LE SADEF ET LE CUSEMS/AUTHENTIQUE DENONCENT DES IRREGULARITES
Des irrégularités sont notées dans le recrutement des 5000 enseignants. C’est ce qu’ont fait savoir Dame Mbodj du Cusems/Authentique, et Mbaye Sarr, du Syndicat autonome pour le développement de l’éducation et de la formation (Sadef)

Le recrutement des 5000 enseignants par l’Etat commence à soulever des vagues, Dame Mbodj du Cusems/Authentique et Mbaye Sarr du Sadef dénoncent des irrégularités et un «véritable partage du gâteau entre différents responsables politiques qui jubilent et se targuent d’avoir enrôlé le maximum de jeunes pour leur localité». En réaction, Mouhamadou Moustapha Diagne, porte-parole du ministère de l’Education nationale, qualifie ces sorties de propos «graves» et parle d’«accusations gratuites, hasardeuses, infondées».
Des irrégularités sont notées dans le recrutement des 5000 enseignants. C’est ce qu’ont fait savoir Dame Mbodj, Secrétaire général du Cusems/Authentique, et Mbaye Sarr, leader du Syndicat autonome pour le développement de l’éducation et de la formation (Sadef). Joint par téléphone, ce dernier dénonce «une mascarade».
Le Secrétaire général du Sadef accuse le ministre de l’Education nationale. «C’est une mascarade orchestrée par M. Mamadou Talla, au lieu de procéder au recrutement digne de ce nom où de jeunes citoyens sénégalais aptes et compétents à servir le système éducatif seraient recrutés, nous avons eu droit à un véritable partage du gâteau entre différents responsables politiques qui jubilent et se targuent d’avoir enrôlé le maximum de jeunes pour leur localité. C‘est ignoble et grave et c’est même scandaleux pour notre système éducatif», a-t-il fustigé. Très remonté contre la tutelle, M. Sarr enchaîne : «Au même moment des candidats détenteurs de diplômes professionnels, qui aspiraient à servir l’école publique sénégalaise, sont laissés en rade.» Pour mettre fin à cette situation, le syndicaliste exige «illico-presto le recrutement de tous ces candidats détenteurs de diplômes professionnels dont la compétence n’est plus à démontrer».
Des «accusations gratuites, hasardeuses et infondées»
Dans un audio diffusé sur les réseaux sociaux, Dame Mbodj a aussi dénoncé un recrutement «politique» et des magouilles. Ces accusations ont été réfutées par le porte-parole du ministère de l’Education nationale. Hier sur la Rfm, Mohamed Moustapha Diagne a jugé ces propos «très graves». S’adressant aux syndicalistes, il soutient : «Il y a des choses si vous ne pouvez pas les prouver, il faut éviter de les dire.» Et M. Diagne de menacer : «Il arrivera un moment où le ministère sera obligé de prendre ses responsabilités parce que des accusations aussi gratuites, hasardeuses, infondées ne sont pas acceptables.»
Par ailleurs, le porte-parole du ministère de l’Education nationale a précisé qu’il «y a des syndicats qui ne participent plus au dialogue et qui ne sont plus conviés aux activités du ministère» depuis la tenue des élections de représentativité. En Conseil des ministres mercredi, le chef de l’Etat a donné comme instructions aux ministres de l’Education, de la Formation professionnelle, des Finances et de la Fonction publique «d’accélérer le rythme de prise de service et d’affectation des cinq mille nouveaux personnels enseignants, recrutés en 2021 dans le cadre du programme d’urgence pour l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes «Xëyu ndaw ñi»».
Dans le cadre de ce programme, un appel à candidatures a été lancé en avril dernier pour le recrutement de 5000 enseignants. Les autorités avaient promis de faire dans la transparence. Il y a quelques jours, le porte-parole du ministère de l’Education nationale, qui avait annoncé la publication de la liste des enseignants recrutés en fin août dans L‘Observateur, avait insisté sur la totale transparence dans tout le processus en respectant les critères déterminés et les engagements pris.