''MON FRÈRE EST AU CHEVET DE MON PÈRE AU LIBAN''
BIBO DÉMENT LA FUITE DE KARIM ABOUKHALIL
Bibo est là, mais dans l’après-midi d’hier, les questions ont tourné sur l’absence de son frère, Karim Aboukhalil qui aurait fui. Cependant, le principal présumé complice de Wade-fils se dit surpris par les informations faisant état d’un mandat d’arrêt contre son cadet. Ce dernier est, selon lui, au chevet de son père, au Liban.
Le complice présumé de Karim Wade a été interpellé hier au sujet du mandat d’arrêt décerné contre son frère, Karim Aboukhalil. Une question à laquelle, Bibo Bourgi a été heureux de répondre. Il s’agite soudain et dit : «Mon frère est présentement au Liban, aux côtés de mon père.»
Le prévenu donne les raisons pour lesquelles le cadet de la famille est absent du pays depuis deux ans : «Mon père est souffrant. Il a 91 ans et il est seul. Ma mère est décédée. On n’a aucun autre membre de la famille qui pourrait être à ses côtés. On ne peut pas mettre mon père entre les mains d’un aide-soignant ou quelqu’un d’autre.
Voilà pourquoi Karim Aboukhalil est resté au Liban». Pour lui, laisser son père seul équivaudrait à son «arrêt de mort». Bibo rappelle d’ailleurs qu’il était lui-même absent du territoire national lorsque le commandant Sarr de la Section de recherche de la gendarmerie l’avait convoqué, pour la première fois pour son audition.
«J’étais aux côtés de mon père. On m’a informé de la convocation et je ne pouvais pas répondre à la date indiquée. J’ai appelé le commandant pour le lui dire», soutient-il. Le prévenu a fait part au juge qu’il a été entendu à deux ou trois reprises, avant d’être arrêté.
A l’en croire, c’est lui-même qui avait demandé à son frère de venir répondre à la Section de recherche de la gendarmerie de Colobane. «Karim Aboukhalil a été entendu. Après, on lui a demandé de rentrer chez lui», indique le patron de Bourgi Transit. Selon ce dernier, son cadet n’a fait, par la suite, l’objet d’aucune convocation ni d’interdiction de sortie du territoire national.
«C’est ainsi qu’il s’est rendu au Liban. Il est passé par l’aéroport Léopold Sédar Sengor», a précisé M. Bourgi, rappelant qu’il n’a jamais reçu de convocation au nom de son frère. Le Parquet spécial qui a attentivement écouté le principal complice présumé de Wade-fils n’a pas apporté un quelconque démenti. Et Bibo Bourgi de poursuivre :
«Mon frère a répondu à l’interpellation des autorités libanaises. Il leur a dit qu’il était à la disposition de la justice et que, de là-bas, il pourrait répondre aux questions qui proviendraient de la Commission d’instruction.» L’homme d’affaires est, dit-il, «surpris» d’entendre que Karim Bourgi fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.