VIDEOUN OPPOSANT ARRÊTÉ APRÈS DES MENACES CONTRE LE PRÉSIDENT BONGO
Aba’a Minko a déclaré “avoir miné tous les bâtiments administratifs et ministériels”, et a menacé de les faire exploser, dans un discours sur la voie publique à Libreville
Un opposant a été arrêté vendredi au Gabon après des menaces anti-président Bongo, a-t-on appris de sources officielles, tandis que le principal parti d’opposition a dénoncé l’attaque de son siège deux jours plus tôt.
Roland Désiré Aba’a Minko, rallié à Jean Ping, le rival d’Ali Bongo Ondimba lors de la présidentielle contestée de 2016, a été interpellé par la police judiciaire après avoir enjoint le président gabonais à quitter le pouvoir dans les 72 heures.
Aba’a Minko a déclaré “avoir miné tous les bâtiments administratifs et ministériels”, et a menacé de les faire exploser, dans un discours sur la voie publique à Libreville devant le mémorial Léon M’ba, premier président du Gabon après l’indépendance.
“Il a été interpellé au siège de la Commission européenne à la demande de l’Union européenne”, a déclaré à l’AFP le ministre de la communication, Alain-Claude Bilie-By-Nze, sans autre précision. L’Union européenne dispose d’une délégation à Libreville.
Dans le même temps, des hommes non identifiés et équipés d’armes blanches se sont introduits vendredi matin dans les locaux de plusieurs médias dont la chaîne d’Etat Gabon Télévisions, pour tenter de diffuser un message sonore se réclamant de M. Aba’a Minko, a appris l’AFP de sources concordantes.
Le directeur général de Gabon Télévisions a ensuite porté plainte, a constaté une journaliste de l’AFP. Le message n’a pas été diffusé sur cette chaîne nationale mais l’a été sur des petites chaînes privées comme TV+.
Le siège du principal parti d’opposition a par ailleurs été attaqué dans la nuit de mercredi à jeudi, a-t-on appris dans l’entourage de Jean Ping, qui conteste toujours la réélection d’Ali Bongo.
“Des individus non identifiés ont jeté deux cocktails molotov sur le bâtiment”, a expliqué à l’AFP Paul-Marie Gondjout, cadre de l’Union Nationale (UN), principale composante de la Coalition pour la nouvelle république (CNR) de M. Ping.
“Nous avons porté plainte hier (jeudi)”, a ajouté à l’AFP Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de M. Ping.
Une mission de la Cour pénale internationale (CPI) doit se rendre mardi au Gabon pour l’examen préliminaire des plaintes déposées par le gouvernement, Jean Ping et 15 ONG à la suite des violences post-électorales meurtrières de septembre 2016.
L’annonce début septembre de la réélection de M. Bongo avait provoqué des violences rares (émeutes, répressions, pillages, incendie de l’Assemblée…) dans ce petit pays pétrolier d’environ 1,8 million d’habitants. Plusieurs personnes avaient été tuées.