SAES ET SUDES REJETTENT LES CONCLUSIONS
DEUXIEME CONFERENCE SOCIALE
En rejetant en bloc les conclusions de la deuxième conférence sociale, la section de l’Enseignement supérieur du syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes /Esr) a décidé de déposer sur la table du gouvernement un préavis de grève couvrant la période du 15 mai au 31 juillet 2017. Ainsi, le syndicat rejoint l’autre organisation syndicale, le Saes, pour une autonomisation du fonds national de retraite (Fnr).
La deuxième conférence sociale tenue les 24 et 25 avril pour un système de retraite bute sur un obstacle de taille. Les syndicats d’enseignants rejettent en bloc les conclusions de ces consultations nationales. Après le syndicat autonome de l’Enseignement supérieur, c’est autour du syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) / section de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Esr) de rejoindre cette mouvance de contestations des décisions issues de ces consultations initiées par le gouvernement.
Pour marquer leur totale désapprobation, le Sudes/Esr a déposé un préavis de grève couvrant la période du 15 mai au 31 juillet 2017 sur la table du gouvernement.
Les camarades du secrétaire général de la section Sudes/Esr, Cheikhou Sylla, ont rejeté la proposition du gouvernement d’une retraite complémentaire fondée uniquement sur le choix libre de l’enseignant d’y adhérer ou non à leurs frais exclusifs.
Ils veulent un régime de retraite fondamentalement public, républicain et viable. Autrement dit le Sudes/Esr prône l’adoption de mesures spéciales et transitoires en faveur des enseignants de sorte à leur permettre de conserver au moins 75 de leur dernier revenu net. Indexant le gouvernement sur le déficit structurel du Fonds national de retraite (Fnr), le Sudes déplore la dégradation brutale du salaire du Personnel enseignant et de la recherche (Per) au lendemain de sa retraite. Par exemple, explique Oumar Dia, chargé de la recherche du bureau national du Sudes, «un enseignant peut avoir 1 500 000 FCfa de net comme salaire de base et se retrouver avec moins de 200 000 F Cfa après avoir été admis à faire valoir ses droits de retraite».
Pendant ce temps, poursuit-il, «les charges familiales restent intactes. Son devoir de père de famille ne diminue pas».
Si cette mesure du gouvernement venait à être appliquée à partir de décembre 2018, le Sudes souligne que « les PER en activité perdraient entre 20% et 25% de leurs revenus nets sans que cela ne se traduise immédiatement par une hausse à 85% de pensions pour ceux qui partent à la retraite». Non sans relever que «les autorités ont proposé à ce que les efforts financiers pour le résorber soient totalement supportés par les travailleurs».
Revenant sur l’indexation automatique de toutes les primes actuelles des PER, le Sudes propose à l’Etat de prendre en charge la totalité du différentiel induit par l’indexation des revenus actuels non indexés.
C’est d’ailleurs dans cette même veine de proposition pour assurer la viabilité et l’autonomisation institutionnelle du Fonds national de retraite (Fnr) que le syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) a entamé un plan d’actions de grève. En observant des débrayages et grèves totales, les camarades de Malick Fall, secrétaire général du Saes, ont fait savoir leur déception sur la conférence. En ce sens, disent-ils, que les conclusions sont loin de mettre en place une retraite complémentaire, l’abrogation de la loi du principe de l’écrêtement et d’un nouveau processus de suivi et de pilotage du système de retraite.