EN COULISSES : ENQUETE DE CE JEUDI
PRÉSIDENCE : Serigne Modou Kara nommé ambassadeur, El Hadj Malick Sy conseiller spécial
Le chef religieux Serigne Modou Kara Mbacké vient d’être nommé ambassadeur itinérant en charge d’affaires religieuses par le président de la République, a-t-on appris ce jeudi 28 mai à Dakar. Autre nomination, celle de Malick Sy Souris, comme conseiller spécial du chef de l’Etat. L’ancien ministre sous le régime socialiste (inspecteur des impôts de formation), ancien président de la fédération sénégalaise de football, est à 79 ans une figure respectée du monde sportif (ancien vice-président du Cnoss, président de la Jeanne d’Arc, fondateur des centres Aldo Gentina et Case).
De son côté, le guide religieux, fondateur du Mouvement mondial pour l’Unicité de Dieu, Serigne Modou Kara Mbacké a été appelé aux côtés du président de la République pour sa grande représentativité et sa popularité avec ses milliers de fidèles. Dans la perspective des joutes électorales à venir, le marabout pourrait être d’un soutien important alors que Dakar et certaines zones mourides restent le talon d’Achille de l’Apr au plan électoral. Lors de la dernière présidentielle, il n’avait pas soutenu le président sortant Me Abdoulaye Wade alors que son parti, le Pvd (avec la députée Sokhna Dieng Mbacké) appartient au groupe majoritaire à l’Assemblée nationale.
AFFAIRE DU MAGISTRAT FATOU HABIBATOU DIALLO : La réaction de la Cour suprême
“Ilest utile de préciser qu’à la Cour suprême, la composition des Chambres qui est périodique pour tenir compte des nouvelles affectations, des vacances judiciaires, de l’absence ou empêchement des magistrats, relève des attributions exclusives du Premier Président de ladite Cour. A cet effet, l’article 17 alinéa 3 de la loi organique n° 2008- 35 du 8 août 2008 sur la Cour suprême dispose que “le Premier Président de la Cour suprême assure la bonne marche de la juridiction, compte tenu des nécessités du service” et aux termes de l’article 20 alinéa 1 de la même loi organique, “le Premier Président de la Cour suprême, le bureau entendu, affecte les membres de la Cour suprême entre les formations juridictionnelles. Il peut, pour assurer la bonne marche de la juridiction, affecter un même membre de la Cour à plusieurs formations”. L’affectation des membres dans les différentes formations juridictionnelles qui sont d’égale dignité ne relève pas de l’assemblée générale ni du Conseil supérieur de la Magistrature. Le président de la République, après avis du Conseil supérieur de la Magistrature, nomme, au siège, des présidents de Chambre et des conseillers à la Cour suprême. Il appartient au Premier Président d’affecter ces magistrats, en fonction des nécessités du service, dans les différentes formations juridictionnelles à savoir : la chambre criminelle la chambre civile et commerciale la cambre sociale la chambre administrative. Refuser d’exécuter un arrêté portant fixation des audiences et composition des Chambres pourrait constituer une faute professionnelle et justifier la saisine du Conseil de discipline interne à la Cour conformément à l’article 9 de la loi organique sur la Cour suprême”.
PDSO
n écrivait dans ces colonnes que le Pds tardait à lancer le top départ de la tournée nationale qu’il avait annoncée, tambours battants. Eh bien ! Avec le Comité directeur très attendu de ce jeudi, la question sera sans doute remise sur la table. Certains avaient évoqué des problèmes de moyens mais c’est sans doute plus complexe que cela. Il faut dire que Modou Diagne Fada est dans une posture telle que beaucoup pensent qu’il va larguer les amarres, loin des rives du Pds. Dans tous les cas, le Pds est à la croisée des chemins et il aura bien besoin de lucidité politique pour dépasser la situation actuelle. À noter que cette réunion du Comité directeur coincide avec le lancement aujourd’hui du nouveau parti politique de Souleymane Ndéné Ndiaye, dernier premier ministre de Wade.
ALBOURY NDAO / KARIM WADE
Outre le délibéré du dossier Aïda Ndiongue et cie, un autre est aussi très attendu. C’est celui de l’affaire opposant Karim Wade à l’expert-comptable Pape Alboury Ndao. Accusé de tentative d’escroquerie à jugement et de faux et usage de faux, l’expert n’a pas beaucoup de soucis à se faire. Si du moins l’on se fie au parquet qui a demandé qu’il soit relaxé purement et simplement. Le fils de l’ex-président Wade qui croupit actuellement en prison pour une peine de six ans pour enrichissement illicite, accuse Pape Alboury Ndao d’avoir produit un faux rapport pour l’accabler. Il s’agit du rapport faisant état d’un compte de Karim Wade logé à Singapour et crédité à hauteur de 47 milliards de F CFA. Un montant représentant les dommages et intérêts réclamés par Karim Wade. L’expert-comptable réclame lui aussi la somme de 500 millions pour citation abusive.
