LES PROFESSEURS DE PHILOSOPHIE DECRETENT UNE GREVE DE 72H
Les scènes de violences dans les établissements dont sont victimes certains de leurs collègues doivent cesser, selon les professeurs de philosophie.
Les scènes de violences dans les établissements dont sont victimes certains de leurs collègues doivent cesser, selon les professeurs de philosophie. Dénonçant les différentes agressions commises contre les enseignants, ils ont décrété une grève de 72 heures.
Ces derniers temps, l’école sénégalaise rime avec violence. Des enseignants sont constamment agressés par leurs élèves. Excédés par cette situation, les professeurs de philosophie ont fait face à la presse hier pour dénoncer ces exactions.
Selon le porte-parole des professeurs, El Hadji Songue Diouf, leur mouvement d’humeur est destiné à déplorer la violence exercée sur une enseignante au lycée de Kébémer. «Il est inconcevable que dans l’espace scolaire, des violences de cette nature puissent continuer à se dérouler sans que des sanctions fortes ne soient vraiment prises et portées à la connaissance du grand public. La situation est suffisamment grave. Nous interpellons toute l’opinion nationale et rappelons à l’Etat ses responsabilités qui consistent à protéger tous les travailleurs, mais en particulier ceux du corps enseignant», affirme-t-il.
Cachant mal son amertume, El Hadji Songue Diouf juge cette situation déplorable et annonce des actions musclées si le problème n’est pas réglé. «Nous allons passer à la vitesse supérieure si l’Etat ne prend pas les sanctions nécessaires. Pour le moment, nous allons observer une grève de 72h. Si rien n’est fait, les professeurs de philosophie se concerteront pour mener le combat».
A l’en croire, l‘espace scolaire n’est pas coupée de la réalité sociale. Les rapports entre nous étant devenus très violents, affirme le professeur Diouf, «cette violence a pénétré l’école et va devenir le prolongement de la société. L’école devrait être protégée. Si elle s’effondre, ce qui reste de la société va s’effondrer», affirme El Hadji Songue Diouf qui relève les quatre actes de violence perpétrés au lycée de Thiaroye, à Kébémer, à Mbao et à Bambey sur des enseignants. Secrétaire général du Sudes, Ibrahima Guèye invite l’Etat à prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité des enseignants. «Il n’est pas concevable que des enseignants qui sont un peu partout dans le pays ne bénéficient pas de défense, parce que les élèves qu’ils sont censés enseigner se retournent contre eux et les attaquent. Tout prétexte est bon pour les élèves de s’attaquer aux enseignants», s’indigne monsieur Guèye.
A l’en croire, les salles des professeurs sont saccagées, les professeurs agressés. «Aucun enseignement de qualité ne peut se dérouler s’il n’y a pas de sécurité. En fait, la sécurité d’un enseignant est un élément fondamental par rapport à sa stabilité», indique le secrétaire général du Sudes. Il a appelé les organisations syndicales à faire bloc pour arrêter cette situation.