«PERSONNELLEMENT, JE M’EN SUIS VRAIMENT MORDU LES DOIGTS»
Kalidou Koulibaly sur son parcours en sélection en tant que binational - Une immense joie pour le joueur de 30 ans qui a un petit regret sur son parcours en sélection en tant que binational.

Kalidou Koulibaly a connu la plus grande joie de sa carrière en février dernier après le sacre du Sénégal à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Une immense joie pour le joueur de 30 ans qui a un petit regret sur son parcours en sélection en tant que binational.
Considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs à son poste, le défenseur de 30 ans aux 57 sélections avec les Lions estime avoir des regrets sur le fait qu’il ne soit pas venu très tôt défendre les couleurs de l’équipe nationale, quand les autorités le lui ont demandé pour la première fois. «Ceux qui hésitent ? Je me mets dans la case, parce que j’en fais partie aussi. Je suis venu tard, j’ai rejoint l’équipe nationale du Sénégal à 24 ans alors que j’avais déjà été sollicité une ou deux années auparavant. C’est vrai que c’est une réflexion à avoir ; tout le monde veut jouer pour les sélections nationales françaises. Mais après, quand tu réalises que tu as perdu du temps, tu t’en mords les doigts», a indiqué le Napolitain dans les colonnes de «Onze Mondial».
A l’en croire, il a perdu beaucoup de matchs avec les Lions. «Personnellement, je m’en suis vraiment mordu les doigts. Je savais que le Sénégal pouvait m’offrir la chance d’évoluer au niveau international, et malgré ça, j’ai attendu deux ans. Et deux ans, ça fait une trentaine de matchs. Je n’ai pas pu jouer pendant 30 matchs avec mon équipe nationale et je m’en mords les doigts encore aujourd’hui», a-t-il ajouté. Kalidou Koulibaly a réalisé l’un de ses plus grands rêves en remportant le trophée de la Coupe d’Afrique des Nations.
Vainqueurs de l’Egypte en finale au Cameroun en février dernier, le capitaine des Lions entre dans l’histoire du football sénégalais mais également africaine. Une prouesse monumentale que le défenseur central savoure encore et toujours. «Gagner un titre avec son pays, sa patrie, pour des millions de personnes qui te suivent, c’est indescriptible. Pendant tout notre parcours, le pays s’est arrêté pour nous. C’est dur d’arrêter tout un pays. Quand tout le pays s’arrête pour regarder la finale, et qu’à la fin du match, il voit les couleurs du drapeau sur le toit du continent africain, c’est quelque chose d’exceptionnel», a déclaré le capitaine des Lions.
Victime souvent de cris racistes, l’ancien joueur de FC Metz estime que les autorités doivent continuer à combattre ce problème. «Ma réaction face à une personne raciste ? Si tu es raciste, c’est que tu as une motivation ; tu ne peux pas haïr une personne pour rien. Ensuite, je vais essayer de la raisonner. Après, si je vois que c’est une cause perdue, je vais lui dire : ''Fais ta route, je fais ma route''.
Mon idée principale, c’est d’essayer de comprendre les personnes dans un premier temps. Moi, j’essaie constamment d’apporter de l’amour aux gens. Mon éducation est ainsi, je suis comme ça. J’aime tout le monde, je suis tolérant avec tout le monde. Après, chacun fait ce qu’il veut. Le racisme est un fléau, c’est quelque chose qu’on doit combattre. Et aujourd’hui, ça devient tabou, c’est ça qui m’énerve le plus», tonne-t-il.
Plébiscité comme le meilleur défenseur du monde par son ancien coéquipier Arek Milik, Kalidou Koulibaly joue la carte de la modestie. «Je ne suis d’accord avec personne sur ce sujet. Les gens donnent leur avis, et moi j’essaie de donner le meilleur de moi-même sur le terrain. J’essaie de faire mon travail le mieux possible, j’essaie d’être l’un des meilleurs défenseurs du monde. (…) E
ntendre les mots d’Arek à mon sujet m’a fait plaisir. C’est un attaquant de qualité, je savais qu’il allait faire les beaux jours de Marseille», a-t-il conclu.