RC Strasbourg: Marc Keller, le discret efficace
Du retour de Strasbourg en Ligue 1 à son élection au comité exécutif de la Fédération (FFF), le discret Marc Keller enchaîne les succès en 2017, mais le président alsacien sait que le plus dur reste à venir: maintenir le Racing dans l'élite après neuf ans d'absence.
Ancien international français (6 sélections entre 1995 et 1998), l'ex-attaquant a réussi sa reconversion comme dirigeant, et actionnaire majoritaire, de son club de coeur qui était encore au bord de la disparition en 2011.
"Je l'ai fait parce que c'était un devoir, une responsabilité morale vis-à-vis des Alsaciens", a confié le patron de la maison alsacienne, à ce poste depuis juin 2012, après avoir été notamment directeur général de Monaco entre 2006 et 2011.
Six ans après le dépôt de bilan, le Racing est remonté de la CFA2 (5e niveau) à la Ligue 1, et cette prouesse a forgé sa réputation jusqu'au sommet des instances du football français.
Le natif de Colmar a trouvé place au sein de la liste de Noël Le Graët, réélu à la tête de la FFF pour un second mandat en mars. Il s'occupe des sélections jeunes jusqu'aux Espoirs.
"Marc est un homme talentueux et sage qui a fait remonter Strasbourg sans vagues. Il connaît bien le foot et correspond à la philosophie fédérale depuis longtemps. Il a très bien pris les dossiers en main avec élégance et intelligence", a déclaré Noël Le Graët à l'AFP.
- 'Etre à nouveau respecté' -
"C'est très enrichissant pour moi. J'apprends énormément du système fédéral. Je suis entouré de vrais spécialistes et j'essaye d'aider à mon niveau", explique Marc Keller.
Pour Albert Gemmrich, buteur de l'équipe de Strasbourg championne de France en 1979 et actuel président de la Ligue du Grand Est et également présent sur la liste Le Graët, Keller "est un homme discret et efficace. Le Graët voulait les meilleurs sur sa liste et avec Marc, il ne s'est pas trompé."
"Au service" de la Fédération, Keller s'attelle surtout ces dernières semaines à former un effectif capable de se maintenir en L1 après deux montées successives en National et en L2. "On doit réapprendre la Ligue 1, cela veut dire réapprendre à avoir des difficultés. Il faudra de la patience", a-t-il dit.
Avec un budget de 30 millions d'euros, Strasbourg a su recruter malin, en misant notamment sur des joueurs "revanchards", comme l'attaquant Idriss Saadi ou le milieu Benjamin Corgnet.
En coulisses, le président Keller ferraille sur d'autres dossiers capitaux pour pérenniser le club: le centre de formation qui vient de retrouver son agrément, et la rénovation du stade la Meinau pour augmenter les recettes du club.
Jusqu'où montera le Colmarien? "Je ne me fixe pas d'objectifs pour l'instant. J'ai l'énergie et tant que je peux le faire, je ne me pose pas de question. Je souhaite un club bien organisé et sain financièrement. Ma motivation ? que le Racing soit à nouveau un club respecté."