L'OEIL DU TEMOIN DE CE MARDI

KEEMTAAN GI – PUTREFACTION
On a l’impression que la vie dans ce charmant pays se réduit à la politique politicienne. Pour le moment, la bête à abattre reste le leader de Pastef. Il est devenu un véritable fonds de commerce pour l’armée mexicaine. Insidieusement, ils veulent lui faire porter les oripeaux de voyou, fractionniste, séparatiste. Bref, il serait le plus grand criminel aux mains tachetées de sang. La dizaine de morts des évènements de mars 2021, c’est lui et personne d’autres. Du moins, à les en croire. On se fiche de l’enquête diligentée par le Chef et qui semble être rangée dans les tiroirs de l’oubli. D’ailleurs pas besoin de chercher des délinquants, ce serait enrichir des plaisantins comme dans la crise casamançaise. Le fautif, c’est Sonko qu’il faut exterminer sans état d’âme. La vie politique de ce pays de paradoxes se résume ainsi entre de grotesques accusations, une transhumance politique honteuse et des règlements de comptes pour éliminer des adversaires. Pendant ce temps, la société sénégalaise est dans une phase de dérèglement généralisé. Voire de putréfaction morale. Un pays au corps malade. Pas économiquement, mais socialement. Des femmes tuent bêtement sans aucune raison valable. Un nourrisson est jeté dans un puits avec la complicité de sa tante. Un crime savamment prémédité par des femmes dont la grand - mère et la coépouse de la mère de l’enfant. Beaucoup de crimes portant la signature de femmes ont été commis dans notre pays durant les mois de février et mars. De tout cela, nos féministes enragées, pour qui tous les hommes sont des salauds, ne pipent mot. Leur grand problème étant l’homme, lui-même, pour des raisons qu’elles sont les seules à savoir. L’autre problème qui ne semble pas constituer une préoccupation sociétale pour nos dirigeants, c’est le grand nombre de suicides dont les victimes sont pour la plupart des jeunes. Deux cas ont été dénombrés rien que ce weekend end et cinq durant la semaine écoulée. Des phénomènes devenus récurrents dans ce charmant pays. Est-ce le signe d’une société en putréfaction morale ?
KACCOOR BI
UN MILLIARD DE FRANCS DÉTOURNÉS AU PRÉJUDICE DE LA SONATEL
Trois personnes ont été interpellées le 18 mars dernier par la police nationale (DSC) pour un détournement d’un montant de plus de 990 millions de francs CFA. Autant dire un milliard de francs. Il s’agit des nommés Ramatoulaye SY, âgée de 32 ans et domiciliée à Yoff-Diamalaye, de Martine Stéphanie BOCANDE, également de 32 ans et domiciliée à Dakar, et de Mansour Saliou FAYE, 39 ans, demeurant à PIKINE. Ils sont placés en garde à vue en raison d’indices graves et concordants motivant leur inculpation depuis le 18 mars dernier des suites d’une plainte introduite par la SONATEL. Les faits incriminés remontent depuis 2020. Agents commerciaux à la Sonatel, les nommées Ramatoulaye Sy et son acolyte Martine Stéphanie Bocandé, utilisaient le système d’informations de la Sonatel pour enregistrer des téléphones au moyen de documents falsifiés. Elles ont ainsi utilisé des connaissances pour disposer de faux NINEA et de cachets des entreprises qu’elles utilisaient pour établir des contrats bidons. Avec ce stratagème, les deux complices ont pu disposer de plusieurs téléphones haut de gamme notamment des iPhones et Samsung dernière génération pour les revendre au sieur Mansour Faye, un commerçant établi au marché Alizé. Des produits qu’elles écoulaient aussi auprès d’un autre commerçant répondant au nom de Mohamed. Elles opéraient de la sorte et se partageaient moitié-moitié les gains qui ont atteint 990 millions de francs CFA au préjudice de la Sonatel. Les deux filles et leur receleur ont été inculpés pour les faits d’association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux et recel.
