UN PRESIDENT DE JURY FILE TOUS LES CORRIGES DES EPREUVES A SON ELEVE, CANDIDAT A NGAPAROU-SOMONE
TRICHERIE AU BEFEM
Après l’affaire de la tricherie via Sms au Bac dans la banlieue dakaroise, une nouvelle affaire de fraude va vicier l’examen du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) à partir de la Petite Côte, précisément au centre du lycée de Ngaparou-Somone. L’attention du correcteur des épreuves de Svt (Sciences de la vie et de la terre) a été attirée par le fait qu’un candidat de ce centre avait donné les mêmes réponses que celles qu’il y a dans le corrigé remis aux correcteurs. L’enseignant a saisi sa hiérarchie qui a découvert finalement que l’élève en question a traité toutes les épreuves en copiant textuellement les corrigés. Démasqué et arrêté par les gendarmes de la localité, l’élève a avoué avoir obtenu les corrigés par l’intermédiaire de son professeur de français. Ce dernier, dans la ligne de mire des enquêteurs, enseigne au lycée de Nguékokh et actuellement président de jury au lycée de Sandiara pour les besoins du Bfem.
À ce rythme, c’est la crédibilité de nos diplômes, examens et concours qui va en prendre un sacré coup. Lors des épreuves du Baccalauréat, plusieurs cas de fraudes ont été notés dans la banlieue. L’examen du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) ne fait pas l’exception, car c’est une rocambolesque affaire de tricherie qui été découverte, hier, lors du deuxième jour du Bfem au lycée de Ngaparou-Somone. Un élève en possession de tous les corrigés des épreuves du Bfem a été arrêté par la gendarmerie de la zone de Ngaparou-Somone.
Tout est parti de la correction de sa copie de Sciences de la vie et de la terre (Svt) par un professeur du centre de Ngaparou- Somone. L’enseignant s’est rendu compte que l’élève non seulement a tout trouvé, mais a traité l’épreuve intégralement comme ce qui apparait dans les corrigés remis aux correcteurs. Conscient qu’il n’est pas possible même pour les élèves les plus brillants de trouver les mêmes réponses que celles qui sont indiquées dans le corrigé de l’épreuve, le correcteur a saisi les responsables du jury.
Dans un premier temps, d’après nos informations, ces derniers ont vérifié les autres copies rendues par l’élève après avoir levé l’anonymat. Les responsables du jury du lycée de Ngaparou-Somone ont failli piquer une crise lorsqu’ils se sont rendus compte que l’élève en question a copié tous les corrigés de toutes les épreuves. Pour en avoir le cœur net, les responsables du jury ont vérifié sa copie de l’épreuve de dissertation en français pour laquelle on ne donne pas de correction. Là, ils ont découvert la vraie valeur de l’élève concerné, car son travail n’avait aucune cohérence et son niveau lamentable. C’est ainsi que les autorités ont saisi la gendarmerie qui a procédé à l’interpellation du candidat indélicat.
C’est hier aux environs de 17 heures que deux gendarmes ont embarqué le jeune élève à bord de leur véhicule. L’élève balance son professeur de français, M. Fall, président de jury à Sandiara Cuisiné, il a avoué qu’il a eu les corrigés des épreuves d’un certain M. Fall, professeur de français au lycée de Nguékokh. Ce dernier, qui est aussi son professeur de français dans une école privée de Ngaparou, affirme l’élève arrêté, lui a remis les corrigés des épreuves du Bfem. Les enquêteurs et les responsables du jury ont compris que cette thèse est plausible car ce M. Fall (Yankhoba Fall) a accès aux corrigés de toutes les épreuves en tant que président de jury au centre de Sandiara. De ce fait, ce professeur est visé par l’enquête de la gendarmerie et devrait être interpellé pour permettre de tirer cette affaire au clair.
Selon les premières informations fournies par le candidat interpellé, son fournisseur ne lui a pas vendu les corrigés. En effet, l’élève et l’enseignant entretiennent des relations amicales depuis l’école privée de Ngaparou. Et souvent l’élève « dépannait» son professeur en lui remettant quelques billets en guise de transport. En reconnaissance à cette générosité, l’enseignant en service au lycée de Nguékokh a décidé de l’aider en tant que président de jury (Ndlr, disposant des corrigés des épreuves) pour qu’il réussisse au Bfem. Cela lui a été était fatal, parce qu’il met en péril sa carrière d’enseignant. D’autant que toutes les pistes de l’enquête ouverte par la gendarmerie mènent à lui.