur de cette Nation vous incombe au premier chef. À bon entendeur.... ». Seydi Gassama a aussi embouché la même trompette. Il a invité l’Etat à faire «annuler» ou «reporter» les événements religieux. «L’Etat doit avoir le courage de demander aux chefs religieux d’annuler ou de reporter tous les grands rassemblements prévus pendant ce mois de mars (...) Dans la plupart des États en lutte contre ce virus, ces mesures sont déjà en vigueur », a écrit Seydi Gassama, sur Twitter.
MACKY SALL INVITE A REPORTER LES RASSEMBLEMENTS RELIGIEUX (BIS)
Moustapha Diakhaté, l’ancien président du Groupe parlementaire Bby a aussi jeté son grain de sel dans ce débat en votant lui aussi pour l’interdiction — du moins le report — des rassemblements religieux qui se profilent à l’horizon. Il a décliné ses propositions sur sa page Facebook. «Compte tenu de l’introduction du Covid-19 à Touba par un compatriote venu d’Italie, un pays fortement impacté par la maladie pour participer à une manifestation religieuse, il convient de prendre les dispositions suivantes, c’est-à-dire interdire pendant 60 à 90 jours : 1. toutes les manifestations religieuses occasionnant des regroupements de masses ; 2. les cérémonies familiales, baptêmes, condoléances, mariages ; 3. l’accès du territoire national à toute personne ayant séjourné dans un pays infecté y compris les touristes ; 4. la mise en quatorzaine de tout Sénégalais (se) ayant séjourné récemment dans un pays impacté par le Covid19. Selon l’ancien ministre, chef de cabinet du président de la République, « en tout état de cause, la responsabilité de tout le peuple est engagée. Ce serait une grave erreur de nous défausser sur le Gouvernement Toutefois, il lui revient de prendre la plénitude de ses responsabilités et prérogatives de garant du bien-être des populations ».
LE MAROC ANNULE TOUS LES EVENEMENTS RELIGIEUX
Au Maroc, on n’a pas hésité à annuler tous les événements religieux, mais aussi à fermer le Zawiya de Fez, haut lieu du tourisme religieux en particulier des fidèles sénégalais de la confrérie des Tidjaanes. Le Maroc, qui comptait 5 cas jusque-là, vient tout juste d’enregistrer son 6ème cas. Il s’agit d’une Française d’origine sénégalaise âgée de 64 ans arrivée à Fès le jeudi 05 mars depuis la France. La décision d’annulation de tous les événements religieux a été prise par le ministère des Habous et des Affaires islamiques ce mercredi. Dans un communiqué, le ministère souligne que cette décision a été prise « conformément aux orientations de la charia relatives à la protection des âmes et des corps contre la ruine et tout dommage, en tenant compte de l’épidémie qui est apparue dans un certain nombre de pays et des conseils médicaux liés à ce sujet, en particulier ceux concernant la prévention des contagions lors des rassemblements ». Sur sa page Facebook consultée par Asfiyahi.org, Chérif Zoubeir Tijaani, Khalife de Fez, a également annoncé la fermeture de la Zawiya où repose Cheikh Ahmed Tijani Chérif.
FRANCE CRECHES, ECOLES, COLLEGES, LYCEES ET UNIVERSITES FERMES A PARTIR DE LUNDI
Emmanuel Macron a annoncé hier la fermeture des crèches, des écoles, des collèges, des lycées et des universités à partir de lundi 16 mars et jusqu’à nouvel ordre dans le but de freiner la propagation du coronavirus. Lors de son allocution télévisée d’hier, le président français a également demandé aux plus de 70 ans et aux plus faibles de rester autant que possible chez eux. La classe politique française n’est pas épargnée par le fléau. Neuf députés français sont désormais contaminés. Ce jeudi, quatre nouveaux députés ont annoncé être atteints par le coronavirus.