ZIGUINCHOR LE PROCÈS DE L’AFFAIRE BOFFA-BAYOTTES SUSPENDU POUR 24H
Le procès des accusés de la tuerie de la forêt de Boffa-Bayottes, au sud de Ziguinchor, qui avait eu lieu en janvier 2018, et qui s’est ouvert, ce lundi à Ziguinchor, a été suspendu pour 24h par la chambre criminelle de Ziguinchor. Cette suspension est survenue après la demande non accordée d’un renvoi par les avocats de la défense qui voulaient qu’on permette à leur collègue Me Clédor Ciré Ly, retenu par le décès de sa maman adoptive, de rallier Ziguinchor et d’être présent au début du procès. Demande rejetée par le procureur général qui a demandé l’ouverture des débats du fait de la mise en place d’une organisation logistique très lourde pour sa tenue. Finalement, en lieu et place du renvoi, la chambre a décidé de suspendre l’audience pour 24h, après s’être retirée pendant un moment. Une source proche des suspects qui s’est confiée à nous souligne que aussi bien ces derniers que leurs familles étaient favorables à ce renvoi demandé par la défense pour marquer le deuil de Me Ciré Clédor Ly qui aurait consenti beaucoup de sacrifices pour ce dossier. Selon notre source, cet avocat a, parfois, utilisé ses propres moyens pour rallier Ziguinchor ou payer son séjour pour pouvoir suivre ce dossier et plaider en faveur des accusés. A signaler que sur les 16 prévenus, 15 ont répondu à l’appel. Il s’agit des 13 qui croupissent en prison et des deux personnes qui ont bénéficié d’une liberté provisoire il y a quelques semaines. Quant à César Atoute Badiate, le chef de la faction du Mfdc du sud, comme il fallait s’y attendre, il était absent au box des accusés. Pour rappel, un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui par le juge, dans le cadre de cette affaire.
BRT L’ETAT ACCORDE LA CONCESSION AU FRANÇAIS MERIDIAM POUR 15 ANS !
L’Etat du Sénégal a signé hier un contrat de concession du projet BRT avec la société à mission française Méridiam. Selon IGFM reprenant l’entreprise française, « ce projet inédit en Afrique, que Meridiam mettra en œuvre avec ses partenaires Keolis et Fonsis, représente un investissement total de plus de 135 millions d’euros. Il comprend l’exploitation et la maintenance pendant 15 ans de l’ensemble de ce nouveau réseau de transport collectif propre et la mise à disposition d’une flotte de bus 100% électriques ». Il est prévu, dans le cadre de ce projet, une flotte initiale de 121 bus 100 % électriques (via des batteries), qui circuleront tous les jours sur 18,3 kms de voies réservées et aménagées pour le BRT. Il est attendu un flux de 300 000 personnes chaque jour pour ce nouveau mode de transport propre qui desservira 14 communes et 23 stations. Aussi, il y aura 4 services BRT différents : 1 BRT omnibus et 3 BRT express plus rapides ne s’arrêtant qu’à certaines stations. L’entreprise déclare que le Brt apportera une solution durable au transport de personnes, à la congestion routière, à la pollution, puisque les bus qu’elle fournira «fonctionneront grâce à des batteries électriques et permettront d’améliorer massivement la qualité de l’air à Dakar et d’éviter l’émission de plus de 59000 tonnes de CO2 par an.» Meridiam est une société à mission française indépendante basée à Paris, spécialisée dans le développement, le financement et la gestion de projets d’infrastructures publiques sur le long terme. Créée en 2005, Meridiam investit dans des infrastructures publiques en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique.
