TAHIBOU NDIAYE ET SES CO-PREVENUES FIXES SUR LEUR SORT LE 9 NOVEMBRE PROCHAIN
POURSUIVIS POUR ENRICHISSEMENT ILLICITE
Le délibéré de l’affaire Tahibou Ndiaye est prévu le 9 novembre prochain. Ainsi en a décidé le président de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei).
L'ancien directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye, son épouse Ndèye Aby Diongue, et ses deux filles adoptives, Ndèye Rokhaya Thiam et Aminata Thiam, seront fixés sur leur sort le lundi 9 novembre 2015. L'annonce a été faite, hier, par le président de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), Henri Grégoire Diop, au terme des plaidoiries.
Auparavant, les avocats de la partie civile, le substitut du procureur spécial et les conseils de la défense avaient repris la parole.
Le président Henri Grégoire a limité le temps de parole à 30 minutes pour chaque orateur.
C’est Me Aly Fall qui a pris la parole en premier. Il a donné une définition de l’enrichissement illicite, avant de conclure son propos en ces termes : «Le délit d’enrichissement illicite est constitué».
L’avocat est d’avis qu’un don peut être illicite, et il a précisé à l’endroit de l’ancien directeur du Cadastre : «Un agent de la Fonction publique peut recevoir un don qui peut récompenser un service. S’il n’est pas prouvé, on est en face d’un enrichissement illicite manifeste».
Pour sa part, Me Yérim Thiam a affirmé que «la charge de la preuve incombe au demandeur». Il a tenu à faire la différence entre être poursuivi et être arrêté.
L’ancien bâtonnier a rappelé que «Karim Wade n’était pas poursuivi pour corruption, mais a été arrêté pour enrichissement illicite».
Me Thiam a également répondu aux attaques de la défense, accusant les avocats de la partie civile d’être de connivence avec le Parquet spécial : «C’est moi la partie civile, il y a un lien avec le Parquet, les victimes sont avec le Parquet».
Ensuite, le Parquet spécial, par la voix d’Antoine Diom, a lancé aux avocats de la défense : «Dans tout ce que vous avez dit, nous trouvons des éléments qui permettent de condamner votre client».
La défense n’a pas été en reste. Me Seydou Diagne a porté la réplique à Me Yérim Thiam qui, lors de sa plaidoirie, a usé d’anecdotes tirées de fables.
S’adressant à la Cour, il dira : «Je n’ai pas de fable à vous raconter, je ne suis pas un excellent fabuliste».
Quant à Me Borso Pouye, elle a lancé à Henri Grégoire Diop et ses assesseurs : «Vous faites le procès d’un système, et le système n’est pas Tahibou Ndiaye».