EN BREF - SUD QUOTIDIEN DE CE WEEK-END
MEETING NON AUTORISE DU PDS, A LA PLACE DE L’OBELISQUE : La police dicte la loi aux libéraux
Le meeting du Pds prévu hier, vendredi 30 janvier, à la place de l’Obélisque n’a pas eu lieu. Pour cause, les forces de sécurité ont fait respecter à la lettre la mesure d’interdiction de ce rassemblement par le préfet de Dakar. Une dizaine de responsables libéraux (dont Oumar Sarr et Me El Hadji Amadou Sall) ont été cueillis par les éléments des Gmi, malmenés, balancés dans le panier à salade avant d’être présentés au commissariat central pour certains d’entre eux. Mais le Pds ne lâche pas la bride. Rendez-vous est donné aux militants aujourd’hui pour un autre rassemblement dirigé cette fois par…Abdoulaye Wade lui-même.
ALIOUNE BADARA DIOP, LE PRÉFET DE DAKAR MOTIVE SA DÉCISION : D’INTERDICTION : «Les déclarations sont incomplètes, donc irrecevables
«Nous avons reçu deux déclarations: Une première datée du 26 janvier 2015 par la quelle un meeting est déclaré pour le vendredi 30 janvier 2015 de 15h à 19h à la Place de la nation. A l’instruction de cette première demande, nous nous sommes aperçu que l’objet pour le quel le meeting a été déclaré ne figure pas dans la lettre que le Pds a déposé auprès de la préfecture. Or, conformément à la disposition législative relative aux réunions, l’autorité administrative responsable de l’ordre public à la réunion doit être informée par écrit de l’objet pour lequel la réunion publique est déclarée. Si cette formalité substantielle n’est pas respectée, la demande en elle-même est irrecevable. Donc dans le cas de figure, nous faisons une lettre adressée au déclarant en l’informant que sa requête est irrecevable et qu’il y a une formalité qui est prévu par la législation qui n’a pas été respecté. C’est le cas pour la manifestation de cet après-midi (hier-ndlr).
EN REPLIQUE AUX MANIFESTATIONS DU PDS : L’Apr exige du gouvernement de faire respecter l’Etat de droit
La volonté du Pds d’organiser ses manifestations contre la décision de l’autorité préfectorale, une initiative qui s’est soldée hier, vendredi, par des heurts entre forces de l’ordre et libéraux, a été vivement condamnée par le parti au pouvoir.
DEPUTE AIDA MBODJ : «Un régime réfractaire à la manifestation des libertés»
« La place de l’Obélisque a été mise en état de siège. Or, nous voulions faire une manifestation pacifique mais apparemment, ils (les gens du pouvoir-ndlr) ont monté le niveau de tension. On est dans un régime réfractaire à la manifestation des libertés. Il y a une restriction réelle des libertés. C’est par rapport à cela que l’autorité qui est le président de la République ne veut pas aujourd’hui laisser les gens exercer leurs libertés ».
FARBA SENGHOR, ANCIEN MINISTRE : «Nous avons obtenu un bon résultat»
Les militants ont répondu à notre appel. Je pense que c’est un bon résultat. Il y a des responsables qui ont été arrêtés et d’autres sont pour le moment relâchés. Donc, je pense que ce qui est important, qu’on se batte et qu’au moins qu’il ait un déclic et il y a un déclic. Le meeting ne peut pas se tenir dans ces conditions-là, car la place est déjà occupée par la police
SEYDI GASSAMA D’AMNESTY INTERNATIONAL SUR L’INTERDICTION DU MEETING DU PDS : «C’est un prétexte absolument fallacieux...
Le président de la section sénégalaise d’Amnesty international, Seydi Gassama, a fermement condamné l’interdiction des diverses manifestations par le préfet de Dakar. Joint par la rédaction hier, le droit-de-l’hommiste a trouvé absurde les raisons invoquées le plus souvent pour interdire les manifestations, notamment les menaces à l’ordre public. Estimant que seules les manifestations non autorisées ont été à l’origine de troubles, il a dit tenir pour responsables de toute violence qui en découlera, le préfet de Dakar, le ministre de l’Intérieur, tout comme le président de la République.