LES PRÉALABLES D’ABORD
AMELIORER LE NIVEAU DES ELEVES EN LECTURE ET MATHEMATIQUES
La sortie du ministre de l’Education nationale qui demande aux acteurs de l’Education de proposer des mesures correctives pour améliorer les aptitudes des élèves en lecture et mathématiques n’a pas laissé indifférent le Grand cadre des syndicats d’enseignants (Gcse) et le Syndicat des inspecteurs et inspecteurs de l’Education nationale (Siens).
Ces deux organisations syndicales ont listé un certain nombre de préalables pour relever le niveau de la maîtrise des élèves en lecture et en mathématiques à la hauteur des standards internationaux. Si Oumar Waly Zoumarou du Gcse parle de doter à suffisance, les établissements de manuels didactiques avec une bonne politique de distribution, Samba Diakhaté, quant à lui, insiste sur la formation des enseignants sur l’approche syllabique.
Relever le niveau de la maîtrise des élèves en lecture et en mathématiques à la hauteur des standards internationaux est l’objet d’une discussion au cours d’un séminaire régional initié par le Bureau international d’éducation de l’UNESCO (UNESCO-BIE) qui prend fin le 24 octobre prochain.
En dépit de l’introduction du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet) et le nouveau curriculum de base, le Sénégal traine les pieds sur la problématique de la lecture et des mathématiques. Les élèves font montre d’une faiblesse notoire sur ces deux aspects fondamentaux dont des recommandations ont été dégagées à l’occasion des Assises nationales de l’Education et de la Formation.
Dans le contexte actuel, améliorer les acquis de la lecture dans les trois premières années du primaire au Sénégal relève d’un parcours de combattant. En effet, tous les paramètres ne sont pas réunis pour atteindre pour l’amélioration de l’enseignement de la lecture et des mathématiques.
Le Grand cadre des syndicats d’enseignants qui regroupe le Cuse, le Sels/A, le Cusems et le Saemss-Cusems, pointe du doigt le manque criant de matériels didactiques dans les établissements primaires pour permettre aux enseignants chargés d’inculquer les enfants les connaissances de base de faire convenablement leur travail.
Pour Oumar WalyZoumarou, «il ne sert à rien dans les établissements de donner une dizaine de livres et de pouvoir espérer que tous les élèves aient un bon niveau en lecture. Les enseignants ont besoin de ce matériel. A la considération de l’approche curriculaire, le premier vice coordonnateur du Grand cadre estime qu’il faudrait une bonne politique de livraison de manuels. Il faut faire tout pour que les manuels soient disponible surtout à l’élémentaire».
«Si l’enfant a un bon niveau en français, il n’y a pas de raison que les autres matières suivent parce que les enseignements se font en français. Il faudrait que les manuels suivent», a-t-il poursuivi, saluant la sortie de Serigne Mbaye Thiam qui a demandé aux acteurs de l’Education d’apporter des mesures correctives dans le but d’améliorer les aptitudes des élèves en lecture et mathématiques.
Le ministre se prononçait à l’occasion de la cérémonie de présentation d’une étude internationale sur la lecture et les mathématiques.
Pour le Secrétaire général du Syndicat des inspecteurs et inspectrices de l’Education nationale, les préalables consistent à former les enseignants sur les méthodes, notamment sur l’approche syllabique. Or, selon Samba Diakhaté, la formation des enseignants passe nécessairement par les inspecteurs qui sont en mouvement d’humeur depuis un bon bout de temps.
«Quand un élève rate ses premières années, il est difficile de rattraper. Mais ce sont les inspecteurs qui peuvent les former. Seulement, jusqu’à ce jour, ils boycottent les activités de formation. Tout est dans les formations», a souligné Samba Diakhaté.
Les camarades de Samba Diakhaté ont décidé, rappelons-le, de boycotter depuis l’année dernière les examens professionnels du Cap (Certificat d’aptitude professionnel) et le Ceap (Certificat élémentaire d’aptitude pédagogique) pour exiger des négociations franches avec le gouvernement fondées sur la base de sa plateforme revendicative qui porte sur l’amélioration des conditions de travail, le traitement salarial et le plan de carrière des inspecteurs.