MARIAMA FAYINKE RISQUE DE PERDRE LA VUE
A cause d’une négligence médicale à l’hôpital régional de Tamba où la petite fille aurait reçu dans les yeux un produit destiné à soigner son nombril, au moment où elle était à la crèche

Née en 2016 à l’hôpital régional de Tambacounda, Mariama Fayinke risque de perdre la vue, si rien n’est fait dans les plus brefs délais. Pour cause, la petite fille aurait reçu dans les yeux un produit destiné à soigner son nombril, au moment où elle était à la crèche. Agée seulement de 5 ans et demi, la petite risque de ne pas connaître une enfance heureuse dans la mesure où ses parents n’ont pas de moyens pour l’évacuer au Maroc.
En âge d’aller à l’école, Mariama Fayinke risque de ne pas connaître le même sort que les enfants de son âge. En réalité, elle serait victime d’une négligence médicale à l’hôpital régional de Tambacounda. Originaire de Hamdallaye Tessan, village situé dans la commune de Missirah, Fatoumata Diaouné a fait toutes ses visites prénatales dans le poste de santé de sa localité. A 7 mois de grossesse, elle fut conduite par son mari à l’hôpital régional de Tambacounda sur ordre de la sagefemme qui la suivait. C’est ainsi qu’elle a donné naissance à un bébé prématuré du nom de Mariama Fayinke. «Ma fille est restée à la crèche pendant une semaine. Les infirmiers lui faisaient deux pansements par jour», révèle le père de l’enfant, Moussa Fayinke. A la sortie du bébé de l’hôpital, le papa renseigne qu’il est allé dans une pharmacie pour acheter le produit que les infirmiers administraient dans les yeux de la petite Mariama. «Le produit était fini, je me suis donc rendu à la pharmacie pour m’en procurer. C’est alors que j’ai appris qu’il était destiné à soigner le nombril d’un nouveau-né et que son utilisation pourrait rendre ma fille aveugle», raconte encore, sous le choc, M. Fayinke.
Pourtant, il n’arrêtait pas d’interroger les infirmiers à propos de la couleur jaunâtre du produit en question. « A chaque fois qu’on lui administrait le produit, ses yeux prenaient la couleur jaune. On était obligé d’utiliser un mouchoir pour les nettoyer. Quand je demandais si elle pourrait voir un jour, les infirmiers me répondaient que j’étais juste pressé mais qu’elle allait voir, avec l’usage du produit». Hélas ! Ils furent tous étonnés de revoir la petite Mariama, une semaine après, avec la sclère complètement rouge, la pupille et l’iris tout en blanc. Sur demande des médecins de l’hôpital, la petite fille a été conduite chez un ophtalmologue officiant au poste de santé de Missirah. Ce dernier, de l’avis du père, était dans l’incapacité de venir en aide à Mariama du fait des dégâts déjà causés par le produit. «Dr Cissé m’a fait savoir que ma fille a besoin de faire un traitement, mais vu que les dégâts sont énormes, il est dans l’impossibilité de le faire. Cette situation a mis à nu la problématique de la prise en charge dans les hôpitaux publics», raconte le père de la petite.
«A LE DANTEC, ON M’A DIT QUE MA FILLE POURRAIT RECOUVRER LA VUE SI ELLE EST TRANSFÉRÉE AU MAROC OU EN FRANCE»
Cependant, l’espoir est permis pour cette petite innocente qui, à cause d’une négligence médicale, risque de voir son avenir hypothéqué. En réalité, après plusieurs va-et-vient entre l’hôpital régional de Tamba et le poste de santé de Hamdallaye Tessan et de Missirah, la famille Fayinke décide de conduire Mariama à l’hôpital Aristide Le Dantec. «A l’hôpital Aristide Le Dantec, on m’a fait un résumé médical dans lequel il était clairement stipulé qu’ils ne pouvaient rien faire pour la petite», se désole le papa de la fillette. Poursuivant, il révèle : «A l’hôpital Le Dantec, on m’a dit que ma fille pourrait recouvrer la vue si elle réussit à être transférée au Maroc ou en France». Une chose qui risque d’être difficile pour la famille Fayinke qui arrive à peine à assurer les 3 repas quotidiens. En outre, Moussa Fayinke s’étonne de constater que ces produits sont toujours distribués dans les structures sanitaires. Travaillant à l’hôpital de Missirah, il renseigne que «ces produits sont malheureusement distribués dans les hôpitaux où l’on ignore leur nature et leur utilisation». En outre, il révèle que la petite Mariama parvient à voir lorsque la lumière est allumée.