HOMMAGE À DOUDOU NDIAYE COUMBA ROSE
Quatre ans après la disparition du célèbre percussionniste, son petit-fils Mor Coumba Ndiaye Rose a voulu que les Sénégalais se souviennent de lui
Quatre ans après la disparition du célèbre percussionniste Doudou Ndiaye Coumba Rose, sa famille, particulièrement son petit-fils Mor Coumba Ndiaye Rose a voulu que les Sénégalais se souviennent de lui. Vendredi 16 août, à travers un hommage au Grand Théâtre National, ce grand artiste et maître des tambours fut sujet à de multiples et divers témoignages ainsi que de marques de respect.
Les premiers moments de la soirée sont denses en ce qui est d’inviter le public à se remémorer de la vie, mais également de l’œuvre de Doudou Ndiaye Coumba Rose. Trois instants majeurs qui, à eux seuls, suffisent amplement pour faire le spectacle de la soirée. La projection du film qui ouvre la cérémonie a fait défiler devant les spectateurs des témoignages vivants et émouvants sur l’homme. Des artistes bien connus de la scène musicale sénégalaise comme Ismaël Lo, Wally Ballago Seck, Coumba Gawlo Seck, ainsi que les amis de Doudou Ndiaye Coumba Rose, ses enfants comme Birame Coumba Ndiaye Rose ont extériorisé, dans un film, ce qu’ils connaissent du célèbre percussionniste.
Ils se souviennent tous et relatent émotionnellement, sous la musique de Baaba Maal, des circonstances particulières vécues avec le musicien. « C’était un homme généreux », a dit son fils Birame dans la vidéo et sous de brûlantes larmes. « Même quand on devient père de famille, mon père n’a jamais levé sa main sur son fils », a-t-il ajouté. Doudou Ndiaye Rose est décrit dans ce film comme un guide et conseiller, un père pour tout le monde car il était un humain, un croyant qui mettait ses biens et ses efforts au service des autres.
Après ce moment très mélancolique qui a plongé les âmes dans une certaine tristesse, dans le silence et dans le noir, la lumière reprend. Et on peut assister à la suite qui voit monter sur la scène l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, le Général Mansour Seck, l’homonyme du disparu, le chanteur Doudou Ndiaye Mbengue pour magnifier les qualités et le bon compagnonnage qu’ils ont vécu avec celui qui était compositeur et chercheur, créateur de la première école de percussion de Dakar où il enseignait les rythmes et les formes. « Il était un grand ami de mon père. D’ailleurs, sa disparition fut 24h seulement après celle de Vieux Sing Faye, mon père », a fait savoir le percussionniste Mbaye Dièye Faye dans son propos, lorsqu’il rejoint les témoins sur le plateau. Mais, c’est surtout la prestation de Moustapha Ndiaye, huitième fils de Doudou Ndiaye avec son orchestre familial de batteurs de tambours, qui a rappelé ardemment l’œuvre de leur père. Un moment phare de la soirée puisqu’on rendait hommage à quelqu’un qui a consacré toute sa vie au son des tam-tams. Avec des cadences bien mesurées, il suffisait d’un regard et de quelques gestes guidés d’une baguette pour que le fils dirige toute la troupe. Cette ambiance et la ferveur du fils rappellent bien le maître, d’autant que le fils a pris de lui quelques traits caractéristiques. Une œuvre ne meurt pas, encore plus si elle est perpétuée et immortalisée souvent pas les héritiers. L’œuvre de Doudou Ndiaye Coumba Rose est un legs, un patrimoine national. Même si avec ses jeunes héritiers, certains rythmes connus du maître peuvent se dire plus ou moins autrement ou dilués. Mais, ceci participe à enrichir cette culture, comme l’a si bien compris le fils. Il n’a pas manqué de l’expliquer lors de la prestation, s’adressant principalement à Souleymane Ndéné Ndiaye, qui a bien connu les rythmes originels du père.
L’homme-organisateur de cette soirée-hommage, Mor Coumba Ndiaye Rose, n’a pas été très visible, même si en fin de soirée, il a confié quelques mots après interrogation. Pour lui, « le seul but de cette soirée, c’était de rendre hommage à ce monument de la culture sénégalaise ». « Et d’habitude, on ne fait rien pour nos braves artistes après leur disparition. Donc, voilà une occasion pour que les esprits se souviennent de lui. Je cherche aussi à unifier la grande famille », a-t-il déclaré.
Vendredi dernier, les amis, les artistes invités, sa famille et le reste du public n’ont pas manqué d’animer la salle. On a eu droit à des prestations riches avec la complicité des danseurs insouciants et maîtres de leurs corps, assistés bruyamment par la foule. C’est une homogénéité jamais égalée où il n’y avait pas d’âge pour s’adonner à la danse, avec des artistes comme Momo Dieng, Sidy Diop, Aïda Samb, Ives Niang…