DES ZONES D'OMBRES DANS LA TENTATIVE D'ÉVASION PRÉSUMÉE DE BAZOUM AU NIGER
Comment Bazoum et ses accompagnants ont-ils pu échapper à la surveillance de la résidence présidentielle ? Qu'en est-il réellement de l'opération menée le matin dans une villa du quartier de Tchangarey ?

La junte militaire au pouvoir au Niger depuis le coup d'État de juillet dernier affirme que l'ancien président Mohamed Bazoum a tenté de s'évader de sa résidence surveillée dans la nuit du 18 au 19 octobre dernier. Selon le récit publié par le magazine Jeune Afrique (JA), qui rapporte les faits sans les confirmer de source indépendante, voici ce qui se serait passé :
Mohamed Bazoum était comme chaque soir en communication téléphonique avec des proches jusqu'à minuit environ. Puis la liaison aurait été coupée soudainement. La junte dirigée par le général Tiani annonce ensuite que Bazoum aurait tenté de fuir vers 3h du matin en compagnie de sa famille et de gardes, pour rejoindre un véhicule devant l'emmener à une "planque" en ville.
Cependant, Jeune Afrique soulève de nombreuses zones d'ombre quant à la vraisemblance de ce récit. Comment Bazoum et ses accompagnants ont-ils pu échapper à la surveillance de la résidence présidentielle ? Qu'en est-il réellement de l'opération menée le matin dans une villa du quartier de Tchangarey ? La junte évoque aussi l'exfiltration prévue par hélicoptères vers le Nigeria, mais ne donne aucun détail crédible à ce sujet.
Depuis, Bazoum est totalement coupé du monde. Ses avocats dénoncent un "montage" et exigent sa libération immédiate. Cette affaire risque de marquer un tournant dans sa détention, la junte semblant chercher à se débarrasser de ce défi à son pouvoir selon un ancien ministre nigérien cité par JA.