LES LIBÉRAUX REJETTENT LA MAIN TENDUE DE MACKY SALL
Appel au dialogue du chef de l'État
L'appel au dialogue lancé par Macky Sall aux responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) semble tomber dans l'oreille d'un sourd. En effet, les libéraux doutent de la "sincérité" du chef de l'État et rejettent toute possibilité de se retrouver pour le moment avec le président de la république.
L'idée de rapprochement entre Macky Sall et le Pds n'enchante pas les partisans d'Abdoulaye Wade. Profitant vendredi dernier de la cérémonie de présentation de condoléances à Samuel Sall, à la suite du décès de sa mère, le chef de l'État a ouvert ses bras à ses ex-compagnons du Pds. Macky Sall est allé même jusqu'à leur demander de venir travailler à ses côtés.
Mais les partisans de Me Abdoulaye Wade demeurent insensibles à cet appel. Sur les ondes de "RFM" hier, le porte-parole du Pds, Babacar Gaye a estimé que le discours de Macky Sall est teinté de "cynisme et d'hypocrisie".
A l'en croire, le chef de l'État ne peut pas humilier le Président Abdoulaye Wade, lui présenter ensuite des excuses et faire comme si de rien n'était. Il soutient que Macky Sall devrait s'adresser directement au secrétaire général du Pds, car lui seul est en mesure de décider de la suite à donner à cet appel. Il invite ainsi le chef de l'État à prendre langue avec son ancien mentor au lieu de faire dans la démagogie.
Si Babacar Gaye et certains responsables pensent qu'une telle retrouvaille ne peut se faire sans l'aval de Me Wade, Doudou Wade lui dit avoir des suspicions sur la sincérité même du discours. L'ancien président du groupe parlementaire des libéraux et démocrates soutient que Macky Sall est un adepte du reniement et qu'il ne tient pas ses promesses.
Pour Doudou Wade, le plus important aujourd'hui est de travailler pour le départ de Macky Sall en lui imposant au préalable la cohabitation à l'Assemblée nationale à l'issue du scrutin du 30 juillet prochain.
Par ailleurs, Me Amadou Sall a martelé sur sa page "Facebook" qu'une telle retrouvaille avec Macky Sall ne peut se faire sous réserve de certaines conditions mentionnées dans le texte du comité directeur du 13 avril 2017.
Reprenant le communiqué, il affirme qu'il n'est ni possible, ni souhaitable d'instaurer un dialogue alors qu'il y a une rupture unilatérale du consensus démocratique, notamment sur le processus électoral.
"Il est impensable de s'asseoir autour de la même table pour discuter alors que des personnalités de premier plan de l'opposition font l'objet d'un acharnement judiciaire", a-t-il indiqué.
En plus de cela, souligne-t-il, les libertés les plus élémentaires sont refusées à l'opposition qui est presque interdite de manifestations, toujours sous de fallacieux prétextes.
En définitive, il soutient qu'il ne saurait y avoir de dialogue si l'actuel ministre de l'Intérieur, est partie prenante du processus.