LIBRE EXPRESSION DE LA SENSIBILITÉ DE L’ENFANT
MATURATION GENERALE DE L’ORGANISME ET DU PSYCHISME

Les jeux traditionnels, au même titre que les Activités populaires et sportives (Aps) modernes, permettent d’exploiter, au mieux, les capacités motrices, intellectuelles, morales et affectives de l’enfant.
En développant les capacités motrices, intellectuelles, morales et affectives de l’enfant, les jeux lui donnent la possibilité d’explorer et d’exploiter le milieu dans lequel il fait corps, mais aussi d’éprouver ses forces sur les êtres, les choses et les objets de son environnement.
C’est ainsi que, dans ce processus d’adaptation, qui constitue la maturation générale de l’organisme et du psychisme, l’activité ludique est une source fécondante où s’alimentent l’assimilation et l’accommodation de soi aux choses.
Il apparait donc que, dans le jeu traditionnel, l’enfant n’attend plus la permission d’exister en fonction de normes ou de modes qui lui sont étrangers. Là, il existe, dans sa totalité, son unité et la libre expression de sa sensibilité, de son intelligence, de ses capacités d’expérience et de création.
L’on peut dire que contrairement aux jeux fédéraux qui ont tendance à standardiser le milieu dans lequel évoluent les sportifs, les Aps locales, elles, se déroulent dans les lieux fluctuants, riches en nouveautés et laissant souvent une place importante à la fantaisie et à l’improvisation, entre autres.
Considérant que les activités physiques visent une bonne maîtrise corporelle, une amélioration des facteurs de la conduite motrice, une connaissance de soi et de son milieu et une organisation de l’environnement, l’on peut alors avancer que les jeux traditionnels font circuler toute notre histoire et notre culture.
Positivement chargés, ils doivent donc faire l’objet d’une intégration plus poussée en milieu scolaire où à tous les niveaux d’enseignement se trouvent des activités tendant à forger un homme, physiquement apte et profondément enraciné.
Ainsi, pour le pré-scolaire, le « dialbi dialaan » et le « baay khaal » qui, respectivement, mettent l’accent sur le tact ou le flair et l’unité face à l’ennemi, conviennent parfaitement aux enfants dont les efforts physiques sont sollicités pour la pratique de tels exercices.
Dans l’élémentaire, le « kamb gej », le « kool » et le « ndioro » s’offrent en véritables jeux d’adresse. Ils nécessitent concentration et ressources au moment où, dans le milieu des « grands » correspondant au secondaire, le « kuppe » et ses variantes - le « lambi golo » et le « gartombé » -, demandant endurance, force des membres supérieurs et inférieurs, rapidité et vigilance pour contrer l’adversaire, doivent être largement vulgarisés.
Voilà quelques disciplines à caractère sportif qui peuvent avoir droit de cité, non seulement dans les établissements scolaires, mais aussi à l’intérieur des quartiers où les différentes classes d’âge gagneraient à les faire revivre.
En soulignant cela, l’on veut surtout favoriser le sport de masse dont la réussite peut bien servir à la vulgarisation des jeux traditionnels aussi bien chez les jeunes que chez les adultes, hommes et femmes.
Les quelques disciplines citées plus haut étaient pratiquées dans quelques écoles de Thiès à côté d’autres comme le « samori », le«kumpa» et le «ngouk» joués, jadis, dans les colonies de vacances pour pousser les enfants à toujours avoir les sens en éveil.
Il reste entendu que la vulgarisation, entamée dans les années 1980, a reçu un coup d’arrêt. Il faut une relance. Et les compétitions de l’UASSU tout comme les « navétanes » ou championnats populaires sont de bonnes occasions pouvant aider à démontrer, à faire aimer et à ancrer dans tous les esprits les Aps locales.