LE CUSEMS AFFICHE SON MECONTENTEMENT ET ALERTE SUR UNE EVENTUELLE PERTURBATION DU SYSTEME
L’heure est aux évaluations pour le Cusems. Le directoire national du syndicat sort de sa réserve pour jauger les actes posés par le gouvernement afin d’assurer une bonne rentrée scolaire dans un contexte de crise sanitaire.
Le Directoire national du cusems s’est réuni le mercredi 25 novembre dernier pour procéder à une évaluation de la rentrée scolaire. A l’occasion, le syndicat enseignant a affiché tout son mécontentement concernant le protocole sanitaire établi ainsi que le non-respect du protocole d’accord trouvé avec le gouvernement.
L’heure est aux évaluations pour le Cusems. Le directoire national du syndicat sort de sa réserve pour jauger les actes posés par le gouvernement afin d’assurer une bonne rentrée scolaire dans un contexte de crise sanitaire. Selon les enseignants, la pandémie Covid-19 commandait, de la part des autorités, la définition et la mise en œuvre diligente de mesures à même de rassurer les acteurs au premier rang desquels les enseignants.
Toutefois, le directoire national du CUSEMS constate pour s’en désoler le retard dans la mise en place des éléments du protocole sanitaire. «Il n’y a pratiquement pas de région au Sénégal où les établissements ont reçu de dotations conséquentes en masques, gels hydro alcooliques…», lit-on dans le communiqué du directoire national du CUSEMS parvenu à «L’AS». Qui estime que le déficit criard d’enseignants, de classes physiques et de tables bancs (-330 000) tel que reconnu par Amadou Bécaye Diop, Directeur des équipements scolaires, rend impossible toute distanciation physique. Partout, note-t-on, les chefs d’établissements tels des prestidigitateurs, entassent les élèves dans les classes, procèdent à des réductions horaires qui entament gravement le quantum, surchargent le corps professoral squelettique à leur disposition.
Par ailleurs, le Directoire du CUSEMS a constaté le quasi-immobilisme du gouvernement dans la mise en œuvre des accords consignés dans le protocole du 30 avril 2018. «Aucune avancée n’a été notée en ce qui concerne les points nodaux comme le système de rémunération, l’externalisation du DMC, la création du corps des administrateurs scolaires, et l’octroi de parcelles non viabilisés, le reversement des MEPS dans le corps des PCEMG/EPS», soulignent les syndicalistes.
Sur le DMC d’ailleurs, ils indiquent que c’est une régression manifeste qui est notée. «Ce régime étant le premier à geler ledit prêt alors qu’il se targue d’avoir relevé le budget à un niveau jamais atteint : 4584,15 milliards. Ses prédécesseurs avec respectivement des budgets de 500 et 2500 milliards en ont toujours octroyé», précisent-ils. Sur les mises en position de stage, ils soulignent que les enseignants éligibles l’année dernière, après s’être inscrits, n’ont à ce jour fait aucun cours. «Quid de la cohorte qui devait être recrutée cette année ? Les lenteurs administratives persistantes nous valent une reconstitution du stock de rappels et le non-respect de l’engagement présidentiel sur les mises en solde : 10 000 par an», note-t-on.
Toujours, selon les syndicalistes, à cinq (05) jours du 30/11/2020, date butoir convenue avec les autorités, les indemnités liées aux examens du BFEM et du BAC ne sont toujours pas soldées. Tout se passe, disent-ils, comme si la crise sanitaire ne nous avait pas rappelé la centralité des secteurs de l’éducation et de la santé, les conditions à réunir pour créer une école de la réussite. Pour ces raisons et bien d’autres, le Cusems alerte l’opinion publique nationale sur les risques d’instabilité du système que cette désinvolture du gouvernement fait courir au système.
Le Cusems exhorte en définitive tous les enseignants, particulièrement ses militantes et ses militants, ses sympathisantes et sympathisants, à renforcer la mobilisation pour contraindre les autorités à honorer enfin leurs engagements.