PREMIER PAS VERS L’IMMUNITE COLLECTIVE !
Si tu te vaccines, le virus ne pourra pas se répliquer, et s’il ne se réplique pas, il ne peut pas avoir mutation. Le cas contraire, la situation pourrait être pire, a expliqué le Pr Seydi

La phase pilote de la vaccination contre la Covid-19, qui concerne les cibles prioritaires, démarre aujourd’hui sur toute l’étendue du territoire national. L’offre, quoique « insignifiante » par rapport à la demande, dans un pays de plus de 16 millions d’habitants, constitue un regain d’espoir dans la riposte contre la Covid-19. L’Etat ambitionne d’ailleurs de battre, dans les prochains jours, une campagne de masse pour une immunité collective vaccinale. Pour cette première étape, les opérations seront suivies et contrôlées par un comité multidisciplinaire composé d’éminentes personnalités et dénommé « CSCOV-19 ».
Aujourd’hui, c’est un grand jour dans la lutte contre la Covid-19 au Sénégal. Les cibles prioritaires vont recevoir leurs premières doses de vaccin. 200 000, c’est le nombre de flacons reçus de la Chine pour protéger les personnes les plus vulnérables et ceux qui sont sur la première ligne de contact avec les malades à savoir le personnel de santé et les forces de l’ordre. La riposte, selon le ministre de la Santé et de l’Action sociale, qui a procédé hier à l’installation du Comité de suivi et de contrôle des opérations de vaccination (CSCOV-19) sur toute l’étendue du territoire national, continue ainsi autour et principalement de la prise en charge et du respect des mesures barrières.
A côté du volet thérapeutique pour les malades, le Sénégal, tout comme d’ailleurs presque le reste du monde, mise sur la prévention pour protéger la population contre le virus. D’où le vaccin qui reste aujourd’hui le meilleur moyen d’avoir une immunité collective. « C’est une barrière qui permet de retourner à une vie normale et surtout de sauver des vies », a dit le chef du service des maladies infectieuses de centre hospitalier universitaire de Fann à Dakar, Pr Moussa Seydi. M. Abdoulaye Diouf Sarr pense que l’évolution actuelle de la maladie fait que la vaccination est la meilleure arme que nous disposons pour la vaincre.
Le comité de suivi et de contrôle des opérations de vaccination dans l’ensemble du pays chez les personnes cibles étant installé, « l’opportunité s’offre plus que jamais à nous pour réduire la morbidité et la mortalité liées à la Covid-19 », M. Sarr.
A côté des comités techniques, le comité de suivi et de contrôle des opérations dénommé « CSCOV-19 » a été installé, hier, avec l’ensemble des composantes de la population. C’est un comité multidisciplinaire composant d’éminentes personnalités sur lesquelles le chef du département de la Santé compte s’appuyer pour la réussite de la mise en œuvre de la stratégie vaccinale contre le coronavirus. Ce sont beaucoup de secteurs, les services et les directeurs, le centre des Opérations d’urgence sanitaires (Cous), le Programme élargi de vaccination (Pev), l’Armée nationale, l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), les élus locaux, les ordres des médecins et des pharmaciens, les « Badiénou gokh », les relais communautaires, les syndicats de la santé, la presse, entre autres. « Si on accuse encore du retard, cela peut nous être fatal »
Le premier pas vers l’immunité collective est ainsi posé avec cette phase pilote de la vaccination contre la Covid-19. Une première étape donc qui ouvre la porte à la campagne de vaccination de masse annoncée par le chef de l’Etat. « Je pense que le président fera tout pour qu’on arrive à avoir les résultats obtenus en Israël. Le vaccin diminue le risque de variant. Si on accuse encore du retard, cela peut nous être fatal. 28 jours après la vaccination, les gens ont des anticorps neutralisants qui protègent de ce type de virus dans 100 pour 100 des cas.
En principe, il peut protéger contre les formes sévères. Je ne sais pas avec les signes cliniques, je ne sais pas s’il protège, mais ce qui importe, c’est que les personnes ne meurent plus de Covid-19. Le vaccin, on doit le prendre surtout qu’il n’a pas d’évènements indésirables ou sévères. C’est bien toléré et ça protège. Il faut revenir sur un principe. Si on se vaccine, ce n’est pas pour soi, mais pour l’immunité collective liée à la vaccination.
En laissant circuler le virus, si on a cette immunité, on retourne à la vie normale. Donc on doit aller à la vaccination de masse. Protéger sa vie, et diminuer le risque des variants annoncés. Si tu te vaccines, le virus ne pourra pas se répliquer, et s’il ne se réplique pas, il ne peut pas avoir mutation. Le cas contraire, la situation pourrait être pire », a expliqué le Pr Seydi qui déclare qu’il fera partie des premières personnes à être vaccinées, car, dit-il, « je suis du personnel de première ligne ». Sur ce, il encourage tout le monde à accepter de se faire vacciner.