LE PSEUDO REVIREMENT DE MADICKE NIANG

Cela a été une grosse surprise de voir Me Madické Niang chercher à démentir l’information publiée par le journal Le Quotidien dans son édition du vendredi 10 janvier, selon laquelle l’avocat et compagnon du Président Abdoulaye Wade a pris la résolution de fonder son propre parti. Il y a lieu de souligner que notre journal n’a jamais affirmé que Madické Niang a eu fini de déposer sa lettre de démission du Pds.
C’est pourquoi, ce n’était pas étonnant de le voir dans la délégation de ce parti qui s’était rendue à Tivaouane auprès des autorités religieuses, à l’occasion des préparatifs du gamou. Il n’en demeure pas moins que les informations publiées par nos soins étaient puisées de bonnes sources.
De ce fait, nous n’accepterons jamais de nous laisser jeter en pâture à l’opinion dans cette affaire. Nous nous garderons cependant de violer un engagement professionnel, que nous avions pris dans cette affaire, celui de préserver l’anonymat de nos sources qui l’avaient demandé.
Le Quotidien n’a rien demandé, il a été sollicité pour être le vecteur d’informations qui, du reste, présentent un grand intérêt pour le public. De nombreux responsables du Parti démocratique sénégalais, médusés, avaient tenu à se rapprocher des responsables de la Rédaction, après la parution de l’information de la démission envisagée de Madické Niang du parti de Me Abdoulaye Wade. La réponse a été invariable : «Notre information est absolument vraie mais nous tairons nos sources conformément à nos engagements.» Nous n’avions pas été émus par un texte envoyé à certaines rédactions, bien ciblées, par Samuel Sarr, pour s’en prendre à notre information. Samuel Sarr nous a quelque part dépeints sous les traits d’affabulateurs engagés dans une opération de manipulation de l’opinion.
Il est bien placé pour savoir que ce n’est pas le style de la maison. Nous considérions que c’était se faire l’avocat du diable que de vouloir parler au nom de Madické Niang qui est majeur et qui, à ce qu’on sache, n’a pas donné mandat à Samuel Sarr pour le faire et que s’il y avait à démentir, c’était bien à Me Madické Niang qu’il revenait de le faire ou à tout avocat qu’il aurait commis à cet effet. De son côté, accablé par ses camarades de parti et sans doute par d’autres de ses proches, Madické Niang nous aura saisis lui-même, pour nous indiquer qu’il voulait se rendre à Tivaouane et en profiter pour faire une brève déclaration à la presse qui le sollicitait ardemment, pour préciser simplement «qu’il n’avait pas démissionné du Pds».
La position des responsables du Quotidien a été ferme du fait que «nous ne pouvions accepter une telle démarche car cela nous gênerait de nous voir jeter en pâture, que nous serions ainsi les dindons de la farce». Alors, Me Madické Niang conviendra avec nous de ne faire la moindre déclaration et que nous pourrions prendre sur nous de l’aider en édulcorant plus ou moins l’information dans le sens de préciser davantage qu’il n’avait pas encore quitté le Pds. «La mayonnaise était trop forte», avait-on relevé.
Madické Niang ne tiendra pas parole. Il violera notre «accord» en s’adressant à la presse. Des responsables du Pds, présents à Tivaouane, étaient très enthousiastes pour nous apprendre le démenti de Me Madické Niang. Du fait que nous n’avions pas un représentant sur place, nous avions préféré surseoir à toute réaction, le temps de prendre connaissance des propos tenus par Me Madické Niang. La presse du samedi 11 janvier 2014 nous apprendra que Me Madické Niang a affirmé, avec la franchise de l’âne qui recule, être «au Pds et qu’il y reste».
Mieux, la preuve qu’il ne comptait pas rompre les amarres avec Me Abdoulaye Wade et le Pds était sa présence dans la délégation du Pds à Tivaouane. Une telle déloyauté à notre égard est outrageante et toute effusion de déclaration d’amitié par la suite nous apparaît être de la duplicité. Il convient de préciser d’ailleurs qu’il n’y a pas de sentiment d’amitié avec Madické Niang, qui pourrait primer sur notre attachement à la crédibilité de notre journal. A bon entendeur… !
Nous tenons à préciser que nous entendons être à l’aise par rapport à toute information dont nous prenons la responsabilité de livrer au public. La dernière preuve est l’affaire Aïda Ndiongue. Le Quotidien avait révélé la scabreuse entreprise de prédation de ressources publiques opérée dans le cadre du Plan Jaxaay. Mme Aïda Ndiongue nous aura assignés à plusieurs reprises en justice et elle trouvait à chaque fois des caisses de résonnance de son indignation feinte. Nous sommes restés inébranlables, continuant à donner les bonnes informations sur cette affaire et surtout, en mettant à nu les complicités coupables dont Aïda Ndiongue et sa bande ont bénéficié dans divers milieux.
La justice vient de clouer le bec à tous nos détracteurs dans cette affaire en saisissant plus de 22 milliards d’avoirs en numéraires appartenant à Aïda Ndiongue, planqués à la Cbao ainsi que des bijoux d’une valeur estimée à plus de 4 milliards de francs Cfa cachés dans des coffres de la même banque. Nous tenons à préserver un label qui voudrait que «si c’est Le Quotidien qui le dit, c’est sûrement vrai». Le devoir de vérité est absolu. C’est ainsi que, dans l’opuscule «Sur un prétendu droit de mentir par humanité», Kant défend l’universalité du devoir de vérité. C’est cela le style de la maison.