«JE NE COMPRENDS PAS POURQUOI IL A ÉTÉ RELÂCHÉ DÈS LORS QU'IL A ÉTÉ PRIS EN FLAGRANT DÉLIT»
Selon le Pr Iba Barry Kamara, le refus du député, Seydina Fall Bougazelli, cité dans une affaire de trafic de devises, de déférer à la convocation de la section de recherche de la gendarmerie est «grave»
Le refus du député, Seydina Fall Bougazelli, cité dans une affaire de trafic de devises, de déférer à la convocation de la section de recherche de la gendarmerie est «grave». C'est du moins la conviction du Professeur de droit à l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, Iba Barry Kamara, qui s'étonne d'ailleurs que le parlementaire soit relâché sous convocation, alors qu'il a été pris en flagrant délit.
La tournure qu’est en train de prendre l'affaire des faux billets impliquant le député de l'Alliance pour la République (Apr), Seydina Fall Bougazelli, inquiète plus d'un. Ou du moins, son refus de répondre à la Section de recherche de la gendarmerie nationale, alors qu'il avait bénéficié, la veille, d'une libération sous convocation, ne manque pas d’étonner certains observateurs. Le Professeur de droit à l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad), Iba Barry Kamara, fait partie de ceux qui estiment que l'acte posé par le député est «très grave». De l'avis du juriste, le député ne peut pas se prévaloir de son statut de député, avec son immunité parlementaire, pour refuser de déférer à la convocation de la gendarmerie, dans la mesure où c'est un cas de flagrant délit. Quid de sa libération sous convocation, alors qu'il a été pris en flagrant délit ?
Le professeur Iba Barry Kamara trouve que «c'est là où réside tout le problème». En fait, il dit ne pas comprendre «pourquoi il a été relâché dès lors qu'il a été pris en flagrant délit». Mieux, il trouve que «nous sommes dans un cas d'infraction formelle». Allant plus loin, il reste formel que c'est une «très forte présomption de culpabilité». Autant d’éléments qui lui feront trouver «bizarre» la libération du député du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr). Très étonné de la tournure empruntée par l’affaire, il informe que le procureur pouvait décider, non pas de traiter le cas présent dans le sens du flagrant délit, mais plutôt en ouvrant une information judiciaire à la recherche d'autres éléments.
Ainsi donc, selon lui, il pouvait lui servir un mandat de dépôt, surtout dans ce cas d'espèce, notamment le trafic de devises. Pour autant, le professeur Iba Barry Kamara renseigne que les gendarmes peuvent aller le cueillir chez lui, manu militari sans qu'il ne puisse se prévaloir d'un quelconque statut de parlementaire. «Il n'y a absolument rien qui s'y oppose», at-il dit de manière formelle.