VIDEOWADE PRIÉ DE RENTRER
Sit-in du Pds : présent à la place de l’Obélisque, l’ancien chef de l’État s’est vu signifier par la police que "c’était dangereux de rester sur place" - Mamadou Diop "Decroix" et Farba Senghor interpelés
Dakar, 31 jan 2015 (AFP) - La police a dispersé samedi à Dakar un rassemblement interdit de l'opposition contre "les restrictions aux libertés" et procédé à de nouvelles arrestations, au lendemain d'une manifestation similaire dont elle a empêché la tenue, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La manifestation de samedi était interdite mais l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012) a bravé la mesure. Son véhicule 4X4, entouré de gardes du corps, a forcé un barrage de la police pour se retrouver au milieu de la place de l'Obélisque, lieu prévu pour le rassemblement, dans un quartier populaire de Dakar, selon un photographe de l'AFP.
L'ancien chef de l'Etat s'est mis debout pendant quelques instants à travers le toit ouvrant de sa voiture, qui est ensuite repartie à vive allure après avoir essuyé des jets de gaz lacrymogènes, selon des journalistes de l'AFP. "Ne tirez pas sur la voiture", s'est écrié un responsable de la police.
Plusieurs opposants ont été arrêtés lors de ce rassemblement dispersé par la police à coup de gaz lacrymogènes. M. Wade, 88 ans, avait dans un communiqué samedi annoncé sa présence au rassemblement en dépit de l'interdiction.
Le droit à la manifestation est, selon lui, inscrit dans la Constitution du Sénégal. "Je ne saurai donc accepter, au péril de ma vie, que ces acquis démocratiques obtenus de haute lutte soient aujourd'hui foulés au pied par (le président) Macky Sall et son régime", a-t-il indiqué dans ce communiqué.
La manifestation de samedi a été organisée par le Front patriotique pour la défense de la République (FPDR), une coalition dont la principale composante est le Parti démocratique sénégalais (PDS, ex-pouvoir), dirigé par Abdoulaye Wade.
La dispersion du rassemblement de samedi a eu lieu au lendemain d'une manifestation similaire à Dakar dont la police a également empêché la tenue.
"Une dizaine" d'opposants ont été placés en garde à vue après le rassemblement de vendredi, selon le PDS. La police n'a pas fourni de bilan.
Trois manifestations du FPDR prévues cette semaine à Dakar ont été toutes interdites par le préfet de Dakar, Alyoune Badara Diop, qui a jugé "irrecevables" les demandes de rassemblement au motif, selon lui, que leurs "objet et lieu" n'y ont pas été indiqués.
Le PDS a appelé cette semaine à "refuser ces interdictions politiques et à tenir partout des manifestations de protestation".
Plusieurs manifestants ont réclamé vendredi et samedi la libération de Karim Wade, fils et ancien ministre d'Abdoulaye Wade, en détention préventive depuis avril 2013 et jugé depuis juillet 2014 pour enrichissement illicite présumé. Sénégal-opposition-politique-manifestation-police-arrestation
Dakar, 31 jan (APS) – La Police a dispersé samedi après-midi le sit-in du Parti démocratique sénégalais (PDS) et de ses alliés du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR), une manifestation qui n’était pas autorisée par l'administration, rapporte une source médiatique.
La Place de l’Obélisque, lieu du rassemblement, a été quadrillée par les forces de l’ordre, selon la Radio Futurs médias (RFM) qui fait état de l’interpellation de Mamadou Diop Decroix et de Farba Senghor.
Me Abdoulaye Wade était sur les lieux mais la police lui a signifié que ‘’c’était dangereux de rester sur place’’, selon le reporter de la RFM.
L’ancien chef de l’Etat, rentré de Paris vendredi soir, avait annoncé sa participation au sit-in du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR) et du Parti démocratique sénégalais (PDS).
‘’(…) J’ai décidé de me rendre cet après-midi au sit-in du Front de l’opposition démocratique et invite tous les Sénégalais épris de justice et attachés aux valeurs démocratiques et à la défense des libertés publiques à se joindre au combat pour freiner les dérive inacceptables de Macky Sall et de son régime’’, avait dit Me Abdoulaye Wade dans un communiqué reçu à l’APS.
Le Front patriotique pour la défense de la République (FPDR) avait appelé ses militants à un rassemblement, samedi après-midi à Dakar en dépit de l’interdiction de cette manifestation.
Le Préfet de Dakar a estimé que la déclaration des organisateurs est ‘’irrecevable’’ car elle ne précise pas ‘’le lieu retenu pour la tenue du rassemblement’’ initialement prévue entre 15h et 19h. Il ajoute que l’autorité administrative ‘’responsable de l’ordre public, doit être informé par écrit du lieu où la manifestation est envisagée’’.
Un premier rassemblement, non autorisé du PDS, a été réprimé, vendredi à la Place l’Obélisque par les forces de sécurité. Des dirigeants comme Omar Sarr, El Hadji Amadou Sall, Mamadou Mansaly, Toussaint Manga ont été interpellés et finalement libérés.
Cette manifestation a été interdite parce que les organisateurs n’ont pas précisé dans leur demande son objet, selon le Préfet de Dakar.
‘’Et quand il n’y a pas d’objet, la déclaration devient irrecevable. Or, conformément aux dispositions législatives relatives aux réunions, l’autorité administrative, responsable de l’ordre public, doit être informée par écrit de l’objet pour laquelle la réunion publique est déclarée’’, a dit Alyoune Badara Diop.
Interrogé par le journal Le Soleil, Modou Diagne Fada, président du groupe Libéral à l’Assemblée nationale a déclaré : ‘’Nous continuerons à nous battre pour le respect de la Constitution’’.
Selon lui, le Préfet a évoqué le fait qu’il ne connaissait pas la Place de l’Obélisque parce qu’apparemment, la Place de l’Obélisque s’appellerait désormais Place de la Nation, donc qu’il ignore le lieu de notre manifestation’’.
‘’La deuxième raison avancée (par le Préfet de Dakar), c’est qu’il ne connaissait pas les raisons de notre de notre manifestation. C’est pour vous dire qu’il n’avait pas de raisons valables pour l’interdire’’, a-t-il ajouté.
‘’C’est un véritable avertissement que nous avons lancé au régime. Ce qui s’est passé aujourd’hui (vendredi) montre la détermination, l’engagement, le courage de l’ensemble des militants du PDS qui va continuer à se battre pour le respect de notre Constitution’’, a-t-il dit.
Dans un communiqué, l’Alliance pour la République (APR) a exhorté le gouvernement à ‘’veiller scrupuleusement au respect de l’Etat de droit, à la protection des biens et des personnes, dans le strict respect des lois en vigueur (….) de la démocratie et des valeurs de la République’’.
L’APR a déploré ‘’la frénésie avec laquelle, les forces anti – républicaines composées par les résidus d’un défunt pouvoir honni des Sénégalais et adepte de la violence instrumentale, s’activent pour mettre en péril l’Etat de droit et les fondements de la République’’.
‘’Constatant amèrement, la tournure du procès de l’un de ses plus grands représentants, mesurant pleinement l’impact et la portée des Réalisations et Chantiers ouverts par le président Macky Sall (…), une fraction, la plus rétrograde et la plus violente, du PDS, s’engage dans la voie de l’aventurisme et du coup de force politique’’, estime l’APR.
Pour le parti du chef de l’Etat, ‘’l’objectif, clairement affiché, de ces forces du passé, revanchardes et désespérées, est de restaurer leur paradis perdu par l’usage de stratégies visant à briser la cohésion de notre nation et à discréditer les Institutions de la République’’.