EN COULISSES : ENQUETE DE CE WEEK-END
ATTEINTE À LA SÛRETÉ DE L’ÉTAT : Bathie Séras et Amina Nguirane entendus au fond le 29 avril prochain
Les choses bougent dans les multiples dossiers d’information qui ont expédié plusieurs libéraux en prison, pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Du moins pour le dossier impliquant le lutteur Samba Sow alias Bathie Séras et la coordinatrice du mouvement Karim Horizon 2017, Aminata Thiam dite Amina Nguirane. Les deux inculpés seront en effet auditionnés au fond le 29 avril prochain par le juge du 2ème cabinet d’instruction. Bathie Séras et Amina Nguirane ont été placés sous mandat de dépôt le 20 mars dernier. C’était à trois jours du verdict du procès Karim Wade. Une période tendue avec les menaces du Parti démocratique sénégalais (Pds) de déstabiliser le pays en cas de condamnation du fils de l’exprésident Wade. C’est dans ce contexte que les deux inculpés ont été arrêtés et écroués pour atteinte à la sûreté de l’Etat. La jeune libérale est accusée d’avoir recruté le lutteur chargé à son tour de recruter des nervis en vue de commettre des casses. Selon les enquêteurs, Amina Nguirane avait à cet effet remis la somme de 2 millions au lutteur. Mais Bathie Séras l’a contesté, confiant que la demoiselle ne lui avait remis que la somme 25 000 francs pour le dépanner. Le Lutteur aurait aussi confessé qu’il a eu des tête-àtête avec certains leaders du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR), sans aucune précision
ARRÊT CREI
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) et ses alliés du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR) n’ont plus aucune raison de faire un sit-in mardi prochain, devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Pour cause, les avocats de Karim Wade disposent depuis hier de l’arrêt de la CREI. Après 7 mois d’audience, la CREI a rendu son verdict, le 23 mars dernier en condamnant Karim Wade à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Mais jusquelà, les avocats de l’ex-fils du président et ceux des complices condamnés Ibrahim Aboukhalil dit Bibo Bourgi, Mamadou Pouye et Alioune Samba Diassé, ne disposaient pas de la décision. Ainsi, ils pourront maintenant mieux préparer leur argument en vue du pourvoi qu’ils ont introduit devant la Cour suprême.
GRÈVE ENSEIGNANTS
Tout devrait se faire en un tour de table. Mais finalement les choses se sont révélées plus compliquées que l’on ne s’y attendait. Entre le gouvernement et les syndicalistes, la discorde s’est installée dès le début de la séance. Le ministre de la Fonction publique Viviane Bampassy, présidente de séance, a proposé deux points. La validation du procès-verbal des dernières négociations et l’annonce de la décision prise par les syndicats. La bonne nouvelle plutôt, pour reprendre les termes du ministre. Mais il s’est trouvé que d’une part, les enseignants n’avaient pas apporté leurs observations dans le document. D’autre part, le document que le gouvernement leur a fait parvenir n’est pas le même que celui qui a été lu à l’attention de l’assistance. Les deux parties ne pouvaient donc pas s’entendre sur ce point. Car les syndicalistes ont estimé qu’ils pourraient avoir des remarques sur les points ajoutés dans le document et qui ne figurent pas dans le leur.
GRÈVE ENSEIGNANTS (SUITE)
Alors que les syndicalistes pensent que la séance va être levée, le ministre passe au deuxième point. “Vous nous avez demandé de vous laisser le temps de rendre compte à votre base. Nous vous écoutons maintenant. Annoncez-nous la bonne nouvelle”, sourit-elle. Ici, la bonne nouvelle veut dire tout simplement la levée du mot d’ordre de grève, afin de sauver l’année. Surprise ! La musique à laquelle s’attendaient gouvernement et médiateurs ne sera pas chantée par les enseignants. La dysphonie est manifeste. Ndongo Sarr est désigné porteparole des syndicats. Il déclare : “Nous aussi, nous nous attendions que le gouvernement nous annonce de bonnes nouvelles. Ce qui n’a pas été le cas. Vous comprendrez donc qu’on ne puisse pas prendre une décision maintenant.” Surtout que la question des indemnités de logement n’a pas trouvé solution. Un point sur lequel Ndongo Sarr et ses camarades du CUSEMS ne badinent pas. Mais Amadou Diaouné le secrétaire général du SUDES a trouvé la parade. Il a fait remarquer au ministre que c’est ellemême qui a proposé que le premier point concernant le PV soit traité avant de passer au deuxième. Par conséquent, argumente- t-il, il n’est pas possible de passer au point suivant avant d’avoir vidé le premier.
