LE DG DE LA BICIS BERNARD LEVIE ÉVOQUE UN PROCESSUS «LENT»
Vente des 54,11 % de la Bicis Sénégal - On ne connaîtra pas de sitôt le prochain repreneur de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (BICIS), filiale du Groupe BNP.

On ne connaîtra pas de sitôt le prochain repreneur de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (BICIS), filiale du Groupe BNP. Le processus de vente des 54,11% des parts de la Bicis Sénégal « sera lent » s’est contenté de dire son directeur général M. Bernard Levie. Ce dernier a été interpellé hier sur cette vente à St-Louis lors la clôture du Festival de Jazz.
La place financière de Dakar, les actionnaires, les clients et travailleurs de la BICIS, la filiale sénégalaise de la BNP/Paribas devront prendre leur mal en patience pour connaître le prochain repreneur de cette grande banque. Jusqu’ici, c’est la presse notamment votre quotidien qui a évoqué les contours de ce dossier qui a vu des acteurs comme Vista Bank du Burkinabé Simon Tiemtoré, Atlantic Financial Group de l’Ivoirien Koné Dossongui, le Groupe Sunu de notre compatriote Pathé Dione et le Groupe Ecobank se disputer le rachat de la Bicis/BNP Paribas. Bien évidemment, la direction générale de la Bicis à Dakar n’a jamais communiqué sur le sujet.
Les journalistes qui couvraient le festival de jazz de Saint-Louis ont donc sauté sur l’aubaine représentée par la présence du directeur général de cette banque à cette manifestation culturelle pour essayer de lui tirer les vers du nez sur cette vente. Ils sont restés sur leur faim puisque le DG de la Bicis/BNP Paribas n’a guère été loquace sur la question. « Le processus est en cours. Vous savez les banques sont des institutions régulées à partir de règles définies par le ministère de l’Economie et des Finances, par la Bceao et la Commission bancaire de la zone. Alors ce processus de vente de nos parts dans la filiale sénégalaise sera lent et très lent parce que notre volonté est de protéger au maximum les actionnaires, les clients et les travailleurs. C’est tout un système qu’il faut gérer » dira Bernard Levie, à nul autre pareil pour manier la langue de bois.
Relancé par l’envoyé spécial du « Témoin », M. Levie, visiblement énervé, a répondu sèchement. «Ecoutez cette affaire ne fait pas l’objet de notre rencontre qui est de tirer le bilan du Festival de jazz de St-Louis. Mais je vous redis que le processus est lancé, il est en cours et qu’on prendra tout le temps nécessaire pour que cette grande opération soit non seulement bien menée mais qu’elle soit une réussite parfaite » a encore évacué M. Bernard Levie. Depuis juin 2019, BNP Paribas a lancé le processus de vente de ses filiales en Afrique notamment au Gabon, en Tunisie, au Mali, au Burkina Faso et ensuite en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Créée en 1962 sur les cendres de la Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie (BNCI), présente au Sénégal depuis 1939, à travers sa succursale de Dakar et ses agences régionales de Thiès et SaintLouis, la BICIS est détenue par BNP Paribas (54,11 %), l’État du Sénégal (24,89 %), des investisseurs privés (13,02 %), l’assureur français Axa (4,04 %) et AMSA Assurance (3,52 %). Le mandat de la cession des parts de BNP Paribas à la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie du Sénégal (BICIS) a été confié à Rothschild & Co. BNP Paribas, avec $3.000 milliards d’actifs, est le 8ème groupe bancaire international.
Présent dans 65 pays, il est coté au premier marché d’Euronext Paris et fait partie de l’indice CAC 40. Au 31 décembre 2021, le bénéfice net part du groupe s’élève à 9,5 milliards d’euros. A noter que les filiales du Burkina Faso et de la Guinée (Conakry) ont été cédée au Groupe Vista Bank du Burkinabé Simon Tiemtoré à l’issue de processus pas très lents, quoi qu’on en dise, et que, pour la Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara ne fait pas mystère de sa détermination à faire racheter les partis de la BNP dans le capital de la BICICI par la banque publique BNI…