KARIM, BIBO ET L'EXPERT-COMPTABLE
MONTAGE DES SOCIÉTÉS AHS ET ABS

Pour l’expert-comptable Omar Samb, Karim Meïssa Wade n’est, du moins selon les documents en sa possession, ni de près ni de loin rattaché aux sociétés créées ou représentées par Ibrahim Aboukhalil Bourgi ou son frère Karim Aboukhalil.
L’audition de l’expert-comptable Omar Samb s’est poursuivie hier avec les questions relatives au montage des sociétés Aviation holding service (Ahs) et Aeroport bus services (Abs) attribuées à Karim Wade, mais revendiquées par Ibrahim Aboukhalil Bourgi dit Bibo.
Interrogé sur son rôle dans le fonctionnement de ces sociétés, le témoin a indiqué à la Cour qu’il gérait seulement les transactions dans les différentes entités créées ou représentées par Bibo Bourgi ou son frère Karim Aboukhalil. «Le commissaire aux comptes que je suis est le mandataire des actionnaires pour approuver les comptes», précise-t-il.
Pour le patron du cabinet Fideca, «il n’y a aucun élément qui prouve que Ahs Sénégal est propriétaire de Ahs Bénin ou une autre société se trouvant à l’étranger» et que les sociétés-mères de Ahs Sénégal sont Ahs corpored et Menzies middle east Africa.
Sur les questions ayant trait aux actions nominatives et des registres de transfert d’actions, Omar Samb précise : «Le registre de transfert d’actions est un document qui prouve la qualité d’actionnaire. Or, le nom de Karim Wade n’apparaît pas dans le registre de transfert d’actions à Aviation holding service (Ahs). Toute cession d’action qui n’a pas été signifiée à la société n’est pas valable.»
Par ailleurs, le témoin a affirmé devant Henri Grégoire Diop et Cie que «compte tenu des procès-verbaux de réunion du Conseil d’administration, Karim Wade n’a jamais assisté aux réunions» et qu’au niveau de Ahs, «il n’y a jamais eu de distribution de dividendes» encore moins «d’évasion fiscale».
«Sinon, je l’aurais dénoncé», a-t-il souligné. Omar Samb dit donc n’avoir «jamais eu un quelconque lien» encore moins de «relations d’affaires» avec une structure appartenant à l’ancien ministre. «Je n’ai jamais rencontré physiquement Karim Wade», martèle-t-il.
Quant à Bibo Bourgi, l’expert-comptable inscrit à l’Ordre de Dakar et de Paris, jure l’avoir connu alors qu’il «revenait fraîchement de la France» après des études supérieures. Non sans préciser que des marchés lui ont été refilés par le cabinet de Me Patricia Lake Diop ou par les Marocains de la Bmce. «Ces derniers ont eu à apprécier mon travail», se félicite M. Samb.