UNE FRÉNÉSIE DES SONDAGES AVANT LA PRÉSIDENTIELLE
Les états-majors politiques, les candidats, les représentations diplomatiques et les milieux d'affaires font de plus en plus appel aux instituts pour des informations sur l'opinion. Macky aurait commandité enquêtes le donnant tous perdant face à Sonko

Selon un article publié par Jeune Afrique (JA) ce lundi 16 octobre, le Sénégal connaît une augmentation notable du nombre de commandes de sondages d'opinion, malgré l'interdiction de publication des résultats. Cette tendance se manifeste à travers plusieurs éléments concrets.
Tout d'abord, on observe une hausse du nombre d'acteurs commanditaires de sondages. Les états-majors politiques, les candidats, les représentations diplomatiques et les milieux d'affaires font de plus en plus appel aux instituts pour obtenir des informations sur l'opinion publique.
Le camp de Macky Sall est ainsi accusé selon JA, d’avoir commandité trois différents sondages le donnant tous perdant face à l’opposant Ousmane Sonko. D’où sa détermination à l’empêcher de prendre part au scrutin.
Le rythme des enquêtes commanditées s'intensifie particulièrement en cette période pré-électorale, à quelques mois du scrutin du 25 février 2024. Cela reflète l'importance accordée par les acteurs politiques et économiques à la compréhension des dynamiques électorales.
Par ailleurs, le panel des commanditaires s'élargit. En plus des partis politiques traditionnels, de nouveaux acteurs tels que les diplomates et les entrepreneurs montrent désormais un intérêt croissant pour les sondages d'opinion.
Les thématiques abordées dans ces sondages se diversifient également. Les commanditaires privilégient non seulement les intentions de vote, mais aussi des questionnements plus qualitatifs, tels que l'image des candidats. Cette évolution reflète un besoin d'informations plus approfondies pour orienter les stratégies électorales.
Certains instituts de sondage se spécialisent dans le domaine des enquêtes électorales au Sénégal, devenant ainsi des références crédibles sur le marché. Leur expertise renforce l'attrait pour les sondages d'opinion et contribue à la multiplication des commandes.
Mais malgré cette demande croissante, la publication des résultats de sondages d'opinion est interdite au Sénégal. Une interdiction reposant sur des raisons spécifiques liées au contexte électoral.
En effet, la réglementation sur les enquêtes électorales interdit la diffusion des résultats avant le scrutin. Cette mesure vise à prévenir toute influence indue sur le vote des indécis ou le ralliement des électeurs, garantissant ainsi l'intégrité du processus électoral.
La commission électorale s'assure ainsi que les intentions de vote ne soient pas rendues publiques afin de préserver la consultation populaire de toute distorsion.
L'interdiction de publication concerne toutefois uniquement les résultats bruts des sondages, tandis que la réalisation des enquêtes elle-même reste autorisée. Les commanditaires peuvent ainsi recueillir des informations stratégiques ou anticipatoires, mais doivent maintenir la confidentialité des chiffres pour se conformer à la loi électorale sénégalaise.
Les différentes parties prenantes ont plusieurs raisons de commander des sondages d'opinion en période électorale au Sénégal. Les états-majors politiques cherchent à ajuster leur campagne et leur positionnement en fonction des intentions de vote. Les candidats et les représentations diplomatiques souhaitent anticiper l'issue du scrutin pour mieux s'organiser. Les milieux d'affaires sondent l'opinion afin de prévoir les conséquences du résultat sur le climat des affaires. Enfin, les sondages permettent à tous les acteurs de suivre l'évolution des rapports de force politiques.