LE MAIRE DE SINDIA TOUJOURS DANS DE SALES DRAPS
Cueilli par la brigade de recherches de la gendarmerie de Saly Portudal le mardi 15 mars dernier et placé sous mandat de dépôt dans la foulée après son déferrement au parquet du tribunal de grande instance de Mbour, le maire de Sindia, Thierno Diagne, est depuis pensionnaire de la maison d’arrêt et de correction de la capitale de la Petite Côte. Vendredi encore, le chef du parquet de Mbour, devant la multitude de plaintes, a confié le dossier à un juge d’instruction près ledit tribunal. Avec sa détention qui risque de tirer en longueur, d’aucuns se demandent comment, à partir de la citadelle du silence, il pourra continuer à administrer le conseil municipal de Sindia. La réponse n’est pourtant pas trop compliquée. Il y a deux jurisprudences en l’espèce. Celles Khalifa Sall et Moussa Ndoye. Embastillé, le maire de Dakar a, en effet, continué de diriger la capitale jusqu’à sa condamnation. Donc, aucune mesure coercitive n’empêche Thierno Diagne de faire de même depuis sa cellule à la MAC de Mbour. La deuxième jurisprudence, celle Moussa Ndoye, est plus radicale et n’écarte pas une radiation. Dans ce cas précis, le chef de l’État peut prendre un décret de radiation en se basant sur un rapport d’inspection de l’administration territoriale et locale. Une procédure utilisée contre le maire socialiste Moussa Ndoye en 2001 pour mettre en lieu et place une délégation spéciale. Selon des spécialistes de la décentralisation, joints par nos soins, les corps de contrôle des collectivités locales ont failli dans l’affaire du maire de Sindia. Ces puristes indexent un dysfonctionnement notoire desdits corps, notamment la Cellule d’appui aux collectivités territoriales. En effet, le respect des préceptes du Code de 1996 qui imposait un registre foncier à chaque commune et communauté rurale aurait, selon nos interlocuteurs, pu éviter cette rocambolesque affaire qui défraie la chronique.
NOUVEAU PARTI JUGE DÈME LANCE «ETIC»
Le juge Ibrahima Hamidou Dème aiguise ses armes dans la perspective des prochaines élections législatives de juillet 2022. Au cours de l’assemblée générale de son mouvement « Ensemble » tenue ce dimanche 20 mars 2022, à Thiès, il a, avec ses camarades, revu « les dérapages que nous avons connus lors des élections territoriales du 23 janvier dernier ». Une rencontre sanctionnée par importante décision prise par le juge Dème et ses amis, avec la création d’un nouveau parti politique dénommé « ETIC » (Ensemble pour le Travail, l’Intégrité et la Citoyenneté), en remplacement du mouvement « Ensemble» lancé en mai 2018. « Nous allons déposer dès la semaine prochaine notre dossier au ministère de l’Intérieur », renseigne le magistrat démissionnaire selon qui « notre parti participera aux élections législatives de juillet prochain, ce d’autant que l’Assemblée nationale a besoin d’un nouveau souffle porté par de nouveaux types de parlementaires pour améliorer le vote des lois, mais aussi le contrôle de l’action gouvernementale. » Ibrahima Hamidou Dème, qui avait démissionné de la magistrature au mois de mars 2018, avait précédemment, en 2017, claqué avec fracas la porte du Conseil supérieur de la Magistrature, dénonçant « une justice fragilisée, malmenée de l’intérieur comme de l’extérieur ». Une occasion pour l’avocat auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI) d’évoquer le parrainage et la décision de la Cour de justice de la Cedeao à propos de laquelle il pense que « le Sénégal doit la respecter. Selon lui, « le parrainage doit être suspendu jusqu’à ce que nous trouvions une solution consensuelle pour changer la manière dont celui-ci s’est effectué ». On se rappelle que l’ancien magistrat avait invité ses « chers compatriotes » à « impérativement reprendre leur destin en main », « changer la politique avant qu’elle nous change », appelant « les autres patriotes » à ne pas « laisser le pays aux politiciens professionnels ». Selon lui, en effet, « c’est la classe politique seule qui se recycle. Il nous faut des hommes nouveaux parce que nous ne pouvons pas avoir de rupture avec ceux qui étaient là » avait ajouté le juge Ibrahima Hamidou Dème.