LE DESTIN POLITIQUE DE SONKO ENTRE LES MAINS DE LA COUR SUPREME
Rattrapé par la réalité du terrain, le leader de Pastef doit maintenant prier pour que la Cour suprême tranche en sa faveur dans l’affaire l’opposant à Mame Mbaye Niang et sur le dossier de sa radiation des listes électorales.

A quelques mois de la présidentielle, l’opposant Ousmane Sonko ne peut plus compter sur la rue pour participer aux prochaines joutes électorales. Rattrapé par la réalité du terrain, le leader de Pastef doit maintenant prier pour que la Cour suprême tranche en sa faveur dans l’affaire l’opposant à Mame Mbaye Niang et sur le dossier de sa radiation des listes électorales.
Ousmane Sonko propose, Macky Sall dispose. Finalement la participation de l’ancien maire de Ziguinchor à la prochaine élection présidentielle ne sera pas déterminée par la rue comme l’avait annoncé ce dernier, mais elle dépendra de la justice sénégalaise. D’ailleurs, le leader de Pastef et ses partisans ont l’esprit rivé sur la Cour suprême et prient de toute leurs forces pour que les juges qui la composent rendent des décisions favorables à l’ancien inspecteur des impôts et domaines. Il semble même que les «Patriotes», après avoir manifesté leur joie suite à la décision rendue par le juge Sabassy Faye dans l’affaire de la radiation de Sonko sur les listes électorales, n’épiloguent pas sur la grève de la faim de leurs camarades détenues dans les prisons ou sur la diète entamée par le maire de Ziguinchor, mais leurs débats sont plus axés sur le rêve de voir leur leader récupérer ses fiches de parrainage et être en lice pour les joutes électorales à venir.
Il faut souligner qu’ils n’ont pas du tout tort. Car le rêve est permis. Puisqu’aujourd'hui, il est évident que le seul espoir de Sonko, c'est au niveau de la Cour suprême. Et pour cause, le 26 octobre prochain, ladite juridiction va se pencher sur la condamnation de Sonko face à Mame Mbaye Niang. Et si la Cour suprême confirme le jugement de la Cour d'appel, cela veut dire que son destin politique est hypothéqué. Si en revanche, la Cour casse la décision, il le relance, parce qu’après, ce sera une Cour d'appel autrement constituée qui va statuer sur l’affaire. Pour être plus clair, ce sont d'autres magistrats qui vont le juger et ça relancera la procédure.
En ce qui concerne l'affaire de sa radiation sur les listes électorales, le juge a ordonné sa réintégration dans le fichier. Maintenant, avec la saisine de l'agent judiciaire de l'État, si la Cour suprême donne raison au juge, c'est aussi un espoir pour lui parce qu'il sera électeur. Mais si en revanche, la Cour suprême anéantit cela, ça sera fini pour lui. Après ces deux cas de figure, le dernier mot va revenir au Conseil constitutionnel qui va se baser sur les faits et les documents à fournir. Parmi les documents à fournir, il y a le casier judiciaire. Or quand on est condamné à six mois, on ne peut pas avoir de casier judiciaire. Ce qui fait que le Conseil constitutionnel va l'éjecter et invalider sa candidature.
Pour rappel, la déclaration de candidature à l’élection présidentielle doit être accompagnée d’un certificat de nationalité, d’une photocopie légalisée de la carte d’identité nationale faisant office de carte d’électeur et un extrait de naissance datant de moins de six mois. Elle doit aussi comporter «un casier judiciaire datant de moins de 3 mois ; une attestation par laquelle un parti politique légalement constitué, une coalition de partis politiques légalement constitués ou une entité regroupant des personnes indépendantes déclare avoir investi l’intéressé en qualité de candidat ; la liste des électeurs ayant parrainé le candidat, présentée en fichier électronique et en support papier ; une déclaration sur l’honneur par laquelle le candidat atteste que sa candidature est conforme aux dispositions des articles 4 et 28 de la Constitution, qu’il a exclusivement la nationalité sénégalaise et qu’il sait écrire, lire et parler couramment la langue officielle ; une déclaration sur l’honneur par laquelle le candidat atteste être en règle avec la législation fiscale du Sénégal ; une quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) attestant du Dépôt du cautionnement dont le montant est fixé à trente millions de francs».