L'ECO VICTIME DES DISSENSIONS ENTRE FRANCOPHONES ET ANGLOPHONES
"Dans les prochaines 10, 15 ou 20 ans, l’économie du Nigeria sera supérieure a celle de la France... si le Nigeria dit non à une monnaie, cette monnaie n’ira nulle part", tranche l’économiste Odillim Envegdara

Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a exprimé ses inquiétudes quant à la faisabilité de la monnaie régionale ECO, affirmant que les pays sont désormais à la croisée des chemins avec ce projet.
M. Buhari a brandi le risque de dislocation de la Cédéao en cas d’adoption unilatérale de l’Eco par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dominée par les anciennes colonies de la France.
Abuja déplore le manque de confiance qui prévaut dans les discussions devant mener à une adoption commune de la nouvelle monnaie prévue pour l'ensemble de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (Cédéao).
En février dernier le Nigeria avait formulé une demande de prolongation du délai pour le lancement de la monnaie unique. Abuja souhaite aussi que "les critères de convergence" (les conditions économiques à remplir par tous les membres) soient atteints par la majorité des pays.
"C’est un problème entre Francophones et Anglophones", explique Djibrin Ibrahim, professeur de sciences politiques à l’Université d’Abuja. "Mais il y a aussi un deuxième problème, il s’agit des critères, des conditions et des principes annoncés pour l’établissement de cette nouvelle monnaie. La plupart des pays ouest-africains n’arrivent pas a remplir ces conditions qui sont très exigeantes et difficiles", ajoute-t-il.