SÉLBÉ NDOM
Selbé Ndom va-t-elle être déférée au parquet ou citée à comparaître par le parquet ? En effet, à en croire nos sources, les enquêteurs de la section de recherches ont entendu la voyante mardi dernier au sujet de la plainte déposée contre elle par le promoteur de lutte Aziz Ndiaye. A l’issue de l’audition des deux parties, un procès-verbal de renseignement judiciaire a été dressé. Maintenant, nous dit-on, “ il reste au parquet de classer sans suite le dosser ou d’ordonner l’arrestation de la voyante”.
MANSOUR FAYE
Invité hier à la soirée de “Africasan 4”, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement Mansour Faye est revenu sur l’assainissement et l’hygiène. Il a souligné que le Sénégal, par rapport à l’assainissement, veut atteindre l’accès universel de l’ensemble des populations de l’Afrique d’une manière générale, vu que beaucoup de pays n’ont pas atteint les objectifs du millénaire pour le développement. Selon lui, Il n’y a que 6 pays sur les 53 qui ont atteint cet objectif. Malheureusement, le Sénégal n’en fait pas partie. “C’est un challenge d’ici 2030 en tout cas pour qu’on ait un accès universel en terme d’assainissement et cela passe nécessairement par, d’une part le changement de comportements et d’autre part la mise à disponibilité des ressources par l’Etat pour que l’assainissement fasse parti des priorités”, a expliqué le ministre. Concernant l’hygiène, il a prôné le changement de comportements pour ne plus être tenté d’aller faire ses besoins dans la nature, mais aussi des comportements individuels en termes d’hygiène. Aussi, a-t-il préconisé le lavage des mains avant les repas ou après chaque usage.
MANKEUR NDIAYE
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Mankeur Ndiaye, a quitté Dakar hier pour se rendre à Koweït-City, où il prendra part à la 42e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de Coopération Islamique. D’après un communique du Mae parvenu à la rédaction de EnQuête, il remettra, au cours de son séjour, à Son Altesse Cheikh Sabah Al Khaled Al Hamad Al Sabah, Premier Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l’Etat du Koweït, au nom de Son Excellence Monsieur Macky Sall, président de la République, la Médaille de Grand Officier de l’Ordre National du Lion. Après le Koweït, Mankeur Ndiaye se rendra aux Emirats Arabes Unis, les 30 et 31 mai 2015, pour une visite de travail au cours de laquelle il va rencontrer plusieurs officiels dont son homologue Emirati avec qui il abordera des questions de coopération bilatérale et d’intérêt commun.
ALI NAWAZ
En limogeant Ali Nawaz Chohan de son poste de président de la Cour suprême de Gambie le 12 mai dernier, le président Yahya Jammeh ignorait que le juge pakistanais ne perdrait pas du temps du temps pour se trouver un parachute doré. Car, deux petites semaines ont suffi à cet ancien magistrat du Tribunal pénal international pour la Yougoslavie pour entrer dans les bonnes grâces du gouvernement d'Islamabad. Le banni de Yahya Jammeh a en effet été nommé président de la Commission nationale pakistanaise des droits de l'Homme. Sitôt installé jeudi dernier dans ses nouvelles fonctions, le juge Chohan est revenu sur les circonstances de sa mésaventure de Banjul, après que le dictateur gambien a mis fin à ses fonctions tout en lui signifiant son expulsion avec un délai de 72 heures pour quitter Banjul. Et comme EnQuête l'avait révélé, le juge Ali Nawaz Chohan confirme que ses déboires ont coïncidé avec plusieurs arrêts rendus par la Cour suprême gambienne, dont il était alors le président, en faveur de certains hauts fonctionnaires gambiens que Yahya Jammeh voulait envoyer en prison.
ALI NAWAZ (SUITE)
Ali Nawaz Chohan a déclaré à nos confrères pakistanais venus recueillir sa réaction à la suite de ses nouvelles fonctions que le régime de Jammeh était surtout mécontent de l'arrêt de la Cour suprême accordant un non-lieu et acquittant l'amiral Sarjo Fofana, un ancien chef d'Etatmajor de la marine gambienne, condamné à perpétuité par le tribunal de grande instance de Banjul pour complot visant à renverser le régime de Jammeh en mars 2006. “Depuis que les autorités gambiennes m'ont signifié leur désapprobation sur cet arrêt de la Cour, il ne m'était plus possible de continuer à travailler dans un tel environnement”, a ajouté M. Chohan. Le juge Chohan a été nommé au poste de président de la Cour suprême gambienne en mars 2014, succédant à la magistrate ghanéenne Marble Agyemang qui a été congédiée sans explication, six mois à peine après sa nomination par le président Yahya Jammeh.