MACKY SALL ANNONCE LA CREATION D’UN INSTITUT NATIONAL DU PETROLE ET DU GAZ
Amélioration de la qualité de la formation

La sixième édition du Salon International Minier (Sim) du Sénégal lancée hier sous la thématique : «Promotion et développement du contenu local, levier pour une optimisation des retombées socioéconomiques dans le secteur extractif» a servi de tribune au chef de l’Etat pour annoncer la création d’un Institut National du Pétrole et du Gaz (Inpg). Par ailleurs, Macky Sall a fortement insisté sur l’adoption d’un code minier continental.
Pendant deux jours, des acteurs du secteur minier devront échanger sur les enjeux, les défis et les perspectives de l’industrie minière en Afrique de manière générale et au Sénégal en particulier. Lors du lancement hier de la sixième édition du Salon International Minier (Sim) du Sénégal, le Président Macky Sall a annoncé la création très prochainement d’un Institut National du Pétrole et du Gaz (Inpg) afin d’améliorer la formation des ressources humaines de qualité. Selon le chef de l’Etat, cet institut est une nécessité d’autant que la formation des ressources constitue un défi pour le Sénégal. «Nous allons lancer un Inpg et je souhaiterais qu’il y ait une synergie entre l’Inpg et l’Isp de façon à ce que le secteur minier puisse pleinement participer dans ces formations pour la qualité», a-til déclaré. Précisant que les mines sont une source de recherche et de prospérité, le chef de l’Etat indique que leur exploitation doit être régie et encadrée de façon équilibrée, protégeant à la fois les droits des investisseurs et des intérêts des populations locales.
Pour lui, cet équilibre est fondamental parce qu’il conditionne la justice et l’équité nécessaires à une prospérité partagée. «Autrement, quand les contrats miniers sont déséquilibrés ou que les pratiques d’exploitation sont inégales, les ressources minières n’engendrent que des impacts socio-économiques néfastes voire un risque d’instabilité et déstabilisation des pays», dit-il. L’autre défi pour le Président Macky Sall demeure celui de la formation et des ressources qualifiées qui permettront, selon lui, la négociation des accords souvent complexes dans le secteur de l’industrie extractive mais également la recherche d’exploitation de ces ressources.
«L’AFRIQUE DOIT ADOPTER UN CODE MINIER CONTINENTAL»
Saluant la présence des femmes dans le secteur extractif, le président de la République s’est réjoui par ailleurs de voir la qualité de leur participation dans les entreprises minières, les sociétés de services et dans la recherche. En outre, il a insisté sur la nécessité pour les pays africains d’harmoniser les textes relatifs à l’industrie minière de manière générale. «Il est hautement souhaitable que nos pays harmonisent leur législation en matière d’extraction minière, à défaut d’adapter un code minier continental. Ceci pourrait éviter une concurrence lumineuse entre les États à partir d’un code minier», souligne le chef de l’Etat. Pour ce faire, il a invité l ‘Union Africaine (Ua) en collaboration avec la société civile à porter ce combat et à le promouvoir.
En sus, il a aussi insisté sur la nécessité de créer un cadre juridique et institutionnel permettant un épanouissement d’un écosystème local capable de s’insérer dans la chaîne de valeur de l’industrie extractive. Revenant sur le thème, Macky Sall annonce qu’il a entamé la mise en place d’un dispositif constitutionnel, légal et réglementaire dans le centre de la promotion du contenu local avec l’adaptation de la constitution de mars 2016 dont l’article 25 dispose que les ressources naturelles appartiennent au peuple et non à l’Etat comme ce fut le cas dans les constitutions antérieures. «Du reste, cette nouvelle formulation est plus conforme à la résolution 18-03 de l’assemblée générale des Nations unies du 14 décembre 1962.
Cette résolution comprend la souveraineté permanente des peuples et des nations sur leurs richesses et sur leurs ressources naturelles», a précisé le Président Sall. Il s’y ajoute en outre que cette souveraineté doit s’exercer dans l’intérêt du développement national de la population et de l’Etat. Ce cadre constitutionnel fixé, le chef de l’Etat révèle que son gouvernement a mis l’exigence de transparence et l’inclusion nationale au cœur de sa politique publique en matière d’exploitation minière.
«TOUT INVESTISSEUR DEVRA PAYER UNE SOCIÉTÉ DE DROIT SÉNÉGALAIS»
Conscient que le contenu local occupe déjà une place essentielle dans le domaine des hydrocarbures avec la loi 2019-04 du premier février 2019 et ses différents décrets d’application, le chef de l’Etat a fait part de sa décision d’étendre un nouveau cadre réglementaire au secteur minier.
En effet, il déclare que désormais, «tout investisseur désirant intervenir comme sous-traitant, prestataire de service ou fournisseur devra payer une société de droit sénégalais, ouvrir le capital aux investisseurs sénégalais et recruter un pourcentage déterminé de personnels locaux». En effet, renseigne Macky Sall, la mise en œuvre optimale du contenu local permettra ainsi aux entreprises locales de saisir des opportunités d’affaires qu’offrent les chaînes de valeur minières, pétrolières et gazières. Aussi, elle favorise la création d’emplois locaux pérennes, de transfert de technologie et surtout la formation des ressources humaines qualifiées. De plus, elle permettra aux populations locales de bénéficier des opportunités économiques y compris comme sous-traitant. En outre, il convient de rappeler que le royaume du Maroc est l’invité d’honneur de cette sixième édition du SIM Sénégal.