GRÈVE ENSEIGNANTS (FIN)
A 17h, syndicats, gouvernement et médiateurs se sont retrouvés à nouveau au tour de la table de négociation. C’est vers 00h que les négociations sont arrivées à terme. Le CUSEMS campe toujours sur sa position. Car Ndongo Sarr et ses camarades ne sont toujours pas d’accord sur le “point nodal” des négociations à savoir l’alignement des indemnités de logement. De son côté, l’Union syndicale pour un enseignement de qualité (USEQ) à elle suspendu son mot d’ordre de grève. Selon Amadou Diouané, leur organisation syndicale a pris en compte l’état actuel où se trouve l’école publique sénégalaise, la détermination des médiateurs qui ont tout fait pour qu’une solution définitive soit trouvée. Compte tenu de tous ces facteurs, dit-il, “nous avons suspendu le temps qu’on voie l’application des engagements pris”.
CYBERCRIMINALITÉ
Le Sénégal a pris part à la Conférence Internationale sur le Cyberespace (GCCS2015), tenue les 16 et 17 avril courant à la Haye. D’après un communiqué, au cours de cette rencontre, le ministre des Postes et des Télécommunications, Yaya Abdoul Kane, a affirmé la détermination du Sénégal à lutter contre la cybercriminalité. A cet effet, le ministre a renseigné dans son discours que notre pays s’engage à ratifier et adhérer aux instruments juridiques pertinents en matière de Cyber sécurité, notamment la Convention de Budapest sur la cybercriminalité, la Convention africaine sur la Cyber sécurité et la convention n° 108 du 28 janvier 1981 pour la protection des personnes à l'égard du traitement automatisé des données à caractère personnel. M. Kane a surtout insisté sur le un vaste chantier de réforme du cadre juridique des technologies de l’information et de la Communica-tion que le Sénégal a initié depuis 2005 et qui a abouti à plusieurs textes de loi dont la loi du 25 janvier 2008 sur la cybercriminalité. Sur sa lancée, il a vanté le leadership du Sénégal en matière de lutte contre la cybercriminalité dans la sous-région et qui a fait que notre pays a été choisi parmi les pays prioritaires du Projet GLACY (Action Globale sur la cybercriminalité) initié par le Conseil de l’Europe
HSF
Horizons sans frontières ne veut pas que l’affaire des jeunes chrétiens candidats à l’émigration clandestine qui auraient été jetés en pleine mer reste impunie. Dans un communiqué parvenu à “EnQuête”, HSF demande tout simplement “l'ouverture d'une information judiciaire dans les pays d'origine”. C’est ce qu’arguent Boubacar Sèye et ses camarades, “pour y voir un peu plus clair puisque ces pratiques indignes ne sont ni sénégalaises ni maliennes encore moins ivoiriennes”. Toutefois, l’organisation internationale de migrants met en garde contre “des amalgames qui ne favoriseront pas une enquête objective et impartiale”. Par ailleurs, elle a condamné l’acte d’autant plus que, souligne l’organisation, “dans les pays des ressortissants concernés, il n'existe aucune tension entre musulmans et chrétiens”. Par conséquent, HSF ne veut “accepter ni tolérer de tels actes barbares, inhumains” effleurés l'esprit de nos compatriotes. Au-delà de la condamnation, HSF fait dans la sensibilisation en encourageant “le renforcement des processus d’intégration, la tolérance et le dialogue entre les religions”. A cet effet, l’organisation internationale de migrants lance un appel au Pape François, “ce grand régulateur” pour, soutient HFS, “juguler ces conflits religieux qui minent ce monde”.