VIDEOEN AFRIQUE, LE DRAGON CHINOIS DÉVORE LE COQ FRANÇAIS
Méga-contrats chinois contre retrait des banques françaises : l'histoire récente des relations franco-africaines et sino-africaines illustre un transfert de puissance spectaculaire, reléguant l'ancienne puissance coloniale loin derrière l'empire du Milieu

En quelques décennies seulement, la Chine a réussi à supplanter la France comme partenaire privilégié du continent africain. Ce renversement spectaculaire illustre un changement profond dans l'équilibre des forces mondiales.
Les chiffres sont éloquents : alors qu'en 2001, les anciennes colonies françaises comme la Côte d'Ivoire échangeaient 19 fois plus avec Paris qu'avec Pékin, le rapport de force s'est complètement inversé aujourd'hui. En 20 ans, la Chine a multiplié par 20 son volume d'échanges avec l'Afrique, atteignant 300 milliards de dollars, tandis que la France stagne à environ 30 milliards.
Cette ascension chinoise n'est pas le fruit du hasard. Entamée sous Mao dans les années 1960 avec des objectifs diplomatiques (reconnaissance au détriment de Taïwan) et idéologiques, la stratégie chinoise s'est accélérée dans les années 1990, propulsée par les besoins énergétiques croissants de Pékin.
Le "business model" chinois, alliant compétitivité des prix, financements avantageux et méga-projets d'infrastructures, s'est avéré irrésistible pour de nombreux pays africains. Cette approche globale s'accompagne d'une diplomatie habile qui joue sur une rhétorique anti-coloniale et un déploiement médiatique stratégique.
Parallèlement, la France a progressivement délaissé son "pré carré" africain. Dès les années 1990, Paris a réorienté ses priorités vers l'Europe de l'Est et l'Atlantique, un désengagement symbolisé par le retrait récent de grandes institutions financières françaises comme la Société Générale de nombreux pays africains.
Dans ce nouveau contexte géopolitique, la France semble aujourd'hui reléguée au second plan sur un continent qu'elle dominait jadis, tandis que la Chine s'impose comme la nouvelle puissance hégémonique en Afrique.