LE SYNEPS DENONCE LES VIOLATIONS DU CODE DU TRAVAIL ET SONNE LA REVOLTE
En assemblée générale à Unité 22 de la Commune des Parcelles assainies, le Syndicat national de l’enseignement privé du Sénégal (Syneps), affilié à la Confédération des Syndicats Autonomes (Csa), s’insurge contre l’attitude du patronat

Les enseignants du privé se disent déçus de leurs employeurs qui, selon eux, violent en permanence le code du travail. Affiliés au Syndicat national de l’enseignement privé du Sénégal (Syneps), ces enseignants qui réclament des assises de leur secteur menacent de durcir le ton, d’ici la rentrée scolaire prochaine, si l’État ne recadre pas leurs employeurs.
En assemblée générale à Unité 22 de la Commune des Parcelles assainies, le Syndicat national de l’enseignement privé du Sénégal (Syneps), affilié à la Confédération des Syndicats Autonomes (Csa), s’insurge contre l’attitude du patronat qui, selon lui, viole en permanence le code du travail dans leur secteur. Une situation qui a favorisé des injustices sociales de toutes sortes dont l’absence de contrats de travail, des salaires dérisoires, absences de salaires en période de grandes vacances, absence de couverture médicale et de versement de cotisations sociales à l’Ipres entre autres.
Le secrétaire général du Syneps, Socé Fall, indique qu’ils sont dirigés et employés par des gens qui bafouent leurs droits. «Les enseignants du privé sont tous les jours licenciés de façon abusive, harcelés dans les écoles. Les femmes ne peuvent même pas bénéficier de congés de maternité, car elles sont immédiatement remplacées et ne peuvent plus reprendre leurs postes après l’accouchement. En effet, 90% des enseignants du privé n’ont pas de contrat valable validé par l’Inspection du travail. Nos patrons ne respectent pas nos droits. Si vous faites 03 mois dans une école, vous devez bénéficier d’un contrat de travail, mais tel n’est pas le cas. Les femmes en état de grossesse doivent être payées. Et lorsqu’elles accouchent, elles doivent être payées, malheureusement ce n’est pas le cas», peste le syndicaliste. Très amer, il estime que les enseignants du privé souffrent terriblement. «Nous sommes inquiets de notre situation et de notre devenir. Lors des grandes vacances, les enseignants du privé n’ont pas de salaires pendant trois mois. Ainsi, ils sont obligés d’aller dans les chantiers pour faire office de manœuvres afin que leurs familles puissent au moins manger».
Bouillant de leur colère contre leurs employeurs, Socé Fall ajoute : « Nous sommes dirigés par des gens qui appliquent un capitalisme sauvage. Tout ce qui les intéresse, c’est l’augmentation de leurs dividendes au détriment de nos droits sociaux. Tout cela doit cesser».
Face à ces manquements, Socé Fall et ses camarades du Syneps promettent une rentrée scolaire de feu, si l’État ne prend pas ses responsabilités. «Cette injustice sociale doit cesser au niveau de l’enseignement privé. Nous interpellons le gouvernement du Sénégal pour qu’il se préoccupe davantage des établissements d’enseignement privé. Nous sommes enseignants comme tous les autres enseignants. Au Sénégal, on ne demande pas ses droits, on les arrache. Donc que les parents d’élèves sachent que nous sommes prêts à tout pour entrer en possession de nos droits. Nous avons déjà mûri un plan d’action pour la satisfaction de nos revendications. Et rien ne sera exclu d’ici la rentrée scolaire prochaine. S’il faut faire des sit-in, des marches, des ports de brassards rouges, on le fera. Et si nous n’avons pas de satisfaction, nous irons en grève dès la rentrée scolaire prochaine. En tout cas, les patrons et les autorités étatiques sont avertis. Nous voulons d’ailleurs des assises nationales de l’enseignement privé pour remettre de l’ordre dans notre secteur car nous sommes exploités au-dessus de nos efforts», a indiqué Socé Fall.