LE GARDIEN POIGNARDE PAR SES INCONDITIONNELS SUPPORTERS
PARCE QU’IL A ENCAISSE DEUX BUTS
Le tribunal correctionnel de Pikine s’est prononcé, hier, sur le contentieux opposant le gardien de but des Unités 15 et 6, Nd. Ndiaye, à ses supporters Dj, A. Dieng et A. Faye. Cette bande de copains, poursuivis pour coups et blessures volontaires occasionnant une incapacité temporaire de travail de 20 jours à l’encontre du gardien de but, seront fixés sur leur sort jeudi prochain.
Les supporters Dj et A. Dieng semblent ne pas comprendre la loi du sport qui dit qu’en matière de match de football, il faut un gagnant et un perdant. En effet, ces deux frères, incapables de supporter la défaite de leur équipe, avaient sérieusement lynché, puis poignardé leur gardien de but à l’oreille gauche.
Revenant sur sa mésaventure, la victime, Nd. Ndiaye raconte : «Nous habitons le même quartier. Et nous étions dans la même classe, de la 6e à la 3e. Ce jour-là, nous avions perdu la finale, parce que j’ai encaissé deux buts. A la fin du match, tous les joueurs avaient emprunté le bus pour reprendre le chemin du lieu de regroupement. Plus tard, je me suis retrouvé seul sur la route pour rentrer chez moi. Sur le chemin, j’ai été interpellé par Dj, A. Dieng et A. Faye. Les deux frères m’avaient reproché d’être le responsable de la défaite de notre équipe. ‘Vous êtes nul. A cause de vous, nous avons perdu la finale’, m’ont-ils lancé. Pour ne pas créer de problème, je les avais ignorés».
Poursuivant sa narration, la partie civile de dire : «Mais puisqu’ils étaient en colère contre moi, ils m’ont traité de tous les noms d’oiseau, avant de m’attaquer. A. Dieng m’a donné de violents coups de poing et son frère Dj m’a injurié, avant de me poignardé à l’oreille gauche. J’ai perdu beaucoup de sang et jusqu’à présent, je suis sous traitement médical. Notre président m’a pris en charge et les dirigeants de l’Asc ont intervenu pour que je désiste».
A la barre, le gardien de but a réclamé 150 000 francs Cfa, pour toutes causes et préjudices confondus à ses agresseurs qui ne se sont pas privés de réfuter ses allégations. «Nous nous sommes rendus au stade pour supporter notre équipe. Mais après le match, nous avions automatiquement vidé les lieux. Depuis, nous ne l’avons pas revu. La dernière fois que je l’ai vu, nous étions dans le stade. Et j’ai rejoint mon lieu de travail juste après la compétition», s’est notamment défendu Dj.
Du côté du ministère public, le procureur a requis l’application de la loi.
L’affaire a été mise en délibéré. Les frères Dieng et leur présumé complice et copain A. Faye, qui bénéficient d’une liberté provisoire, seront finalement fixés sur leur sort jeudi prochain.