UN HOMME DE 23 ANS QUI MENAÇAIT DE S'EN PRENDRE A EMMANUEL MACRON LE 14 JUILLET ECROUE
Le suspect, proche de l’ultradroite, voulait s’en prendre au chef de l’Etat ainsi qu’à des minorités. Un homme au profil similaire a été interpellé la semaine dernière à Vitrolles.
Un homme de 23 ans qui menaçait de tuer Emmanuel Macron lors du défilé du 14 juillet et de s’en prendre à diverses minorités, a été écroué samedi, a confirmé au Monde et à divers médias, lundi 3 juillet, une source judiciaire.
Interpellé mercredi 28 juin, il a été mis en examen pour entreprise individuelle terroriste. Il a notamment déclaré aux enquêteurs avoir envisagé de tuer le président de la République lors du défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées et vouloir s’en prendre à des « musulmans, juifs, Noirs, homosexuels ».
« Nationaliste »
Sans emploi et psychologiquement instable, le jeune homme proche de l’idéologie d’extrême droite s’est décrit comme un « nationaliste ». Il avait cherché à acquérir sur un site de jeux vidéo une arme à feu de type kalachnikov. Selon nos informations, il s’agit du site public jeuxvideo.com, un forum très fréquenté par la mouvance d’extrême droite.
Le jeune homme a été repéré suite aux signalements de plusieurs internautes sur la plateforme Pharos. Des policiers l’ont ensuite interpellé à son domicile. Trois couteaux de cuisine ont été retrouvés dans son véhicule, et l’exploitation de son ordinateur a révélé qu’il avait effectué des recherches sur Internet concernant des cibles potentielles.
Déjà condamné en 2016 pour apologie du terrorisme à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis et mise à l’épreuve pour provocation à la haine raciale et apologie du terrorisme, le suspect avait vanté les actes d’Anders Behring Breivik, l’auteur de l’attentat du 22 juillet 2011 en Norvège (77 morts).
Affaire similaire à Vitrolles
Hasard des circonstances, l’interpellation de ce jeune homme de 23 ans résidant à Argenteuil (Val-d’Oise) intervient en même temps qu’une autre affaire similaire concernant un garçon de 21 ans se revendiquant lui aussi d’extrême droite et domicilié dans les Bouches-du-Rhône.
Selon nos informations, ce dernier a été repéré sur les réseaux sociaux, avant que son cas ne soit transmis le 8 juin au groupe d’investigation et de prévention du terrorisme de la section de recherche de Marseille.
Le jeune homme, intérimaire, titulaire d’un Bac chaudronnerie, a été interpellé le 28 juin, chez sa mère, à Vitrolles, et mis en examen, samedi 1er juillet, pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il était déjà connu pour des faits de détérioration de biens publics et de violation de sépulture.
Il a notamment été repéré car il était l’administrateur d’une page Facebook « des amis de Breivik ». On pouvait notamment y lire : « rebeus, blacks, dealers, migrants, racailles, djihadistes, si toi aussi tu rêves de tous les tuer, nous en avons fait le vœu, rejoins-nous ! »
Affinités néonazies
Longuement interrogé par les enquêteurs, il n’a pas caché ses affinités avec les idées néonazies. Il a admis avoir été membre de nombreuses associations ou groupuscules appartenant à la mouvance d’ultradroite, dont le Mouvement populaire pour une nouvelle aurore, inspiré du parti grec Aube Dorée, ou encore un groupe pour « lutter contre l’islamisation de la France ».
Selon une source proche de l’enquête, l’homme, peu cohérent, a en même temps déclaré être « incapable de commettre un attentat », mais affirmé qu’il n’y avait que deux options selon lui, dans la vie : « la prison ou la mort ».
Selon nos informations, il existe actuellement plusieurs dossiers en cours concernant des faits de terrorisme ou d’apologie du terrorisme au sein de la mouvance d’extrême droite. La plupart n’ont jamais été médiatisés. Leur nombre est toutefois très faible comparé aux nombres de dossiers concernant les djihadistes et les filières de combattants vers la zone irako-syrienne.